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Le piratage de vidéos et de logiciels a le vent en poupe
Selon une une étude de l'OCDE, les vidéos et logiciels représentent une part croissante des échanges de fichiers sur Internet. Les Européens téléchargent plus de films que les Américains.   (15/07/2004)
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Le piratage de musique est très médiatisé, et à raison puisque les fichiers musicaux demeurent les plus échangés. Cependant les films et les logiciels gagnent du terrain. Selon une étude diffusée lundi dernier par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les vidéos, logiciels informatiques et autres images représentent une part croissante des fichiers échangés par les internautes.

Répartition des utilisateurs des réseaux de P2P dans les pays de l'OCDE
Pays
Utilisateurs des réseaux de P2P
en pourcentage du nombre d'internautes
Variation
janvier 2003 à janvier 2004
Etats-Unis
55,4 %
- 23,53 %
Allemagne
10,2 %
+ 3,6 %
Canada
8 %
+ 4,5 %
France
7,8 %
+ 4,4 %
Royaume-Uni
5,4 %
+3,7 %
Italie
1,7 %
-
Espagne
1,1 %
+ 1,2 %
Pays-Bas
1 %
+ 0,7 %
Belgique
0,8 %
+ 0,6 %
Japon
0,7%
+ 1,1 %
Type de fichiers téléchargés
2002
2003
Fichiers audio
62,5 %
48,6 %
Fichiers vidéo
25,2 %
27 %
Autres
12,3 %
24,3 %
Source : OCDE Information Technology Outlook 2004, juillet 2004

L'étude s'appuie sur des rapports réalisés dans chacun des trente pays de l'OCDE par différents organismes, ainsi que sur une enquête menée par BigChampagne, un institut de monitoring de réseaux peer-to-peer.

Dans l'ensemble des pays membres de l'OCDE, les fichiers musicaux ne représentent plus que 48,6 % du total des fichiers téléchargés en 2003, soit 23 % de moins qu'en 2002. A l'inverse, l'échange de vidéos a augmenté de 7 % et représente 27 % des fichiers téléchargés sur l'année. Mais la plus forte progression concerne une troisième catégorie, celle regroupant les logiciels et les images. La part de téléchargements de ces fichiers double et représente en 2003 un quart des téléchargements au lieu de seulement 12,3 % l'année précédente. Le pourcentage des échanges réalisés dans le respect du droit d'auteur n'est pas précisé. Sans doute est-il infime.

L'augmentation de la part des échanges de vidéo et de logiciels s'explique par la hausse régulière des débits et par les progrès réalisés dans la compression des fichiers informatiques, qui permettent aujourd'hui de télécharger un fichier de plusieurs centaines de Mégaoctets en quelques heures.

Selon l'OCDE, le téléchargement de films est plus répandu en Europe qu'aux Etats-Unis. Les Américains sont restés fidèles à des sites plus anciens et moins performants (Napster). Les réseaux P2P de troisième génération, plus récents (FastTrack, Kazaa, Gokster, eDonkey) étant plutôt utilisés par des internautes européens.

Ces chiffres sont peu rassurants pour l'industrie du cinéma et de la vidéo qui redoute, à l'instar de l'industrie du disque, de voir son chiffre d'affaires baisser en conséquence. Une autre étude publiée jeudi dernier montrait que le téléchargement de vidéo sur Internet était devenu une pratique courante. Ainsi, selon l'étude menée par la MPAA (Motion Picture Association of America) dans huit pays auprès de 3.600 internautes, un internaute sur quatre a déjà téléchargé au moins un film de manière illégale. Sur l'ensemble des pirates interrogés, 56 % déclarent continuer à télécharger des fichiers vidéos (lire article JDN du 12/07/2004).

Le rapport diffusé par l'OCDE confirme également les inquiétudes de l'industrie des logiciels pour qui le manque à gagner représente 29 milliards de dollars, soit 60 % du marché mondial, selon une étude de la Business Software Association (BSA) publiée mercredi. Cependant, le BSA dénonçait déjà le piratage de logiciels bien avant la création des réseaux peer-to-peer, et dans les mêmes proportions.

Mais contrairement aux autres rapports publiés les semaines précédentes et orchestrés par les syndicats ou associations des industries du disque, des logiciels, ou du cinéma, l'OCDE ne se veut pas alarmante. "Il ne s'agit pas de dénoncer un phénomène, explique l'auteur du rapport, Sacha Wunsch-Vincent, mais de souligner l'existence d'une réelle demande des utilisateurs pour les technologies du peer-to-peer."

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"L'offre commerciale correspondante reste trop limitée. L'interopérabilité entre les diverses plate-formes musicales et les balladeurs numériques constitue un frein à l'implantation des offres légales. La pauvreté des catalogues également. Les systèmes légaux de téléchargement de fichiers vidéo sont rares. Et la demande commerciale vis à vis de l'échange de fichiers reste encore largement insatisfaite", conclut Sacha Wunsch-Vincent en interpelant les industriels.
 
 
Emilie LEVEQUE, JDN
 
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