La certification qualité
des sites Internet avance doucement en France. Un peu
moins d'un an après le dépôt par Sysqua
au Journal Officiel du référentiel sur lequel
repose son label, baptisé Elite Site Label, la
société a certifié deux prestataires
: Webformance, agence de conseil et de webmarketing, et
Weborama, éditeur d'un outil de mesure d'audience.
Outre ces deux entités, deux autres prestataires
sont en cours de certification ainsi que trois sites :
le métamoteur Kartoo.com, le portail des biotechnologies
du ministère de la Recherche biotech.education.fr et un
"grand compte" dont Lionel Gangloff, dirigeant
de Sysqua, ne veut pas divulguer le nom. "En fait,
il faut entre six et huit mois pour arriver à la
certification d'un site et nous n'avons commencé
la commercialisation du label qu'au printemps de cette
année", explique-t-il.
Un
processus relativement long qui s'explique par la nature
du label. Elite Site Label fait en effet partie, avec
Webcert, élaboré par l'Afaq, et Webvalue, du Bureau
Véritas, des trois sceaux garantissant la certification
de services sur Internet. Et à ce titre, il a
été reconnu par la Mission pour l'Economie
Numérique en janvier 2002 (lire l'article
du JDNet du 07/02/02). Or l'obtention de ces labels
est soumise à une série d'audits effectués en entreprise
et à la mise en place d'une politique de qualité de
service au sein de la société. Dans le cas de Sysqua,
ceux-ci sont effectués par des consultants extérieurs
qui interviennent jusqu'à ce que le site ou le
prestataire respecte les différents points du
référentiel sur lesquels il est audité.
La certification intervient seulement ensuite après
examen d'un groupe constitué de professionnels. Pour
Sysqua, l'organisme certificateur est Aucert. Enfin,
cette certification n'est attribuée que pour une durée
limitée. Elite Site Label n'est attribué que
pour deux ans et son obtention prévoit des contrôles
annuels.
Le label mis en place par Sysqua
tire son originalité du fait qu'il ne certifie
pas seulement des sites, mais aussi des prestataires.
"Nous répondons à une double demande,
explique la direction de Sysqua. Aider des grands comptes
à faire connaître leur démarche
qualité sur le Web, cette stratégie s'intégrant
d'ailleurs souvent dans une démarche qualité
plus générale du type ISO 9000. Et aider
les prestataires à rassurer leurs clients sur
la qualité de leur prestation." Dans ce
dernier cas, l'audit est essentiellement humain et observe
la manière dont l'unité travaille. Cette
prestation ne se limite d'ailleurs pas aux prestataires.
Elle peut également s'appliquer à un service
interne à une entreprise.
Le coût d'une telle démarche
n'est bien sûr pas anodin. Il oscille la première
année entre 150 et 6.000 euros pour un prestataire.
Un tarif qui varie en fonction de la taille de la société,
du nombre de points audités et donc du volume
de travail. Ce coût est récurrent tous
les deux ans. Quant aux sites, ils devront acquitter
entre 1.500 et 6 000 euros selon les mêmes critères
de tailles et de points audités. En tout, le
référentiel propose 148 points de vérification
qui vont de la conception du site aux bases de données
en passant par le module e-Commerce et les mesures de
fréquentation du site. Dans ce domaine, Sysqua
travaille aujourd'hui avec Diffusion Contrôle.
Aujourd'hui, la société
emploie trois personnes et elle est en train de finaliser
sa première levée de fonds. Sysqua table
sur 500 000 euros réalisé en partie auprès
de Spef, société de capital risque rattachée
à la Banque populaire. En 2002, la société
compte réaliser 140.000 euros de chiffre d'affaires
et 600.000 en 2003.
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