ENQUÊTE 
Sommaire Télécom-Fai 
Le business des modems ADSL
1) FAI et équipementiers, les liaisons intimes
L'an dernier, 3 millions de modems ADSL ont été écoulés en France. Plus de 80 % ont été distribués au sein de packs subventionnés par des FAI qui s'inspirent de plus en plus des méthodes des opérateurs mobiles.   (16/02/2005)
  En savoir plus
Dossiers ADSL
Vidéo sur haut débit
Téléphonie et Internet
  Les sites
Gfkms.com
Comtrend.com
Inventel.com
Thomson

Depuis un an, selon l'ART, ce sont 2,9 millions de nouvelles lignes ADSL qui ont été ouvertes en France. A la clef, 2,9 millions de modems ADSL ont été distribués en l'espace de douze mois. En ajoutant les demandes des anciens abonnés Internet désireux de profiter des nouvelles extensions Wi-Fi ou triple play, ce sont près de 10.000 modems ADSL qui sont distribués chaque jour en France. Un marché qui n'est pas prêt de s'essouffler, tant les besoins en renouvellement sont importants. Selon l'institut d'études Gfk, qui a mis en place fin 2004 un suivi hebdomadaire des ventes de packs ADSL en France, le quart des modems haut débit écoulés dans les circuits de distribution sont équipés Wi-Fi.

Derrière ces chiffres en hausse constante, se cache une mutation bien plus profonde : le marché des modems ADSL ressemble de plus en plus à celui des téléphones mobiles. Les boîtiers ADSL de plus en plus complexes, donc de plus en plus onéreux, sont subventionnés par des FAI qui ne peuvent se permettre de refreiner les futurs abonnés en proposant des packs hors de prix. Cette méthode de vente à la subvention est connue depuis longtemps par les opérateurs mobiles qui proposent des téléphones à des prix planchers.

Le parallèle ne s'arrête pas là. Les modems, et leurs capacités techniques, conditionnent désormais l'accès des abonnés aux services à valeur ajoutée : VoIP, vidéo, très haut débit... Tout comme pour le téléphone mobile avec la 3G ou l'i-Mode, le renouvellement du parc des modems est donc nécessaire pour permettre aux abonnés de consommer de nouvelles offres spécifiques à chaque FAI. "Le modem est devenu le point de terminaison de service de l'opérateur, analyse Yves Nicolas, vice-président en charge de l'activité ADSL chez Inventel, une société française qui fournit des équipements sans fil pour la communication voix et données. Avant, les modems étaient interchangeables. Aujourd'hui, avec la VoIP et la TV ADSL, les choix techniques du modem influencent directement sur le service. L'interaction entre le marketing du FAI et de l'équipementier est donc devenue très forte."

Fournisseur d'accès et constructeurs de modems sont plus que jamais unis dans leur conquête de parts de marché. Les premiers ne peuvent proposer de nouveaux services si les terminaux adéquats ne sont pas disponibles. Les seconds sont tenus de suivre les besoins du marché, traduits par les FAI. Une union d'autant plus névralgique que sur le segment des boîtiers multiplay, le nombre de fournisseurs est des plus réduits. "Sur le marché grand public en France, double ou triple play, moins de dix fournisseurs circulent", précise Olivier du Besset, responsable marketing grand public chez Neuf Télécom. Dans ce contexte, les FAI poussent au maximum leur collaboration technique avec les fabricants de modems, afin de contrôler leur offre de services et de se différencier de la concurrence.

"80 à 85 % des modems sont vendus in-pack"

L'arrivée de l'ADSL 2+ illustre à merveille l'importance du tandem FAI-équipementier dans le développement du marché. "Très peu de constructeurs de modems étaient prêts au moment du lancement de l'ADSL 2+", explique Géraldine Trippitelli, responsable marketing en charge des offres d'accès grand public chez Tiscali. Pour rester dans la course, le FAI italien s'est adressé à l'équipementier Comtrend et l'a chargé de développer et produire la V2 de son terminal Triway, compatible avec cette nouvelle norme. Ce constructeur taiwanais s'est introduit sur le marché français en 2002. Il s'est positionné sur le segment du très haut débit dès 2003, en nouant un partenariat avec Alcatel pour développer des DSLAM et des terminaux destinés à démontrer les capacités de l'ADSL 2+.

Pour les constructeurs, cette coopération étroite avec les FAI est devenue un passage obligé. La plupart des ventes de modems ADSL se faisant "in-pack", le succès d'un modèle de modem dépend avant tout du succès de l'offre d'accès. "80 à 85 % du business se fait in-pack, admet Didier Mainard, directeur commercial de Thomson Telecom. Il y a eu une période durant laquelle 100 % des ventes se faisaient in-pack. Puis le marché de renouvellement a poussé le hors-pack et, à nouveau aujourd'hui, la vente in-pack a tendance à augmenter."

"Le business-model des FAI n'est pas de faire de l'argent sur les terminaux"

Du coup, bon nombre de constructeurs de modems ont tout simplement déserté la vente directe pour s'appuyer commercialement sur les seuls FAI. C'est le cas d'Inventel et de Comtrend. Ces équipementiers ne peuvent guère plus compter sur le marché des PC pré-équipés en modem ADSL. Un pré-équipement qui était pourtant la règle à l'époque des modems bas débit. Aujourd'hui, les PC standards vendus par exemple chez Dell ne sont pré-équipés que de modems 56 k. Pas l'ombre d'un modem ADSL au catalogue. Et le bricoleur qui décide d'assembler lui-même son ordinateur soi-même, risque également d'être contraint de passer par un FAI pour trouver son modem ADSL. Chez Surcouf, on ne trouve plus qu'une seule référence de carte ADSL (Bewan) en vente. Sur le site de la Fnac, il n'existe pas un seul modem ADSL interne.

Ce revirement massif des équipementiers en faveur des FAI est également justifié par une logique financière. Les constructeurs de modems reconnaissent que le secteur est à faibles marges. La rentabilité est conditionnée par de gros volumes, que seuls les FAI peuvent assurer avec leur puissance de feu publicitaire. Des fournisseurs d'accès prêts à payer eux-mêmes une partie du coût modem, parfois à hauteur de 50 %, pour séduire de nouveaux abonnés avec des packs low-cost. "C'est normal, le business-model des FAI n'est pas de faire de l'argent sur les terminaux mais sur les services", estime Didier Mainard de Thomson Telecom.

  En savoir plus
Dossiers ADSL
Vidéo sur haut débit
Téléphonie et Internet
  Les sites
Gfkms.com
Comtrend.com
Inventel.com
Thomson

Pour faire évoluer le parc modems au fur et à mesure des développements techniques et des nouveaux services, la plupart des FAI n'hésitent pas, par défaut, à proposer le prêt ou la location du boîtier à leurs abonnés. Une formule retenue par Free, Tiscali, Wanadoo, Club Internet, Tele 2 ou Neuf Télécom. Ce concept de la location permet aux fournisseurs d'accès de contrôler la migration du parc vers de nouvelles extensions à valeur ajoutée et de tirer vers le haut l'Arpu.

A suivre demain dans le JDN : FAI-modems : les accords en place

Raphaële KARAYAN, JDN Sommaire Télécom-Fai
 
Accueil | Haut de page
 
 

  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Chaine Parlementaire Public Sénat | Michael Page Interim | 1000MERCIS | Mediabrands | Michael Page International