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Pour Neuf Télécom, le symbole du haut débit, c'est la fusée. Pour Cegetel, c'est plutôt la montagne russe. Il faut bien l'admettre, les opérateurs alternatifs font preuve d'une certaine imagination quand il s'agit de promouvoir à la télévision des offres haut débit à des prix attractifs. Mais avec ces accès ADSL à prix planchers, qui font aujourd'hui office de produits d'appel, les FAI espèrent surtout attirer les abonnés vers un autre univers.
Outre l'accès Internet haut débit, le nouvel abonné résidentiel se voit désormais proposer des services de téléphonie fixe. Ce qui entraîne le nouveau client conquis vers l'objectif final : un dégroupage, partiel ou total, de sa ligne téléphonique. A ce petit jeu, on compte déjà en France cinq millions de résidentiels qui se sont éloignés des services de téléphonie fixe de France Télécom pour ceux d'un opérateur alternatif.
Neuf Télécom (ex-LDCom) revendique clairement cette stratégie dite de "téléphonie fixe, porte-clefs des offres Internet", selon les propres termes de Marc Couraud, le directeur marketing de la division grand public de l'opérateur. "Nous sommes entrés sur le marché de l'Internet directement par l'accès haut débit, explique-t-il. A partir de ce point d'entrée unique, nous pouvons élargir notre offre."
Illustration de cette stratégie avec le nouveau pack de services télécoms lancé début juin par Neuf Télécom. Pour 29,90 euros par mois, l'abonné se voit proposer une offre d'accès Internet à 2 Mbit/s et un son modem multi-play 9box.
En prime, et sous certaines conditions, le pack comprend un numéro de téléphone en VoIP, une messagerie vocale gratuite et 5 heures par mois d'appels vers des lignes fixes en France. L'internaute devient au passage un abonné téléphonique.
Grâce à cette agressivité commerciale, Neuf Télécom a engrangé un peu plus de 230 000 clients DSL résidentiels. Mais surtout, 70 % d'entre eux ont adopté une des offres de téléphonie fixe de l'opérateur alternatif, en VoIP ou en ligne classique. Et c'est sur ces services télécoms que Neuf Télécom espère tirer le chiffre d'affaires moyen par abonné.
Chez Cegetel, l'objectif numéro un est de rattraper le déficit de notoriété que connait la marque dans le domaine de l'Internet. Fin 2003, l'opérateur s'est lancé dans la bataille du Net en s'adressant dans un premier temps à ses clients voix. Sur les 3,8 millions de clients résidentiels de l'opérateur, une proportion "significative" - selon l'expression d'Olivier Huart, directeur général de Cegetel - se serait laisser séduire.
Une fois cette première cible convaincue, l'opérateur détenu par Vivendi Universal s'est à son tour attaqué aux nouveaux clients ADSL avec l'espoir de les rabattre sur ses offres de téléphonie. Là aussi, Cegetal accorde aux nouveaux abonnés "une motivation financière" pour qu'ils acceptent un duo de services Internet-téléphonie. Dernier coup en date, fin mai : Cegetel a lancé une offre grand public à 4 Mbit/s pour 24,90 euros par mois. Ce pack est également proposé avec une offre de téléphonie illimitée.
Free, le service d'accès Internet du groupe Iliad, s'est également engagé dans cette bataille de la téléphonie. Hier, lundi, il a inauguré sa phase de tests dans la région Provence Alpes Côte d'Azur sur le dégroupage total. L'offre propose de l'accès Internet haut débit, de la téléphonie et de la télévision par ADSL (cf article du 07/06/04). Mais surtout, Free prend en charge les 13 euros par mois de l'abonnement France Télécom et propose une facturation unique de toutes les prestations télécoms. La guerre du téléphone ne fait que commencer.
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