JDN. Pourquoi avez-vous accepté d'ouvrir les portes d'AOL France à une équipe de télé pour ce documentaire ?
Stéphane Treppoz. Ma première raison n'avait rien à voir avec AOL France. Je voulais démystifier le rôle du patron en montrant ses préoccupations sur une période de plusieurs mois. Je voulais m'éloigner des représentations caricaturales que l'on voit poindre dans les médias (les gros patrons, les grands salaires, les scandales...). Depuis l'accord de principe pour que je participe à l'élaboration du film, que j'avais donné l'année dernière, il est vrai que ces sujets se sont retrouvés sous les feux de l'actualité. A côté de l'aspect "réhabilitation de l'image moderne du patron", je voulais également montrer qu'AOL France est une société d'un millier de collaborateurs en charge de 1,4 million d'abonnés clients, et non pas un simple groupe de quelques ingénieurs comme le grand public peut l'imaginer.

Dans quelle circonstances s'est déroulé le tournage?
Il a débuté en septembre 2002 et s'est achevé en avril 2003. 200 heures ont été tournées et le film au final dure 1h20. J'ai été contacté pour les besoins de ce film dans le courant de l'été 2002 par l'intermédiaire d'une connaissance du Groupe Expansion. J'ai regardé les anciens reportages de Stéphan Moszkowicz (sur les banlieues difficiles, sur les écoles) avant de donner mon feu vert pour l'inscription sur la short-list. Sa méthode, qui consiste à faire parler les images plutôt que de les commenter, m'a séduite. J'ai eu un droit de regard sur le "final cut" de la partie du film me concernant. J'ai visionné le film sans effectuer de censure, d'ailleurs, AOL France n'a rien à cacher. Même s'il est vrai que l'image est importante dans notre société, je n'ai rien joué. Je ne vois pas comment j'aurais pu le faire avec une équipe de télévision qui m'a suivi pendant huit mois. J'estime avoir des comptes à rendre à quatre grandes catégories d'interlocuteurs : nos clients, nos actionnaires, nos salariés et le grand public que l'on peut mettre sous le vocable "image".

Dans le reportage, vous n'hésitez pas à prendre directement au téléphone les abonnés qui souhaitent changer de FAI. C'est un exercice auquel vous vous soumettez fréquemment ?
Depuis ma prise de fonction au sein d'AOL France il y a six ans, tous les salariés doivent prendre une journée par an pour répondre aux appels de nos abonnés. Le patron n'est pas différent des autres salariés. Tous les jeudis, une quinzaine de collaborateurs d'AOL Paris se rend à notre call center à Marseille pour cet exercice.

*Documentaire "Dans la peau d'un patron" réalisé par Stéphan Moszkowicz. Date de diffusion : dimanche 7 septembre à 22H20 sur Arte
Outre Stéphane Treppoz, l'équipe de télévision a suivi Jean-Louis Pariente, patron du fabricant de sous-vêtements Arthur.