On aurait pû croire que
les mesures prises par la CNIL en novembre en auraient
rebuté plus d'un. Las, le spam continue et certains
osent même le faire à visage découvert.
C'est le cas du site marchand Magic Deal, spécialisé
dans la vente de produits discounts en faible quantité,
et incontestable lauréat du titre de plus gros
spammeur des dernières semaines. Depuis le mois
de décembre, et avec un rythme croissant ces derniers
jours, Magic Deal fait la promotion de ses prix soldés.
Le hic, c'est qu'il en fait profiter nombre d'internautes
qui ne se sont pas inscrits volontairement à sa
newsletter.
Interrogée
par le JDNet (dont tous les comptes mail sont inondés
plusieurs fois par jour par l'infernal hibou de Magic
Deal), une responsable du site marchand semble étonnée :
"Nous utilisons un prestataire externe qui loue
des bases de données. Il se peut qu'il y ait
eu une erreur ou que quelqu'un vous ait inscrit à
votre insu." Elle est cependnat incapable de donner
le nom du prestataire externe en question (seul le gérant
de la société, Elie Assouline, le pourrait
mais il est "en vacances"). Et elle semble
oublier également que c'est la responsabilité
du site qui est engagée.
La bonne foi de Magic Deal
dont la home-page affiche un logo Fia-Net non-cliquable...)
est encore plus sujette à caution après
lecture attentive du spam. Si le mail contient un module
de désinscription ("Nous espérons
que ce message ne vous a pas importuné. Si vous
ne désirez plus recevoir d'e-mail de notre part,
cliquez ici"), celui-ci se révèle
en réalité invalide. L'adresse "unsubscribe@magicdeal.com"
n'existe pas, de même que l'adresse de l'expéditeur
(magicdeal@wanadoo.com).
L'en-tête du mail,
c'est-à-dire les propriétés du
message (notamment le destinataire, l'expéditeur, l'objet
du message, la date et l'heure d'expédition), est tout
aussi explicite. Le "message ID", qui contient
un numéro d'identification unique que le serveur mail
d'origine attribue au message, est loin de refléter
le sérieux revendiqué par le site marchand.
Le numéro du spam se présente en effet
de la sorte : <15885111555trucmuche@cu.com>.
Tout un programme.
Enfin, en ce qui concerne
l'adresse IP,
elle renvoie vers un des serveurs appartenant au fournisseur
d'accès Internet professionnel MagicOnline.fr.
La proximité des noms semble n'être que
pure coïncidence et le fait que l'on trouve cette
IP sur le mail signifie simplement que le mail a transité
par le serveur, non qu'il a été envoyé
par MagicOnline. Malheureusement, le FAI n'a pas été
en mesure de nous indiquer précisément
l'adresse IP du serveur d'origine de ce spam. Comme
dirait Fox Mulder (et non David Vincent comme écrit
précédemment par erreur), "la
vérité est ailleurs"...
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