TELECOMS–FAI
AOL se scinde en quatre unités autonomes
La filiale de Time Warner se réorganise en profondeur sous la pression du PDG Jonathan Miller et de la maison-mère. Des changements qui révèlent aussi un tournant dans la stratégie du groupe.   (15/11/2004)
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 AOL France
Devant les mauvaises performances et les ennuis à répétition chez AOL, la maison-mère Time Warner a décidé de réagir. Résultats financiers difficiles, fuite des abonnés, problèmes avec la Commission de la Bourse sur les comptes du groupe, c'en était trop. Première disposition : la réorganisation en quatre unités, qui doit permettre à AOL d'améliorer les processus de décision. Ces unités seront autonomes dans la gestion des décisions financières et opérationnelles et disposeront chacune de leur propre budget.

Pour AOL, il s'agit également de s'adapter aux nouveaux comportements des utilisateurs. La division "Audience" sera en charge de la vente de la publicité sur les différents sites et produits du groupe, "Access" sera celle dédiée à la fourniture d'accès, une division sera constituée par AOL Europe et la quatrième, "Digital Services" sera consacrée aux services payants, comme la téléphonie sur Internet ou le téléchargement de musique.

La division "Audience" est une unité qui n'avait pas d'équivalent au sein de la compagnie, mais elle est amenée à être la plus stratégique. Elle sera dirigée par Ted Leonsis, le vice-président du groupe. Son but serait d'opérer la transition vers un modèle de site libre financé exclusivement par la publicité, en prenant exemple sur Yahoo, un projet qui tient à coeur au PDG d'AOL, Jonathan Miller.

L'unité "Access" regroupera toutes les offres d'accès à Internet, avec à sa tête Neil Smit, l'ancien directeur du service clients. La division haut débit est notamment incorporée dans cette unité.

Enfin, c'est John McKinley, ancien président d'AOL Technologies, qui prendra en charge la division "Digital Services", aucune précision n'ayant été faite sur une éventuelle réorganisation d'AOL Europe. La création de cette entité pourrait toutefois permettre à AOL d'envisager plus aisément une cession de ses actifs européens, en les rendant autonomes du reste de ses activités.

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Ces changements coïncident aussi avec l'annonce du départ de trois hauts dirigeants de la société : J. Michael Kelly, directeur général d'AOL International et des services Web, Lisa Hook, directrice d'AOL haut débit, et Joseph A. Ripp, vice-président, avec lequel Jonathan Miller aurait eu des relations conflictuelles, selon le magazine Forbes qui rapporte les témoignages de cadres d'AOL. C'est aussi pour cette raison que les nouveautés sont ressenties comme l'affirmation de l'autorité du PDG d'AOL.

Toute cette réorganisation vient en complément du plan de réorganisation sociale du fournisseur d'accès d'origine américaine. AOL a en effet annoncé début décembre vouloir supprimer quelque 700 emplois aux Etats-Unis. En parallèle, la filiale AOL France a elle aussi entamé une restructuration. Une vague de licenciements concernant entre 70 à 120 postes est en cours (lire l'article du 04/11/2004). Cela concerne principalement la branche "contenus" tandis que d'autres pôles d'activité seront renforcés (téléphonie mobile, VoIP, etc.).

AOL investit le marché du e-tourisme
AOL se lance dans le tourisme en ligne en créant son portail de comparaison des prix de voyages. Le FAI a passé un accord commercial et technologique avec Kayak Software, un moteur de recherche spécialisé dans le domaine du voyage (lire l'article du 13/10/04). AOL a même annoncé vendredi 12 novembre être entré, de façon minoritaire, dans le capital de Kayak Software. La nouvelle ne fait pas que des heureux : le voyagiste Travelocity, qui s'était allié avec AOL pour réaliser la page voyages du FAI américain, se voit mis en concurrence, en attendant sans doute le terme de son conctrat de partenariat.

AOL compte sur ce nouveau service pour pallier la baisse du nombre de ses abonnés Internet. Le voyage en ligne est estimé à 54 milliards de dollars, selon le cabinet Jupiter Research. Sa croissance pourrait atteindre 69 % au cours des cinq prochaines années.
 
 
Nicolas RAULINE, JDN
 
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