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Odebi met les internautes mécontents dans la rue
La ligue Odebi, habituée des actions en ligne, organise pour la première fois une manifestation à Paris samedi. Cibles visées : la LEN, le brevet logiciel et la campagne anti-pirates. Explications avec Pascal Cohet, son porte-parole.   (28/05/2004)
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La Loi sur la confiance dans l'Economie Numérique (LEN), finalement adoptée le 13 mai par le Sénat, n'a pas tout à fait fini d'être contestée (lire l'article du 14/05/2004). Le Parti Socialiste, qui a voté contre la LEN au Sénat, a saisi le Conseil Constitutionnel le 25 mai, avant la parution de la loi au Journal Officiel. De son côté, la ligue Odebi, qui fédère plusieurs associations de défense des internautes fermement opposées à la LEN, lance un appel à manifester samedi prochain à 14h. Pascal Cohet, porte-parole de la ligue Odebi, précise l'objet de cette mobilisation.

JDN. Quel est le but de la manifestation de samedi ?
Pascal Cohet. Cette manifestation est un appel à défendre les libertés sur Internet, abolies par de nombreuses mesures juridiques ayant déjà cours ou à venir. Premièrement, nous souhaitons confirmer notre position contre un brevet logiciel qui étoufferait le monde des logiciels libres. Nous sommes également contre le projet de loi informatique et libertés visant à surveiller et ficher les internautes. Notre troisième combat concerne la Loi sur la confiance dans l'Economie Numérique qui privilégie les intérêts économiques au détriment de la liberté d'expression sur Internet et supprime la prescription des délits de presse en ligne. Cette loi inacceptable privatise également la justice sur Internet en assignant le rôle de juges privés aux hébergeurs de sites et aux fournisseurs d'accès Internet. Autant de lois et de directives européennes qui révoquent l'une après l'autre les libertés des internautes.
La manifestation de samedi sera aussi l'occasion de dénoncer les campagnes publicitaires de l'industrie du disque qui "fait un doigt" à ses clients, et les menace de poursuites judiciaires, avec la bénédiction du ministère de la Culture. L'appel de la ligue Odebi a déjà été entendu par de nombreuses organisations, parmi lesquelles Les Verts et Green Peace.

La ligue Odebi descendra pour la première fois dans la rue. Pourquoi ne pas se limiter à des actions sur Internet ?
Les médias et les politiques accordent plus d'importance à 10 000 personnes dans la rue ou dix lignes dans un grand périodique, plutôt qu'à 100 000 personnes mobilisés sur Internet ou cent lignes parues dans un webzine. Si nous voulons être entendus, nous devons descendre dans la rue. La manifestation de samedi sera également l'occasion de dénoncer la désinformation pratiquée par les médias audiovisuels qui ignorent totalement le débat sur la LEN ou le brevet logiciel. En outre, nous avions prévenu les politiques que si la liberté d'expression sur Internet était entravée, nous trouverions d'autres moyens de nous faire entendre et de poursuivre nos actions. Les internautes voient aujourd'hui leurs libertés détruites. Ils seront dans la rue samedi.

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La ligue Odebi a-t-elle prévu d'autres actions après celle-ci ?
Nous allons durcir la guerre économique déclarée à l'industrie du disque. Nous soutenons d'ores et déjà l'Adami [société civile pour l'administration des droits des artistes et musiciens interprètes, ndlr] sur deux points : le téléchargement sur Internet relève du statut de la copie privée et les méthodes du Snep [le Syndicat national de l'édition phonographique représentant les majors du disque, ndlr] sont inacceptables. Pour le reste, nous sommes fermement opposés aux autres propositions de l'Adami visant à taxer les abonnements Internet et les disques durs. Si ces mesures venaient à obtenir le soutien du gouvernement, les majors du disque et les artistes seraient les premiers à en payer le prix. Nous appellerons donc les artistes à revoir leur position.

 
 
Frédéric QUIN, JDN
 
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