ENTREPRISES
Comment les sociétés du CAC 40 gèrent leurs noms de domaine - 1. L'état des lieux
Dépôt des noms les plus intuitifs, cybersquatting, exploitation des domaines... Premier volet des résultats de l'édition 2004 de l'étude annuelle menée par DNS News Pro pour le JDN.   (09/09/2004)
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 DNS News Pro
 Loïc Damilaville
 Archive L'étude 2003
Dossier Communication d'entreprise

(Article modifié le 09/09/04 à 10h30) Consultant auprès de grandes sociétés, Loïc Damilaville (DNS News Pro) publie chaque année dans le Journal du Net une étude sur la manière dont les grandes entreprises françaises gèrent leurs noms de domaines. L'étude porte sur les noms de domaine en .com, .net, .org et .fr les plus intuitifs en regard des noms des entreprises ("tf1.xx" pour TF1, "francetelecom.xx" et "france-telecom.xx" pour France Telecom, etc). 432 noms au total ont été passés en revue en intégrant les .biz et .info, mais par souci de cohérence avec les années 2000 et 2001, où elles n'existaient pas encore, ces deux dernières extensions ne sont pas prises en compte dans les statistiques.

La composition du CAC 40 évoluant ainsi que les noms des sociétés (Vivendi Environnement rebaptisée Veolia Environnement, Total Fina Elf en Total etc.) le périmètre des noms couverts évolue chaque année. Il parait cependant inévitable de "coller" le plus possible à la réalité afin de ne pas pénaliser les entreprises qui ne sont plus tenues de protéger leurs anciennes dénominations.

Vers un contrôle total des noms de domaine les plus intuitifs
Sociétés ayant déposé au moins 75% de leurs noms les plus intuitifs
2004
2003
2002
2001
2000
75 % et +
61 %
64 %
53 %
40 %
23 %
100 %
34 %
25 %
19 %
17 %
3 %
Source : DNS News Pro, 2004

L'actualisation de l'étude menée depuis 2000 montre qu'une étape importante a été franchie cette année dans l'approche des grandes sociétés en matière de contrôle de leurs noms les plus intuitifs. Le fait que la proportion de sociétés ayant déposé 75 % ou plus de leurs noms intuitifs stagne, alors que celle des sociétés contrôlant 100 % de leurs noms intuitifs passe de 25 % à 33 %, laisse cependant penser que ces chiffres sont le résultat d'efforts d'optimisation menés par une forte minorité des sociétés, plutôt que par la plupart d'entre elles.

L'évolution sur cinq ans reste spectaculaire : en 2000, 3 % seulement des sociétés étudiées contrôlaient 100 % de leurs noms les plus intuitifs. La proportion des "75 % et +" reste stable légèrement au-dessus de 60 % tandis que celle des sociétés possédant tous les noms étudiés s'établit à 33 % en 2004.

  Le cybersquatting reprendrait-il du poil de la bête ?
Proportion de noms piratés par type d'extension
2004
2003
2002
2001
2000
.COM
4 %
10 %
8 %
14 %
20 %
.NET
26 %
22 %
28 %
30 %
34 %
.ORG
18 %
15 %
20 %
20 %
25 %
.FR
3 %
0 %
0 %
0 %
0 %
Source : DNS News Pro, 2004

L'évolution de la proportion de noms "piratés" présente des phénomènes intéressants. Tandis que le taux de piratage des .COM est réduit à sa plus simple expression, les chiffres sont en hausse sur les .NET et .ORG alors que la tendance était à la baisse depuis 2000. Cette distorsion reflète, selon DNS News Pro, deux phénomènes :
- concentration des efforts sur les .COM et, pour les sociétés n'étant pas engagées dans une philosophie de contrôle à 100 % des noms les plus intuitifs, non-renouvellement des extensions jugées "mineures".
- vigilance toujours active des cybersquatters servie par l'arrivée d'outils de préemption automatique permettant de déposer presque instantanément des noms non renouvelés.

