Wanadoo, leader de l'accès
lnternet leader en France, fait entrer par la petite
porte ce qui pourrait devenir une tendance importante
des nouvelles offres des FAI : la facturation au
volume de gigaoctets consommés. Cette approche
permet de rationaliser les coûts en bande passante,
l'une des lignes de dépenses techniques les plus
importantes pour un FAI.
Dans le cadre de sa nouvelle
gamme d'offres d'accès Internet haut débit
"à la carte" qui seront disponibles
à partir du 3 février sur l'ensemble du
territoire français, Wanadoo introduit des formules
"Internet rapide" avec facturation à
la consommation. Par exemple, une offre 512k avec une
consommation autorisée à 5 Go est proposée
à 29,90 euros TTC par mois (hors option Fidélité
et hors frais d'accès et acquisition modem),
soit 5 euros de mois qu'une offre ADSL illimitée
standard.
A
côté de la segmentation par le volume,
Wanadoo annonce un autre forfait ADSL à la durée
: une offre 128k pour 20 heures de surf par mois à
19,90 euros par mois. Mes formules ADSL illimitées
que Wanadoo a annoncées fin décembre continuent
naturellement d'être commercialisées.
Pour le groupe Wanadoo, la
France sert de marché pilote pour mesurer les
réactions du marché vis-à-vis de
cette formule de tarification au volume de gigaoctets
consommés. Elle pourrait être étendue
aux autres entités (Royaume-Uni, Pays-Bas, Espagne)
très rapidement. En Allemagne (un marché
sur lequel Wanadoo est absent), ce type d'abonnements
a été vulgarisé, notamment par
des acteurs comme Tiscali.
Une jauge Go "Nous
avons fixé la barre à 5 Go car 80 %
de nos clients utilisent un volume moindre chaque mois.
La marge reste confortable", explique Paul-François
Fournier, Directeur haut débit de Wanadoo France.
En cas de dépassement du plafond de 5 Go, la
consommation supplémentaire de Go est facturée
3 euros. Une "jauge Go" d'accompagnement sera
proposée aux abonnés haut débit
de Wanadoo pour mesurer le volume consommé.
Pour donner un ordre d'idée
du type d'usage que l'on peut réaliser avec 5
Go par mois, Wanadoo donne un schéma d'usage
modèle : "100 heures de surf, un film par
semaine via Wanadoo Cinéma et quatre albums de
musique sur Wanadoo Music Club". Il s'agit bien
d'un mode idéal de consommation qui est mis en
avant.
Si l'on en croît les
propos de Paul-François Fournier, les internautes sont
libres de surfer et de télécharger le
contenu haut débit de leur choix. Sous-entendu
: le FAI n'a pas l'intention de contrôler la teneur
des téléchargements des internautes. Sa
mission consiste uniquement à évaluer
le taux de gigaoctets écoulés.
Cette formule de plafonnement
au gigaoctet pourrait-elle se généraliser
? "De nouvelles offres haut débit pourraient
apparaître dans la gamme Wanadoo mais nous ne
tenons pas à entrer dans une logique de compartiments",
répond le représentant du FAI.
Non aux offres à
la minute Dans les variations sur le thème
de la segmentation (à la durée, au volume
de Go consommés), Wanadoo ne compte pas développer
des offres ADSL à la minute, à l'instar
de challengers comme Télécom Italia et
9 Télécom. "Nous estimons qu'il n'existe
pas de marché de petits consommateurs en haut
débit. Nous privilégions la logique de
forfaits", indique Paul-François Fournier.
Dans l'interview
que Jean-Claude Delmas, Directeur de Wanadoo France,
avait accordé au JDN fin novembre, il apparaissait
clairement la volonté du fournisseur d'accès
de développer la segmentation clientèle.
Un passage obligé pour prendre en compte la dimension
de plus en plus grand public de l'Internet haut débit.
Fin octobre, le groupe Wanadoo
affichait deux millions de clients haut débit
en Europe, dont la majorité se situait en France
(1,5 million). En tout, le groupe FAI recense 8,9 millions
de clients d'accès Internet.
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