En
marge de la conférence de presse annuelle de l'Association
des fournisseurs d'accès (AFA), qui dresse un panorama
complet du secteur Internet en France (lire l'article
JDN de ce jour), le dossier brûlant de la
musique en ligne est venu pointé le bout de son
nez. A la surprise générale, Giuseppe
de Martino, secrétaire général de l'AFA, a annoncé
que les "fournisseurs français d'accès travaillent
sur leur propre offre de musique en ligne légale afin
de pallier l'insuffisance des services actuels".
Pour
mener à bien cette opération, l'AFA serait
en négociations avancées avec la Sacem
(Ndlr : Société des auteurs compositeurs éditeurs
de musique) afin d'établir un système
de rémunération sur les droits d'auteur des titres musicaux
proposés. "Avec cette future plate-forme, nous
souhaitons que chaque fournisseur d'accès puisse proposer
une offre de musique en ligne complète et avec
un système économique attrayant",
souligne Giuseppe de Martino.
Aucune
date n'a été avancée pour ce nouveau
service qui devrait permettre aux FAI de reprendre la
main sur un marché où ils se retrouvent
de plus en plus montrés du doigt par l'industrie
du disque comme des maillons passifs du téléchargement
pirate. Début janvier, Pascal Nègre, président
de la Société civile des producteurs phonographiques
(SCPP), et parallèlement président d'Universal Music
France, avait ainsi demandé "une procédure nationale
de filtrage de l'accès aux contenus illicites sur Internet".
"Une
telle mesure n'est pas réaliste et ne serait efficace
que pendant un laps de temps très court, estime
Jean-Michel Soulier, président de l'AFA. Pour lutter
contre le piratage, il est plus intelligent de faire
de la pédagogie et de lancer des actions judiciaires
afin de faire des exemples." Des mots qui confirment
l'information révélée fin janvier
par le JDN, selon laquelle les premiers procès
contre les "internautes téléchargeurs"
se profilaient en France.
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