FINANCE
Une ombre plane sur l'IPO de Google
Plus les jours passent, plus les doutes quant à la réussite de l'introduction en bourse de Google se font jour. Le moteur de recherche est chahuté de tous les bords.   (11/08/2004)
  En savoir plus
 Enquête Pourquoi les valeurs Internet font chuter le Nasdaq
Dossier Google
  Le site
Le document complet soumis à la SEC

L'introduction en Bourse de Google ressemble à tout sauf à un longue fleuve tranquille. Attendue avec impatience et annoncée comme étant l'un des événements majeurs de l'Internet en 2004, l'IPO du moteur de recherche le plus utilisé dans le monde subit de nombreuses tempêtes. Outre l'environnement boursier actuel peu favorable aux valeurs Internet, Google fait l'objet de controverses liées aux modalités de son IPO et d'une enquête de la SEC (Security and exchange Commission), le gendarme américain des marchés. L'introduction, qui devait avoir lieu cette semaine, a été repoussée à la mi-août, voire à la rentrée.

Serguei Brin et Larry Page ne s'attendaient pas à de telles difficultés quand ils ont dévoilé, le 26 juillet dernier, les modalités de l'IPO du moteur de recherche. Certes, la méthode d'introduction choisie par les deux dirigeants et fondateurs de Google ne manque pas d'originalité. Généralement, l'opération de placement des actions est menée par des banques et des investisseurs institutionnels. Dans le cas présent, les actions Google vont être vendues sur Internet par le biais d'enchères. Un processus complexe qui soulève des craintes chez les gestionnaires de fonds.

En sus de ces contre-temps techniques, Google s'est fait épinglé la semaine dernière par la SEC pour avoir omis de mentionner plusieurs plans de stock options dans ses documents d'introduction. Depuis 2001, le moteur de recherche a vendu 23 millions d'actions à ses employés et 5,6 millions de stocks-options à 301 personnes. Une pratique courante qui n'aurait pas fait de vague si la société n'avait omis de déclarer ces transactions auprès de la SEC. Google a reconnu ses tords, mais cela n'a pas empêché deux Etats, la Californie et le Connecticut, d'ouvrir une enquête sur l'intentionnalité (ou non) de cette omission. Contraint d'annuler ces actions, Google a offert de les racheter à leur prix d'établissement, ou pour les stock-options, à 20 % de leur valeur, soit un total de 29,5 millions de dollars.

Dernier rebondissement en date : Google a augmenté lundi le volume d'actions prévu pour son introduction en Bourse, à 25,7 millions de titres contre 24,6 millions auparavant. Soit 2,7 millions d'actions supplémentaires émises en intégralité à destination de son rival Yahoo, dans le cadre du règlement à l'amiable d'un litige judiciaire qu'entretenaient les deux concurrents. L'accord, solde une plainte déposée en 2002 par Overture, régie spécialisée dans la recherche sponsorisée sur Internet et rachetée par Yahoo en 2003, qui reprochait à Google la violation de plusieurs de ses brevets.

En contre partie, la société de Larry Page et de Serguei Brin est désormais titulaire d'une licence qui lui permet d'utiliser ces brevets. Le règlement à l'amiable résoud également un conflit concernant un certain nombre de titres Google qui auraient dû être émis au bénéfice de Yahoo, conformément à un accord de services passé en 2000. Fort de ce paquet d'actions, Yahoo envisage de vendre un total de 1,6 millions d'actions à l'occasion de l'IPO du moteur de recherche, ce qui pourrait rapporter près de 149 millions de dollars à Yahoo.

  En savoir plus
 Enquête Pourquoi les valeurs Internet font chuter le Nasdaq
Dossier Google
  Le site
Le document complet soumis à la SEC

Déjà sceptiques vis-à-vis de l'opération, notamment parce que le prix de vente de l'action sera fixé par un système d'enchères atypique, les investisseurs expriment de plus en plus leur incertitude sur la valeur réelle de Google. Le prix de l'action fixé par Larry Page et Serguei Brin, compris dans une fourchette de 108 à 135 dollars par titre, repose sur le pari du maintien de la croissance exponentielle de la société. Or, sur le second trimestre 2004, les revenus du groupe n'ont augmenté que de 7 %, contre près de 30 % les deux trimestres précédents. En outre, la correction subie en juillet sur le Nasdaq par les valeurs technologiques incite les opérateurs à la prudence. Google peut néanmoins se satisfaire d'une éclaircie : l'agence américaine de notation Standard and Poor's juge "raisonnable" la fourchette de prix visé par Google pour sa prochaine IPO. Elle évalue la valeur du moteur de recherche étant évaluée entre 121 et 127 dollars par action.

 
 
Emilie LEVEQUE, JDN
 
Accueil | Haut de page
 
 

  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Chaine Parlementaire Public Sénat | Michael Page Interim | 1000MERCIS | Mediabrands | Michael Page International