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Les ventes de musique en ligne multipliées par dix en un an
Pour l'Ifpi, 2004 aura consitué un tournant pour l'offre légale de musique sur Internet. Et les revenus pourraient encore être doublés cette année.   (20/01/2005)

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Le rapport de l'Ifpi en pdf

Les téléchargements légaux de musique ont été multipliés par dix en un an. C'est la principale conclusion du rapport de l'Ifpi (Fédération internationale de l'industrie phonographique) sur le marché de la musique en ligne. Le nombre de morceaux téléchargés en 2004 s'élèverait à 200 millions, contre 20 millions en 2003. Citant une étude de Jupiter Research, l'Ifpi évalue à 330 millions de dollars le chiffre d'affaires du marché l'an passé. Des revenus qui pourraient être doublés cette année. Il faut dire que l'année 2004 a été marquée par un enrichissement sensible du contenu proposé : le catalogue des plus grosses plate-formes légales est passé de 500.000 morceaux disponibles à un million.

Dans les prochaines années, le total des ventes de musique sur Internet pourrait représenter le quart du chiffre d'affaires total des majors. Les marchés les plus dynamiques se situent en Europe, le continent comptant 150 des 230 plate-formes en activité dans le monde.

Le Royaume-Uni compte 30 services de téléchargement répertoriés, contre une vingtaine en Allemagne et une dizaine en France. Le marché asiatique se montre, lui, particulièrement actif pour le téléchargement de musique sur mobile. Globalement, l'écart se réduit entre l'Europe et les Etats-Unis, qui reste le marché numéro un avec 142,6 millions de morceaux téléchargés en 2004 et 5,5 millions d'albums. En Europe, c'est encore le Royaume-Uni qui arrive en tête des ventes avec 5,7 millions de titres téléchargés.

Au niveau des plates-formes, l'iTunes Music Store continue de dominer outrageusement le marché. L'offre d'Apple a dépassé les 100 millions de titres téléchargés dès le mois de juillet 2004, profitant de l'écrasante domination de l'iPod sur le marché des baladeurs numériques. Depuis son lancement, iTunes aurait vendu près de 230 millions de titres.

L'Ifpi souligne que l'année a été rythmée par les ouvertures de nouvelles plates-formes, dont Wal-Mart aux Etats-Unis en mars, et iTunes et MSN Music en Europe de l'Ouest dans la deuxième partie de l'année. Le rythme devrait s'accentuer cette année, avec d'importants lancements en prévision : celui d'iTunes au Japon, ou encore celui de Rhapsody sur plusieurs marchés européens. Autre signe avant-coureur, les ventes se sont accrues au fil de l'année 2004 pour atteindre un pic au mois de décembre. Aux Etats-Unis, elles sont allées jusqu'à sept millions par semaine.

L'Ifpi, qui regroupe 1.450 producteurs et distributeurs d'oeuvres phonographiques dans le monde, n'en oublie pas pour autant le piratage. Selon elle, sur dix personnes téléchargeant de la musique en ligne, neuf le font illégalement. Des estimations qui sont toutefois au-dessus de tous les autres chiffres disponibles sur le sujet. L'Ifpi évalue également le manque à gagner dû au peer-to-peer à 2,1 milliards de dollars.

Dans le même temps, la fédération affirme que la lutte contre le piratage est sur la bonne voie, grâce aux 7.000 actions en justice engagées par les maisons de disques contre des particuliers aux Etats-Unis, au Canada, en France, en Allemagne, en Italie, au Royaume-Uni, au Danemark et en Autriche, et grâce à l'amélioration de l'offre des plates-formes légales.

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Un constat que tout le monde ne partage pas. Une étude du cabinet britannique Shelley Taylor & Associates se montre très critique envers les magasins en ligne, dénonçant les difficultés de leurs systèmes de navigation et surtout l'obligation pour le client d'adopter leurs formats propriétaires et donc leurs lecteurs multimédias. Principal accusé : l'iTunes Music Store, qui vend des titres uniquement lisibles sur l'iPod d'Apple. "L'enthousiasme initial des consommateurs en est douché, quand ils réalisent qu'ils ont été dupés, qu'il y a plus de limites imposées à des téléchargements numériques légaux, aux lecteurs de médias et aux appareils portables, qu'on ne leur avait dit", indique l'étude. Il reste donc du travail pour l'Ifpi.
 
 
Nicolas RAULINE, JDN
 
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