La filiale française du groupe Amazon s'engage
dans un sévère processus de restructuration. Selon le quotidien Libération, daté du 29 juin,
le siège social du site marchand, basé à Guyancourt dans
les Yvelines, devrait perdre les trois quarts de ses effectifs, passant
de 70 à 15 salariés. Au cours de cette opération, une partie des postes fermés devraient être relocalisés sur Londres.
Un schéma
de restructuration confirmé par la filiale britannique
du groupe Amazon, à ce détail près que
le nombre de postes supprimés et la taille de l'effectif maintenu
en France restent pour l'heure encore officiellement indéterminés.
"Nous maintiendrons notre présence en France via
une équipe dirigeante," assure Rachel Silk, porte-parole
de la filiale britannique du groupe. Le centre logistique du site,
basé à Orléans (Loiret), devrait également
être maintenu en activité pour approvisionner l'Hexagone
et l'ensemble du continent européen.
"Nous souhaitons centraliser nos effectifs au sein des
bureaux existants, de manière à atteindre un
niveau de compétitivité optimum", poursuit
Rachel Silk. Cette restructuration française s'inscrit donc, en apparence, dans une logique globale du groupe,
engagée depuis depuis plusieurs mois.
Mais sur le marché français, Amazon affronte des problèmes spécifiques avec une concurrence locale forte, menée par Fnac.com, Alapage ou cdiscount. Du coup, Amazon France ne se situe pas aujourd'hui
au même niveau de développement que la filiale
allemande du site marchand. "Pour Amazon France, les coûts
fixes représentent un véritable obstacle à
la compétitivité", admet Rachel Silk. Résultat :
seule l'équipe française chargée de la "place de marché" devrait rester
en poste à Guyancourt. Cette place de marché
a été inaugurée
en novembre dernier et totalise, six mois après
son lancement, plus de 5 millions d'offres.
Cette annonce arrive moins de trois mois après l'épisode judiciaire qui a affecté
la filiale française d'Amazon, dans le cadre d'une enquête préliminaire
sur les ventes de certaines références de DVD dans l'Hexagone.
Le siège social du site, ainsi que la base logistique d'Orléans, avaient fait l'objet d'une double perquisition
début avril (cf article
DJN du 08/04/2004). Le site marchand était soupçonné
d'avoir proposé à la vente des DVD importés illégalement.
"Le personnel touché par cette mesure pourra
bénéficier de postes en reconversion au sein
du groupe Amazon", précise Rachel Silk. A défaut,
des mesures de compensation sociale, telles que le reclassement
ou le versement d'indemnités de départ,
sont également à l'étude au sein du Comité
d'entreprise. Dernier détail : le président de la filiale française, Thomas Lot, serait lui aussi sur le départ.
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