Devant les mauvaises performances et les ennuis à répétition
chez AOL, la maison-mère Time Warner a décidé
de réagir. Résultats financiers difficiles, fuite
des abonnés, problèmes avec la Commission de la
Bourse sur les comptes du groupe, c'en était trop. Première
disposition : la réorganisation en quatre unités,
qui doit permettre à AOL d'améliorer les processus
de décision. Ces unités seront autonomes dans
la gestion des décisions financières et opérationnelles
et disposeront chacune de leur propre budget.
Pour AOL, il s'agit également de s'adapter aux nouveaux
comportements des utilisateurs. La division "Audience"
sera en charge de la vente de la publicité sur les
différents sites et produits du groupe, "Access"
sera celle dédiée à la fourniture d'accès,
une division sera constituée par AOL Europe et la quatrième,
"Digital Services" sera consacrée aux services
payants, comme la téléphonie sur Internet ou
le téléchargement de musique.
La division "Audience" est une unité
qui n'avait pas d'équivalent au sein de la compagnie,
mais elle est amenée à être la plus stratégique.
Elle sera dirigée par Ted Leonsis, le vice-président
du groupe. Son but serait d'opérer la transition vers
un modèle de site libre financé exclusivement
par la publicité, en prenant exemple sur Yahoo, un projet
qui tient à coeur au PDG d'AOL, Jonathan Miller.
L'unité "Access" regroupera toutes les
offres d'accès à Internet, avec à sa
tête Neil Smit, l'ancien directeur du service clients.
La division haut débit est notamment incorporée dans
cette unité.
Enfin, c'est John McKinley, ancien président d'AOL
Technologies, qui prendra en charge la division "Digital
Services", aucune précision n'ayant été
faite sur une éventuelle réorganisation d'AOL
Europe. La création de cette entité pourrait toutefois permettre à AOL d'envisager plus aisément une cession de ses actifs européens, en les rendant autonomes du reste de ses activités.
Ces changements coïncident aussi avec l'annonce
du départ de trois hauts dirigeants de la société
: J. Michael Kelly, directeur général d'AOL
International et des services Web, Lisa Hook, directrice d'AOL
haut débit, et Joseph A. Ripp, vice-président,
avec lequel Jonathan Miller aurait eu des relations conflictuelles,
selon le magazine Forbes qui rapporte les témoignages
de cadres d'AOL. C'est aussi pour cette raison que les nouveautés
sont ressenties comme l'affirmation de l'autorité du
PDG d'AOL.
Toute cette réorganisation vient en complément du plan de réorganisation sociale du fournisseur d'accès d'origine américaine. AOL a en effet annoncé début décembre vouloir supprimer quelque 700 emplois aux Etats-Unis. En parallèle, la filiale AOL France
a elle aussi entamé une restructuration. Une vague de licenciements concernant entre 70 à 120 postes est en cours (lire
l'article
du 04/11/2004). Cela concerne principalement la branche "contenus" tandis que d'autres pôles d'activité seront renforcés (téléphonie mobile, VoIP, etc.).
AOL
investit le marché du e-tourisme
|
AOL se
lance dans le tourisme en ligne en créant son
portail de comparaison des prix de voyages. Le FAI a
passé un accord commercial et technologique avec
Kayak Software, un moteur de recherche spécialisé dans le domaine du voyage (lire l'article du 13/10/04).
AOL a même annoncé vendredi 12 novembre être entré, de façon minoritaire, dans le capital de Kayak Software. La nouvelle ne fait pas
que des heureux : le voyagiste Travelocity, qui
s'était allié avec AOL pour réaliser
la page voyages du FAI américain, se voit mis en concurrence, en attendant sans doute le terme de son conctrat de partenariat.
AOL compte sur
ce nouveau service pour pallier la baisse
du nombre de ses abonnés Internet. Le voyage en ligne est estimé à 54
milliards de dollars, selon le cabinet Jupiter Research. Sa croissance pourrait
atteindre 69 % au cours des cinq prochaines années.
|
|