C'est
curieusement en hiver que les moteurs de recherche chauffent.
En décembre, Yahoo a ouvert le bal en s'offrant
Inktomi pour 235 millions de dollars. Le mois dernier,
Overture, acteur américain spécialisé dans les liens
promotionnels, a annoncé coup sur coup le rachat
d'AltaVista et du Norvégien Fast. Deux opérations
menées tambour battant, pour un montant total
de 240 millions de dollars. Dans les semaines qui viennent,
un quatrième rachat pourrait bien avoir lieu
sur le marché, décidément très
actif, des moteurs de recherche. Cette fois il s'agit
d'Infoseek, propriété du groupe Disney.
Dans
une interview accordée lundi à Reuters
(Ndlr : dont le fonds, Reuters Greenhouse Fund, est
l'un des investisseurs historiques d'Infoseek),
Larry Shapiro, vice président de Walt Disney
Internet Group, a indiqué être en négociations
préliminaires avec des FAI afin de céder
les brevets et la technologie de recherche développés
par Infoseek. Pour
préparer cette vente, le groupe Disney a annoncé,
en début de semaine, un partenariat avec Google
afin d'intégrer le nouveau moteur, et ses liens
promotionnels, sur l'ensemble de sa galaxie Internet
(Disney.com, FamilyFun.com, Go.com et Movies.com).
La
vente d'Infoseek pourrait néanmoins se heurter
à un paramètre de poids : le prix.
Larry Shapiro souligne que cette cession doit se faire
au "juste prix". Or, en matière de
"juste prix", les prétentions du groupe
Disney risquent de refroidir plus d'un candidat repreneur.
En
1998, Disney a acheté 40 % du capital d'Infoseek
pour 70 millions de dollars afin de lancer le portail
commun Go.com. Un an plus tard, le groupe américain,
porté par la bulle boursière, achetait
les 60 % restants pour 2,15 milliards de dollars.
Difficile
aujourd'hui d'espérer céder les actifs
d'Infoseek pour 2,75 milliards de dollars. D'autant
plus que la technologie développée par
le moteur de recherche est en sommeil depuis 2001, avec
le gel du portail du portail Go.com. Difficile également
de trouver un FAI désireux d'investir plusieurs
centaines de millions de dollars pour se doter de son
propre moteur. A moins que, T-Online, un temps co-actionnaire
d'Infoseek Allemagne, n'est l'envie, comme Wanadoo,
de disposer de sa solution maison.
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