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Virgin Mega ne croit plus à la formule "0,99 euro le titre"
La plate-forme, qui revendique un million de téléchargements sur 2004, réalise une marge d'un centime d'euro par titre. La part reversée des producteurs est montrée du doigt.   (18/03/2005)

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Classée première plate-forme de téléchargement légal en France par Nielsen NetRatings (622.000 visiteurs uniques en janvier 2005), Virgin Mega ne compte pas s'en arrêter là. Sur le front commercial, l'entreprise codétenue par Virgin Stores et Lagardère Active Musique lance une carte prépayée de téléchargement. Le but de cette offre est de convaincre les sceptiques du paiement en ligne et de renforcer les synergies entre la plate-forme et les magasins physiques. Cette carte ne sera en effet que commercialisée que dans les magasins Virgin, au prix unique de 9,99 euros. Un code sera délivré sur le ticket de caisse au moment de l'achat de la carte. Ce code sera utilisable sur le site.

Dans la foulée, Virgin Mega a annoncé le lancement de services en marque blanche. Premier servi : Europe 2, qui utilisera la catalogue Virgin pour son site. Suivront RFM et MCM, d'autres accords étant en discussions. Autre priorité pour 2005 : le développement des services mobiles. Avant la fin de l'année, les abonnés mobiles devraient avoir la possibilité de télécharger des titres complets sur leur téléphone portable et des offres couplées "morceau et sonnerie" pourraient voir le jour. Virgin espère ainsi faire doubler ses revenus mobiles, 2,2 millions de logos et sonneries ayant été téléchargés l'an passé.

A l'occasion de ces lancements commerciaux, le portail est revenu sur son bilan 2004, revendiquant une part de marché de 35 % sur la France, contre 31 % pour 'iTunes Music Store d'Apple et 22 % pour Fnac Music. Apple affirme, de son côté, détenir 70 % du marché mondial, sans fournir de chiffre détaillé sur le marché français. Virgin aurait ainsi enregistré un million de morceaux téléchargés. "Un énorme pas a été franchi l'année dernière, a indiqué Jean-Noël Reinhardt, président de Virgin Mega, au cours d'une conférence de presse. Mais il nous faut continuer d'avancer cette année, car les nouveaux produits sont au coeur de la stratégie de Virgin."

Toujours selon les données présentées par le portail, le téléchargement légal aurait été multiplié par trois l'année dernière en France. Pour suivre cette montée en puissance, les catalogues ont été élargis. En décembre dernier, Virgin disposait ainsi de 500.000 titres. Le portail devrait passer à 800.000, voire 900.000, titres avant la fin 2005.

Le peer-to-peer n'est pas le seul à être montré du doigt

Malgré ces chiffres encourageants, la direction de Virgin Mega ne cache pas ses inquiétudes concernant le développement économique du secteur. Et le peer-to-peer n'est pas le seul à être montré du doigt. Premier problème : le blocage de certains artistes et maisons de disque à passer en ligne leur répertoire. Exemples : Jean-Jacques Goldman, Serge Gainsbourg, Michel Berger ou les Beatles ne sont pas présents sur Virgin. Les plates-formes légales espérent faire pencher la balance en leur faveur grâce à la percée des plates-formes légales.

Autre sujet polémique : la compatibilité des DRM. La plainte déposée par Virgin au Conseil de la concurrence sur les pratiques d'iTunes a été déboutée. Néanmoins, la société continue de demander la mise à disposition des protections utilisées par Apple, sans aller jusqu'à réclamer l'interopérabilité. Jean-Noël Reinhardt s'inquiète également des pratiques tarifaires en vigueur sur les sites de téléchargement. Des pratiques qui n'assureraient pas en l'état un avenir financier. "C'est un modèle anti-économique, estime-t-il. Sur un titre à 0,99 euro, Virgin Mega réalise une marge d'un centime d'euro." Les revenus se répartiraient ainsi : 0,16 euro de TVA, 0,70 euro pour les producteurs (maison de disque, ayant-droits), 0,07 euro pour la Sacem et 0,05 euro de frais techniques.

Pour le président de Virgin Mega, deux solutions sont possibles pour faire progresser la marge : trouver un nouvel équilibre avec les maisons de disques ou augmenter les prix de vente. Mais au vu des problèmes rencontrés par les plates-formes pour faire signer les majors (lire l'article du 31/01/2003), il semble difficile de renégocier une nouvelle distribution des revenus. Jean-Noël Reinhardt penche donc pour une hausse du prix des titres.

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Une décision qui devrait être rapide puisque Virgin Mega s'est fixé l'objectif d'atteindre l'équilibre en 2008. Pour l'instant, l'entreprise en semble loin. Elle indique seulement avoir dépensé 3 millions d'euros en communication sur l'année écoulée, "pour le travail continu d'éducation et d'information sur le téléchargement légal".
 
 
Nicolas RAULINE, JDN Sommaire Le Net
 
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