Plusieurs très grandes marques ont ainsi "perdu" un .net ou un .org qu'elles possédaient encore en 2003.

Avec l'assouplissement des règles de dépôt en .fr, réalisé en mai dernier (lire l'article du 17/05/2004), le taux de noms d'extension française piratés décolle pour la première fois depuis 2003. Ce taux, qui s'élève seulement à 3 %, correspond probablement aux abus transitoires inhérents aux premiers mois d'une "ouverture". Il faudra attendre l'effet des premières sanctions concernant ces abus pour obtenir une vision claire du niveau réel de cybersquatting sous .FR.

Sociétés rencontrant des problèmes sur au moins un nom de domaine intuitif
2004
2003
2002
2001
2000
Noms piratés
54 %
63 %
60 %
69 %
74 %
Noms piratés et/ou homonymes
66 %
74 %
74 %
76 %
92 %
Source : DNS News Pro, 2004

La proportion des sociétés ayant au moins un nom de domaine "piraté" se réduit pourtant cette année.

Ce phénomène peut paraître contradictoire avec celui observé dans le tableau précédent. Une explication logique existe pourtant : si la proportion de sociétés touchées diminue alors que la proportion de noms piratés augmente sous certaines extensions, cela signifie que les sociétés touchées sont de moins en moins nombreuses mais de plus en plus touchées. En clair, la réduction du cybersquatting constatée les années précédentes n'est pas la résultante d'un "assoupissement" des cybersquatters mais d'une volonté constante des sociétés de combattre ce fléau. Celles qui se relâchent redeviennent instantanément des cibles de choix. Ceci confirme d'ailleurs les observations et préconisations formulées en 2003 par DNS News Pro.

Les chiffres restent élevés (66 % de sociétés ont des problèmes sur au moins un nom intuitif) mais là encore, l'évolution sur cinq ans est spectaculaire (nous étions à 92 % en 2000).

Les indices évoluent toujours favorablement...
Evolution des indices de protection et de visibilité
2004
2003
2002
2001
2000
72 %
71 %
68 %
63 %
51 %
61 %
53 %
48 %
42 %
34 %
Manque à gagner
11 %
25 %
29 %
33 %
33 %
Source : DNS News Pro, 2004

Depuis 2000, DNS News Pro calcule un indice de "protection", qui évalue la proportion de noms intuitifs déposés par une société, et un indice de "visibilité" qui permet de savoir quelle proportion de ses noms chaque société utilise vraiment pour "exister" sur internet (la philosophie étant que si une société a déposé 10 noms et qu'elle n'en utilise qu'un seul, elle subit un manque à gagner en termes de trafic, et donc de rentabilité, sur 90 % de son investissement).

Ce tableau est particulièrement intéressant car il met en évidence le fait que si les améliorations en matière de protection tendent à devenir de plus en plus difficiles, il reste encore d'importants gisements d'optimisation en termes de visibilité. Les progrès sont d'ailleurs constants (de 53 % en 2003 à 61 % en 2004, ce qui signifie qu'en 2004 61 % en moyenne des noms déposés étaient pointés vers l'un des sites officiels de leur titulaire).

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 Loïc Damilaville
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Dossier Communication d'entreprise

Le différentiel ou "manque à gagner", qui devrait être de zéro si tous les noms étaient bien utilisés, est en réduction très sensible en 2004 (de 25 % à 11 %), ce qui témoigne d'une préoccupation de plus en plus répandue chez les sociétés étudiées de "rentabiliser" leur investissement "Noms de domaine".


  A LIRE EGALEMENT    
     Le "taux de protection" des sociétés du CAC 40
     Le "taux de visibilité" des sociétés du CAC 40
     Le deuxième volet de l'étude : les chantiers en cours
 
 
Rédaction JDN
 
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