La fréquentation des réseaux peer-to-peer est
en hausse constante dans le monde. Le rapport publié
par l'OCDE montre ainsi que les premiers procès contre
le téléchargement illégal n'ont eu aucun
effet dissuasif. Tout juste peut-on constater un transfert
des utilisateurs des plates-formes utilisant le réseau
FastTrack (Kazaa, Kaza Lite, iMesh ou Grokster), premières
touchées par les actions en justice, vers les autres
réseaux (BitTorrent, par exemple). Selon le même
rapport, la France serait l'un des pays où le nombre
d'adeptes du P2P croît le plus vite. En janvier 2004,
7,8 % des utilisateurs de réseaux peer-to-peer
dans le monde étaient français. En tout, il
y aurait près de 10 millions d'adeptes de l'échange
de fichiers sur le globe, soit une progression de 30 %
en avril 2004 par rapport au mois d'avril 2003.
L'utilisation
des réseaux peer-to-peer dans les pays de l'OCDE
en janvier 2004
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Pays
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Part
dans l'ensemble des utilisateurs dans le monde
|
Part
de la population utilisant régulièrement
les réseaux P2P
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Etats-Unis
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55,4 %
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0,9 %
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Allemagne
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10,2 %
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0,6 %
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Canada
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8,0 %
|
1,2 %
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France
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7,8 %
|
0,6 %
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Royaume-Uni
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5,4 %
|
0,4 %
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Italie
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1,7 %
|
0,1 %
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Espagne
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1,1 %
|
0,1 %
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Pays
Bas
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1,0 %
|
0,3 %
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Australie
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0,9 %
|
0,2 %
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Belgique
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0,8 %
|
0,4 %
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Source
: OCDE, BigChampagne, janvier 2005
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L'OCDE, qui s'appuie sur des données fournies
principalement par la société BigChampagne, qui
mesure l'audience des réseaux P2P, indique également
que ces réseaux se mondialisent et que leur usage s'étend
à de nouveaux pays. La part des internautes américains
parmi ces utilisateurs a ainsi chuté de près de
79 %, en janvier 2003, à 55 % en janvier 2004.
Viennent ensuite l'Allemagne, qui concentre 10,2 % des
utilisateurs de P2P, le Canada (8 %), la France (7,8 %)
et le Royaume-Uni (5,4 %). C'est en Europe que l'usage
se développe le plus, la part des utilisateurs réguliers
dans la population étant encore inférieure sur
le Vieux Continent.
La part croissante de la video dans l'échange de fichiers
constitue l'autre évolution majeure. En 2002, les fichiers
musicaux représentaient 62,5 % de l'ensemble des
échanges, la video seulement 25,2 %. L'année
suivante, la part des fichiers audio était descendue
à 48,6 % et celle des videos, les films surtout,
avait progressé, à 27 %. Les autres fichiers,
jeux ou logiciels, par exemple, sont également de plus
en plus recherchés.
Sur la relation entre haut débit et P2P, l'OCDE considère
que les utilisateurs s'abonnent au haut débit pour
pouvoir télécharger, et non l'inverse. L'existence
des réseaux d'échange serait donc un facteur
de croissance pour le développement du haut débit,
une conclusion sur laquelle la majorité des observateurs
s'accordent.
Le rapport s'attarde sur le cas français, en reprenant
une étude du Credoc datant de 2003. Le pays est, derrière
le Canada, celui qui a le plus fort taux de progression du
nombre d'adeptes du P2P. Et, s'il s'agit d'internautes plutôt
jeunes, rien ne permet de dire que ceux qui téléchargent
le plus sont ceux aux revenus les moins importants. Ainsi,
les utilisateurs gagnant plus de 3.100 euros par mois sont
aussi nombreux que ceux gagnant moins de 900 euros.
Note plus positive pour les ayant-droit, l'OCDE rappelle
que le P2P sert également à d'autres applications
que le téléchargement illégal. Il est
utilisé notamment dans la VoIP, dans le transfert de
données à l'intérieur d'une entreprise
ou entre clients, dans l'éducation et dans l'administration.
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