Dans un secteur télécom
plus que morose, les résultats du groupe Iliad
détonnent. Présent notamment dans l'accès
Internet (avec Free), le téléphone (acec
One.tel) et les annuaires (avec le service télématique
3617 Annu), Iliad a réalisé un chiffre
d'affaires 2002 de 159,4 millions d'euros pour un résultat
net de 23,3 millions d'euros. Soit, par rapport à
l'exercice précédent, un doublement du
CA (80,8 millions d'euros, hors acquisition de One.Tel)
et du résultat net (10,9 millions d'euros.
Les comptes d'Iliad
En millions d'euros
|
.. |
2002
|
2001
(hors One Tel)
|
2000
|
Chiffre
d'affaires
|
159,4
|
80,8
|
41,6
|
Ebitda/EBE |
44,4
|
15,7
|
-16,1
|
Résultat
avant impôts |
29,1
|
4,7
|
-15,1
|
Résultat
net |
23,3
|
10,9
|
-18,1
|
C'est l'activité
d'accès Internet Free qui constitue le
principal moteur de croissance des activités
d'Iliad. Elle a généré 93,3 millions
d'euros en 2002 (58% du CA du groupe). Deux événements
sont à relever en ce qui concerne le service
Free : 2002 a été le premier exercice
complet d'exploitation du "forfait 50 heures",
le produit phare de Free lancé en mai 2001. Par
ailleurs, les deux structures d'accès Internet
(grand public avec Free et professionnel avec Free Telecom)
ont fusionné en décembre 2002. Le groupe
Iliad n'apporte pas de précision sur la distinction
entre les activités BtoB et BtoC de Free.
Pour cette année, la
priorité est donnée aux développements
des offres hauts débit, un nouveau segment que
Free a investi depuis la fin de l'année dernière.
Iliad compte consacrer un investissement de 70 millions
d'euros dans ce domaine, notamment pour accompagner
la commercialisation de sa Freebox (terminal multimédia
d'accès Internet haut débit qui devrait
prochainement proposer un service de téléphonie et de
télévision). Un engagement financier qui risque de mettre
"sous pression" le résultat d'exploitation
du groupe Iliad dans les comptes 2003, estime Olivier
Rosenfeld, directeur financier d'Iliad. A l'occasion
d'un Chat JDN le 19 février, Michaël Boukobza,
directeur général adjoint du groupe, avait
indiqué que l'objectif était de parvenir
à un million d'abonnés ADSL d'ici décembre
2005. Sachant qu'en janvier dernier, Free déclarait
disposer de 1,45 million d'abonnés "actifs"
(essentiellement bas débit).
Dans le domaine des activités
Voix, Iliad mise sur son service de téléphonie
fixe One.Tel, acquis en décembre 2001
et qui recenserait 180.000 abonnés. Le groupe
serait parvenu à stabiliser son chiffre d'affaires
sur douze mois, tout en effectuant des travaux de migration
de trafic voix sur son propre réseau et en basculant
la plate-forme de facturation sur le système
d'information de Free. 2003 devrait constituer l'année
de la relance commerciale pour One.Tel. Parallèlement,
Iliad va se concentrer sur les synergies qu'il est possible
de dégager avec Kertel, une autre acquisition
plus récente dans le secteur des cartes téléphoniques
pré-payées.
La télématique
a encore son mot à dire au sein d'Iliad puisque
le service Minitel 3617 Annu représente
13% du CA du groupe. Là aussi, la donne pourrait
changer cette année avec les débats liés
à l'annuaire universel, qui devrait générer
des modifications de tarification de l'accès
à la base de données France Telecom. Le
sujet devrait revenir dans l'actualité avec la
transposition de la directive européenne, dite
"Paquets Télécoms" dans le droit
français, prévue en juillet.
Dans la catégorie "divers"
figure Société.com dédié
aux renseignements commerciaux. Une activité
secondaire qui est devenue rentable courant 2002 et
qui, après moultes tergiversations, devrait finalement
rester dans le giron du groupe. L'exploitation du service
de courtage en assurance Assunet doit encore
faire ses preuves mais elle devrait perdurer. D'autres
services en ligne n'ont pas eu cette chance : Emploi.com
et Immobilier.com ont été fermés
dans le courant de l'année, ses deux services
en ligne ayant été jugés non viables.
Mais Iliad a d'autres projets de sites dans ses cartons.
Profitant de sa bonne santé
financière, le groupe Iliad estime pouvoir continuer
ses activités télécom en toute
indépendance. Par ailleurs, selon Olivier Rosenfeld,
aucune opération de croissance externe n'est
prévue cette année. Quant au projet d'introduction
en Bourse du groupe, il reste en stand-by, dans l'attente
d'une éclaircie boursière.
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