Les petits investisseurs qui se sont
brûlés les ailes à trop croire en la bulle
Internet de la fin des années 90 ont peut-être
une chance de récupérer une partie de leurs fonds.
Plusieurs centaines d'actionnaires bafoués ont décidé
de porter plainte devant le tribunal de New York contre les
dotcoms qui ont réalisé leur introduction en Bourse.
Ces actionnaires estiment que ces dotcoms se sont sciemment
survalorisées lors de leur IPO. Des sociétés
comme AskJeeves, CNet, E-Loan, Doubleclick, TheGlobe, EToys,
Drugstore.com, WebVan, iVillage, PriceLine ou encore Expedia
sont directement visées par cette plainte.
Face à cette menace judiciaire, 309 dotcoms
ont accepté jeudi dernier un accord amiable mettant fin
aux poursuites. Elles s'engagent à payer aux investisseurs
un milliard de dollars de réparation pour avoir indûment
gonflé la valeur de leurs actions lors de leur entrée
en Bourse. Ce milliard de dollars, qui ne représente
finalement que 3,2 millions de dédommagements par entreprise
mise en cause, sera endossé par quarante assureurs qui
représentent les 309 compagnies poursuivies, dont certaines
ont fait banqueroute.
Cette première affaire pourrait bien n'être
que la partie émergée de l'iceberg. Une seconde
vague de plaintes vise cette fois 55 banques d'investissements
qui ont couvert les introductions en Bourse de ces mêmes
dotcoms. Ces banques sont également accusées
d'avoir favoriser le gonflement des valorisations lors des
IPO. Des noms comme Credit Suisse First Boston, J.P. Morgan,
Merrill Lynch ou encore Smith Barney figurent parmi les établissements
mis en cause dans cette nouvelle affaire.
Dans les deux affaires, les actionnaires vont devoir prendre
leur mal en patience. Ils ne pourront en effet se partager
le milliard de dollars qu'à partir du moment où
le conseil d'administration de chacune des 309 sociétés
aura accepté l'accord. La même mécanique
devrait s'appliquer pour les 55 banques d'investissements,
si celles-ci choisissent une solution à l'amiable.
|