(article modifié le 20/01/2005) Les services
surtaxés sur mobiles sont en forte progression. L'année
2004 a vu une croissance rapide des MMS
et des SMS
Plus, procurant aux opérateurs de nouvelles sources
de revenus. Malgré des débuts laborieux, les
MMS commencent à trouver un public. Ces messages incluant
photos ou vidéos souffrent d'un parc restreint : sur
un total de 43 millions d'abonnés mobiles, à
peine 12 millions possèderaient un terminal compatible.
Malgré cet état de faits, les chiffres sont
encourageants. Près de 80 millions de MMS se seraient
échangés en 2004. Des chiffres encore loin du
succès des SMS, dont on dénombre plus de 10
milliards d'envois sur l'ensemble de l'année.
35,27 millions de MMS auraient été enregistrés
chez Orange, alors que SFR en revendique 37,5 millions, un
chiffre quasiment multiplié par six par rapport à
l'année précédente. Bouygues Telecom
a préféré ne pas communiquer ses chiffres,
mais chez le troisième opérateur mobile, si
l'on s'en tient à l'estimation du trafic global, on
serait loin du compte.
Comme pour les SMS, c'est durant les fêtes de fin d'année
que l'on a atteint des sommets dans les échanges de MMS :
422.000 pour le passage à la nouvelle année chez
SFR et 580.000 chez Orange. Des chiffres multipliés par
deux par rapport au jour de l'an précédent. Néanmoins,
la France possède toujours du retard sur ses voisins
européens dans ce domaine. Parmi les raisons invoquées,
des tarifs encore prohibitifs et surtout peu clairs. Le coût
d'un MMS peut varier, selon les opérateurs et le type
de message (mail, photo, vidéo, carte postale), de 10
centimes d'euro pour un MMS texte à près de deux
euros pour une "carte postale".
Mais les services étant encore récents, on
peut s'attendre à une croissance plus élevée
dans les mois qui viennent. D'autant que le lancement des
offres 3G, qui incluent des forfaits MMS, pourrait dynamiser
l'envoi de ces messages multimedia.
Du côté des SMS Plus, les profits sont plus substantiels. Sur
l'année 2004, le chiffre d'affaires des numéros
réservés à cinq chiffres a quasiment
doublé, passant de 70 à 135 millions d'euros.
"Les statistiques de l'an passé sont très
bonnes, affirme Cheikh Ly, responsable administratif et financier
de l'association SMS+, qui regroupe les principaux acteurs
du marché et gère l'attribution des numéros.
Elles sont mêmes supérieures aux prévisions."
Le trafic des SMS Plus a, lui, augmenté de 66 %.
Au total, ce sont 228 millions de messages, surtaxés
pour la quasi totalité, qui ont été envoyés,
contre 137 millions en 2003. Ce qui place le coût moyen
d'un SMS Plus à 59 centimes d'euro.
On peut d'ailleurs constater un glissement des paliers tarifaires
des numéros réservés, du sixième
palier vers les septième et huitième, qui sont
aussi les plus chers (de 0,50 à 1,50 euro par envoi).
"Cela répond à la progression du marché
des sonneries et logos de portables, note Cheikh Ly, qui se
situent sur le palier 8, conformément à la charte
d'attribution des numéros réservés. C'est
aussi une façon pour les éditeurs de
ces services d'amortir leurs coûts". La demande
sur ce secteur est particulièrement forte, et aussi
très lucrative pour les fournisseurs de contenus et
les opérateurs.
Au total, ce sont 500 numéros qui ont été
réservés depuis l'ouverture des services en
2002, dont 350 sont opérationnels commercialement,
les autres étant en cours d'activation. Cela représente
une hausse de près de 50 % par rapport à
2003. De plus en plus d'entreprises se laissent donc
séduire par les profits que peuvent générer
les SMS Plus. Et l'on attend maintenant l'avènement
des MMS Plus, dont les opérateurs ont lancé
l'appel d'offre et qui permettront d'obtenir des contenus
photos et vidéos surtaxés.
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