MOBILES
Debitel, premier opérateur mobile virtuel en France
Le fournisseur de services télécom d'origine allemande va lancer une nouvelle offre de téléphonie mobile en s'adossant au réseau mise en place par SFR. Une première en France. Objectif : 100.000 clients d'ici 2005.   (14/06/2004)
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Debitel France
Debitel France, fournisseur de services mobiles d'origine allemande, apporte un peu de dynamisme sur le marché français de la téléphonie mobile en inaugurant ses activités d'opérateur mobile virtuelle (Mobile Virtual Network Operator, MVNO) sur le réseau SFR. Le principe est clair : le nouvel entrant achète des capacités de minutes et de SMS à l'opérateur mobile et monte un package de services télécom qu'il commercialise sous son propre nom en empruntant le réseau SFR.

Selon les termes de l'accord, Debitel pourra exploiter ses propres terminaux et ses cartes SIM. L'opérateur mobile virtuel aura toute liberté pour fixer ses tarifs, assurer la facturation et le service clientèle et déployer des services mobiles spécifiques pour sa clientèle. L'accord Debitel/SFR, qui s'échelonne sur neuf ans, concerne les communications mobiles et data sur le réseau GSM/GPRS. Il sera ensuite étendu à l'UMTS lorsque SFR investira réellement ce champ du multimédia mobile 3G. En mai, l'opérateur, filiale de Vodafone et de Vivendi Universal, a tout juste lancé la commercialisation de PC-Card VMCC (pour Vodafone Mobile Connect Card) destinées aux utilisateurs d'ordinateurs portables.

"J'ai commencé à rencontrer l'ensemble des acteurs de la téléphonie mobile il y a deux ans pour parler MVNO", explique Jean-Pierre Champion, président du directoire de Debitel France. "SFR s'est montré plus attentif à notre projet tandis qu'Orange et Bouygues Télécom ne s'y montraient pas favorables", précise le représentant de Debitel. Les négociations plus poussées ont vraiment débuté en début d'année. Le montant de l'investissement dédié à ce projet MVNO n'a pas été communiqué vendredi lors de la conférence de presse commune des groupes protagonistes.

En juillet, les premières offres Debitel vont apparaître dans l'ensemble des boutiques du réseau Vidélec, le réseau de quatre-vingt points de distribution de Debitel. Le nouvel entrant dans la téléphonie mobile va proposer une gamme de forfaits (de deux heures à 25 euros par mois à 8 heures pour 64 euros par mois). Un SMS est facturé 9 centimes d'euro (contre 15 centimes d'euro, tarif standard proposé par Orange, SFR et Bouygues Télécom). "Nous ne nous positionnons pas comme un opérateur low-cost. Nous disposons d'une offre généraliste avec des prix compétitifs", argumente Jean-Pierre Champion.

Trois cibles clients ont été identifiés : les jeunes, la population non équipée de terminaux mobile et des segments communautaires (les immigrés souhaitant garder des contacts avec leurs pays d'origine par exemple). D'ici 2005, Debitel France souhaite intéresser 100.000 clients à ses offres mobiles, recrutés principalement dans des "segments complémentaires" de concurrence. Une stratégie destinée à éviter de froisser ses relations avec SFR qui ne verrait pas forcément d'un bon oeil de se voir grapiller des parts de marché par un MVNO qu'il abrite.

L'arrivée du premier MVNO en France a été saluée par UFC-Que Choisir. A travers un communiqué de presse diffusé vendredi, l'association de consommateurs exprime sa satisfaction de voir la porte d'entrée du marché du mobile "enfin déverrouillée". Toutefois, elle tient à rester vigilante sur un possible effet "opérateurs virtuels alibis" qui serviraient uniquement de vernis d'ouverture à une véritable concurrence dans le secteur.

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D'autres opérateurs virtuels se bousculent à la porte. SFR serait également en négociation avec Coriolis Télécom, fournisseur français indépendant en téléphonie mobile, selon un article des Echos du 11 juin 2004. Orange négocie de son côté un accord avec Phone House (propriété du groupe britannique Carphone Warehouse) pour un MVNO régional en Bretagne. En embuscade depuis plusieurs années, le suédois Télé2, qui réclame un modèle où le MVNO loue le réseau à un tarif qui tend vers les prix coûtant (cf interview du jour). Dans un recensement effectué par Omsyc en mai dernier, les MVNO grand public étaient identifiés dans sept pays en Europe (lire l'article du 09/06/04).

Le parcours mouvementé de la maison-mère Debitel
Présent en France depuis 1993 en qualité de société de commercialisation de services (SCS) et de distribution (SCD), Debitel a noué des liens avec les trois opérateurs mobiles français. Peu connu du grand public, il utilise son réseau de distribution Vidélec pour commercialiser ses produits et services télécom. En 2003, Debitel France a réalisé un chiffre d'affaires de 214 millions d'euros. L'historique de sa maison-mère est assez mouvementé : créé en 1991, Debitel est à l'origine une joint-venture associant Daimler-Benz et le groupe Metro. En 1999, l'opérateur télécom Swisscom se porte acquéreur de 94 % de Debitel. Le dernier rebondissement date du 9 juin dernier : Debitel tombe dans le giron du fonds d'investissement Permira. Le groupe Debitel est opérateur mobile virtuel dans cinq pays : Allemagne, Pays-Bas, Danemark, Slovénie et la France. En 2003, le groupe télécom européen a réalisé un chiffre d'affaires de presque trois milliards d'euros et compte plus de dix millions de clients (dont 8,3 millions sur son marché domestique).
 
 
Rédaction JDN
 
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