Orange a dévoilé hier, lundi, ses offres 3G, un mois
après celles de son concurrent SFR. Ou plutôt
ses offres de haut débit mobile. La stratégie
de l'opérateur est en effet de proposer "une solution
haut débit mobile au maximum de Français". Pour
cela, la filiale de France Télécom offrira en complément, et
dans le courant de l'année prochaine, une offre Edge, la technologie mobile déjà choisie par Bouygues Telecom. L'opérateur appuiera également
sa stratégie sur des offres Wi-fi et Wimax, cette fois à
destination des zones isolées.
Les offres commerciales
3G seront disponibles dès le 9 décembre prochain. Les forfaits 3G proposés par Orange seront légèrement
plus chers que ceux de SFR. Mais ces forfaits incluent les SMS, les MMS ou les
vidéos à la demande, qui, dans l'offre de son concurrent,
viennent s'ajouter au prix du forfait. Et pour enfoncer le clou, Orange compte mener une stratégie de prix
agressive sur la voix. Avec tous les forfaits 3G, les appels
vocaux seront illimités à partir de la troisième
minute, en direction des fixes et des autres abonnés
Orange. Une clause qui pourrait faire grincer les dents, notamment chez ceux qui se plaignent des tarifs discriminants pratiqués
par l'opérateur.
Les objectifs annoncés par le PDG d'Orange, Didier Quillot, en conférence
de presse sont à peu près les mêmes que
ceux de SFR : "plusieurs centaines de milliers d'abonnés
au haut débit mobile avant la fin 2005 (SFR se donne
comme objectif 500.000), le cap du million devant être
franchi à la fin 2006." En termes d'investissements,
là encore, les chiffres sont comparables : environ 500
millions d'euros sur le réseau et 3 milliards sur le
haut débit mobile en dix ans (lire l'article
du 10/11/04).
Les prétentions sur la couverture du réseau sont en revanche légèrement
supérieures chez Orange, avec
40 % de la population dès la fin de cette année.
Avec cette nouvelle offre, Orange avoue tout d'abord viser deux cibles principales : les "jeunes
utilisateurs multimédia", c'est-à-dire les abonnés déjà gourmands en SMS, et les "early adopters", à
l'affût de toutes les innovations technologiques.
Pour les terminaux, Orange a décroché trois
exclusivités : le Motorola C975, le LG U8150 et le
Sanyo S750, le constructeur japonais entrant ainsi sur le
marché français par le biais d'une exclusivité
avec la filiale de France Télécom. Au total,
ce sont sept modèles de six constructeurs qui pourront
accueillir les offres 3G d'Orange (contre huit pour SFR et
quatre exclusivités).
Selon Orange, l'UMTS n'est que la "première
brique dans la construction du haut débit sur mobile".
Pour cette raison, l'opérateur a notamment opté pour la diversification technologique,
avec Edge et le Wi-fi. Concernant les contenus, Orange souhaite jouer la carte des exclusivités,
une condition jugée nécessaire pour que le public soit séduit.
Les services de télévision en direct proposeront
onze chaînes, dont quatre en exclusivité
: les trois chaînes du service public et la Star Academy
en continu. Plusieurs autres programmes devraient suivre en 2005. Le portail
Orange World a également été retravaillé pour
l'occasion.
Autre atout d'Orange : le sport. L'opérateur détient
les droits des images de la Ligue 1 de football sur mobile,
ainsi que ceux du Top 16 de rugby. Il compte les utiliser
pour les vidéos à la demande. D'autres projets pourraient
voir le jour, avec des contenus fournis par Allociné, dans
le domaine du cinéma, ou des partenariats avec
des artistes dans le domaine musical. "Nous accompagnerons
certains chanteurs, comme Kyo ou Alicia Keys", a annoncé
Didier Quillot. Pour le téléchargement musical, pas
de service prévu en revanche pour l'instant, étant donnée
la faiblesse de l'offre de terminaux compatibles. Mais des
discussions seraient en cours pour proposer le même
type de contenu que SFR (lire l'article
du 26/11/04). Orange espère finaliser ces négociations au cours du premier trimestre 2005.
L'opérateur affirme déjà avoir reçu 14.000
demandes d'abonnement pour l'ensemble de ses offres 3G. Pour accélérer la montée en puissance commerciale l'opérateur pratiquera, dans un premier
temps, les mêmes tarifs pour la visio et pour la voix
: une minute de communication visio vaudra le même prix
qu'une minute de voix. Fin 2005, cette stratégie est
susceptible d'être modifiée.
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