Le peer-to-peer fait peur à l'industrie du divertissement. Les éditeurs de musique en font même leur pire ennemi, considérant ces réseaux d'échanges, ainsi que leurs utilisateurs, comme les responsables de leurs difficultés économiques. Pourtant, c'est peut être de ces mêmes réseaux que viendra leur salut.
La start-up 1-Click Media y travaille en tout cas activement. Celle-ci propose une solution de p2p permettant à des diffuseurs de proposer des contenus sur un réseau d'échange propriétaire. Principal avantage, celle-ci permet de diviser les coûts de bandes passantes liés à la diffusion du service entre les utilisateurs. Une économie somme toute appréciable pour les diffuseurs de vidéo. "Sur nos services, 80% de la diffusion se fait via le réseau p2p, indique Arthur Madrid, responsable du développement de la société. Le reste est assuré par un serveur qui permet de garantir l'accessibilité au dispositif. Nous nous présentons d'abord comme des "cost killer", ajoute-t-il. Notamment pour des sites de sociétés de diffusion audiovisuelle pour lesquelles la bande passante représente la majeure partie de leurs coûts."
A cette solution s'ajoute le système de DRM (digital right management) de Microsoft, proposé par la société ipercast, partenaire de 1-Click, qui assure aussi l'hébergement. Les diffuseurs, qui fixent eux-mêmes les droits de reproduction et de diffusion des oeuvres, disposent alors d'un véritable canal de distribution fermé par lequel ils peuvent proposer une offre légale sur p2p.
Jusqu'à présent, les clients de 1-Click se sont essentiellement servi de sa solution comme un moyen de promotion pour certaines oeuvres. C'est le cas notamment de 20th Century Fox France qui propose des bandes annonces par ce biais, mais aussi du site de jeux Gamekult, de National Geographic Brésil, ou encore de M6.fr (lire l'article du (02/09/04). Pour l'instant, chacun d'entre eux proposent des formats courts afin de permettre une diffusion plus rapide des vidéos. Ce qui ne les dispense pas tout de même de les compresser en haute définition afin de garantir une valeur ajoutée face aux réseaux pirates.
"Notre solution est multi sourcing, c'est-à-dire qu'elle permet de télécharger depuis huit PC différents. L'upload étant limité à 8 kbit/s, pour ne pas encombrer la connexion des membres d'un réseau, le téléchargement peut donc monter à 64 kbit/s", explique Arthur Madrid. Notre objectif est de proposer une meilleure qualité de service que les réseaux illégaux et d'aider à la création d'une économie sur les réseaux peer-to-peer", ajoute-t-il
. Pourtant, à ce jour, seul Gamekult fait une utilisation commerciale de cette technologie. Sous condition d'un abonnement à un service premium de 3 euros par mois, le site propose notamment en VoD un catalogue de plusieurs milliers de vidéo de présentation de jeux.
Dans les prochains mois, 1-Click imagine associer son service à une "set-top-box" disposant d'un disque dur. Objectif : permettre aux internautes disposant d'une connexion haut débit de recevoir en push, sur la set-top-box, des contenus vidéos durant la nuit. "Nous pourrions alors proposer des fichiers vidéo en haut définition et proposer des programmes de télévision de 52 minutes". Parallèlement, la société vise également l'industrie du disque. Actuellement, celle-ci travaille à la mise en place d'un service de téléchargement de "play list" de titres musicaux à durée de vie limitée, l'internaute ayant la possibilité de conserver les titres s'il les achète. Finalement, la culture du téléchargement sur réseau peer-to-peer survivra peut être à l'Internet payant.
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