Jusqu'à présent,
la France pouvait se considérer (encore) épargnée
par le spam SMS. Sauf qu'en juillet dernier, l'envoi massif
de "Quelqu'un t'aime en secret et nous a chargé
de te prévenir. Devine qui a flashé sur toi en
appelant le 08..." a pollué cet eden. D'après
les estimations de la CNIL, ce furent quelques 3 millions
de SMS envoyés seulement dans le seul département
des Hauts-de-Seine, provoquant in fine 180.000
appels surtaxés vers le numéro communiqué.
Une
escroquerie qui de surcroit "cause un sérieux
handicap au décollage des services SMS à
valeur ajouté", selon l'EuroISPA, association
européenne des fournisseurs d'accès à
l'Internet rassemblant entre autres l'AFA.
"Immédiatement
après les premières réceptions
du spam SMS, nous avons lancé une enquête
pour connaître son émétteur, affirme-t-on
chez France Telecom. En quarante-huit heures, nous avons
pu le localiser comme étant un de nos partenaires
d'édition de contenu. Nous avons fourni toutes
les informations nécessaires à la CNIL
pour qu'elle défère le au parquet. Et
nous avons envoyé une alerte à tous nos
abonnés."
Pour autant, la réaction
de France Télécom ne peut être que
limitée. "La seule manière de bloquer
le spams serait de lire tous les SMS un par un",
reconnaît l'opérateur. Certaines
mesures de protection sont néanmoins disponibles.
France Télécom a recours essentiellement
à l'arme juridique. Ses contrats contiennent
une clause prévue contre les arnaques. "Nous
l'avions incluse par expérience avec les services
du Minitel." Méthode qui a été
poursuivie au niveau du Conseil supérieur de
la télématique. Aujourd'hui, France Telecom
affirme qu'il est possible de couper un numéro
audiotel en cas de fraude.
Les solutions techniques sont
davantage réservées aux services SMS+.
Elles visent à éviter les constitutions
de fichiers. A chaque réception de demande de
particulier, son numéro de téléphone
est masqué, codifié par un "alias
dynamique" attribué automatiquement. La
requête est alors acheminée à la
base de l'éditeur de contenu. Et la réexpédition
se fait dans l'autre sens suivant le même principe.
La méthode est déjà utilisée
pour filtrer les e-mails. Mais
une initiative isolée ne donnerait que peu de
résultats. Chez France Telecom, on estime qu'il
faudrait "une prévention contre les spams
SMS par l'ensemble des opérateurs téléphoniques".
Ce qui pourrait se mettre en place, avec France Télécom
qui a inscrit à l'ordre du jour des pistes de
réflexion contre les spams SMS pour la prochaine
réunion de l'Association des opérateurs
mobiles (AFOM).
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