Parmi le flot de spams qui submerge régulièrement les boîtes
e-mails figurent des arnaques connues sous le nom de "Fraude
419" ou de "scam africain". Ces e-mails provenant d'Afrique
de l'ouest, et particulièrement du Nigéria, demandent aux internautes
de sortir illégalement de très grosses sommes du pays, en transférant
les fonds sur leur compte personnel. A la clé, la promesse d'une
commission sur le montant les fonds transférés. Ce type d'escroquerie
fait partie des six grandes formes de fraudes sur Internet recensées
par le FBI en 2001. Un internaute anglais très motivé a décidé
de leur consacrer un site Internet, sur lequel il relate avec
humour ses correspondances avec les spammeurs et les enquêtes
qui l'ont amené à démasquer certains d'entre eux.
L'affaire "Solomon Mupesa" est emblématique.
Entre avril et mai 2003, le responsable du site a échangé une
série de mails avec l'auteur de l'une de ces arnaques, Solomon
Mupesa, qui se faisait passer pour le fils d'un opposant au
régime de Robert Mugabe et proposait de sortir 10 millions de
dollars des Emirats Arabes Unis. Lui faisant croire qu'il mordait
à l'hameçon, l'internaute anglais est allé jusqu'au bout de
la mystification en fixant un rendez-vous à l'escroc à Dubaï,
et en envoyant des complices le prendre en photo à l'aéroport.
Quelques pirouettes plus tard, il envoyait la photo et les coordonnées
de ce Solomon à la police de Dubaï, mais le criminel, semble-t-il,
court toujours.
Les fraudes 419 se présentent toujours de la même manière.
Les expéditeurs se font passer pour des représentants de gouvernements
étrangers, incitent leurs victimes à se déplacer à l'étranger
pour conclure la transaction, fournissent de faux documents
officiels et finissent par demander des paiements d'avance
pour divers droits de transaction ou autres pots de vin. En
d'autres termes, c'est de l'extorsion de fonds. Dans le pire
des cas, les victimes trop naïves se font enlever et sont
ensuite libérées contre rançon. Plusieurs millions de dollars
seraient ainsi soutirés chaque année.
Les arnaques, dont les scams nigérians sont les porte-drapeaux,
représentaient 8% des spams en mai 2003 selon Brightmail,
une société américaine spécialisée dans les technologies anti-spam.
L'expression " fraude 419 " fait référence au code pénal nigérian,
dont la Section 419 criminalise ce genre de pratique.
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