Un fonds public de financement de la lutte anti-spam aux Etats-Unis ?
Oui, mais à condition qu'il dispose d'une enveloppe
annuelle de 100.000 à 250.000 dollars au bas mot, a conclu la
FTC (Federal Trade Commission, autorité de régulation
de la concurrence américaine) dans le cadre d'un rapport
étudiant
un système de lutte anti-spam efficace. Selon la Commission, qui a mené plusieurs mois d'enquête, 100.000 dollars serait le budget public minimum pour lutter efficacement contre le
spam.
La FTC précise que ce fonds devra, pour être efficace, être nécessairement
alimenté par l'argent du contribuable. A fléau national, réponse nationale. Les
amendes payées par les spammeurs débusqués
sont, en effet, insuffisantes pour financer le système
permettant de parer au fléau. Et ce, d'autant plus que peu de d'affaires portées devant les tribunaux
débouchent sur le paiement effectif d'une amende.
Ce fonds public permettrait, selon la Commission, de rémunérer des informateurs pour débusquer les auteurs de spam. La FTC souhaite également s'appuyer sur des collaborateurs professionnels, disposant d'une expertise technique des
NTIC, pour traquer efficacement les cybercriminels. Ces collaborateurs auraient un statut de "cyberdétectives".
Pour accentuer cette lutte contre le spam, la FTC mise enfin sur les tierces personnes morales à même de détecter les expéditeurs
de messages indésirables. La Commission souhaite notamment que les banques, les plate-formes de paiement en ligne ou des FAI, qui disposent tous d'informations d'ordre
privé sur les internautes, apportent leur contribution à cette lutte.
Deux mois après la mise en place du Can-Spam Act (cf article
du 12/07/2004), ce nouveau rapport de la FTC souligne les insuffisances de la lutte anti-spam américaine sur le plan législatif. Selon IDC, les Etats-Unis devraient l'année prochaine voir transiter plus de 31 milliards de spams sur leur réseau.
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