Premier arrivé, premier servi ? Pas si sûr. Alapage, filiale du pôle e-commerce de Wanadoo, est l'un des premiers marchands à s'être positionné sur le m-commerce, il y a trois ans. Pourtant, le cyberlibraire ne voit toujours pas décoller ses revenus de vente sur mobiles. La cause principale : la technologie, qui ne permet toujours pas un confort optimal de navigation et de commande sur les téléphones portables.
Pourtant, côté cybermarchands, le Wap ne demande quasiment aucun investissement supplémentaire pour passer le catalogue en mobilité. "Front, middle et back-office : tout est pareil, les serveurs comme le traitement des commandes. Tout est mutualisé. Seul le format change", explique Christophe Lasserre, PDG d'Alapage. Mais "la préoccupation première des m-marchands reste la taille et la définition de l'écran des terminaux. Des avancées importantes ont déjà eu lieu, avec des écrans plus larges et en couleur, et l'apparition de terminaux avec des claviers azerty, par exemple." Selon le PDG d'Alapage, l'utilisation optimale du m-commerce ne sera donc pas effective avant 2006, voire 2007.
D'ici là donc, Alapage doit se contenter de ventes modestes. Le cyberlibraire indique que le chiffre d'affaires du m-commerce égalise aujourd'hui celui de l'e-commerce il y a cinq ans. Soit, selon les estimations du JDN, entre 1 à 1,5 million d'euros.
Un chiffre qui satisferait toutefois la plupart de ses concurrents. Pour parvenir à un tel résultat, Alapage s'est donné les moyens de son ambition : la quasi-intégralité de son catalogue est ainsi proposée sur ses portails mobiles, soit 3 millions de références. Seul manque à l'appel le catalogue des occasions.
Alapage est aujourd'hui présent chez deux opérateurs, Orange et Bouygues Telecom (iMode), le contrat avec SFR n'ayant pas été renouvelé cette année. "L'objectif est de multiplier la visibilité, explique Christophe Lasserre. Ainsi, sur Orange World, notre offre est accessible directement, mais aussi dans la rubrique achats en ligne et sur Gallery. De même sur iMode, où nos produits sont aussi présents via le site mobile LeGuide."
Autre stratégie : rapprocher le plus possible la présentation des produits de celle existant sur le site Web. Car les comportements d'achats sur mobiles et sur Internet tendent à se rapprocher. De simples achats impulsifs portés sur les best-sellers il y a encore deux ans, les commandes des acheteurs sur mobiles sont aujourd'hui multiples. D'autant que la répartition des revenus sur Alapage mobile est la même que sur le site Internet. Les ventes de CD arrivent ainsi en tête en termes de volume tandis que les DVD occupent la première place en valeur.
L'arrivée de la 3G devrait améliorer le fonctionnement du m-commerce, "même si elle ne le révolutionnera pas", souligne Christophe Lasserre. Avant d'envisager de nouvelles fonctionnalités, Alapage attend donc que le nombre d'abonnés 3G augmente de manière significative. Après, il sera toujours temps de penser au téléchargement musical sur mobile ou à la vidéo, par exemple.
|
Dossier 
