Et de six... SFR vient de signer son sixième partenariat pour la commercialisation de forfaits mobiles couplés. Cette fois, l'heureux élu est un acteur Internet, AOL. Après des accords pour des offres professionnelles, avec Futur Telecom, Neuf Telecom et Cegetel, du low-cost avec Debitel et du ciblage vers les jeunes avec NRJ, la partenariat avec le FAI américain devrait permettre de dégager des synergies dans l'Internet mobile.
Chez AOL, l'arrivée sur le marché mobile s'intègre dans la nouvelle stratégie de "croissance profitable". "Nous changeons notre modèle économique, d'un modèle d'économies d'échelle à un modèle où l'on mutualise nos services pour dégager des marges plus importantes", affirme Carlo d'Asaro Biondo,
PDG d'AOL France. En résumé, le FAI entend capitaliser sur son expérience et sa base de clients pour développer de nouveaux services et accroître ses revenus.
C'est ainsi qu'une offre de téléphonie a été lancée en mars, qui sera suivie d'une offre illimitée fin juillet, d'un service de VoIP à la rentrée, ainsi que d'une box permettant l'intégration fixe et mobile. Avant la fin de l'année, AOL espère ainsi boucler son offre et pouvoir proposer la télévision sur ADSL à ses abonnés. Pour ce qui est de la téléphonie mobile, les premiers forfaits devraient voir le jour avant l'été. Objectif : conquérir 100 à 150.000 clients sous deux ans. En priorité les abonnés Internet du FAI, mais AOL pense pouvoir séduire rapidement au-delà de ces frontières.
Cinq offres différentes devraient voir le jour, dont une ciblant les jeunes et une autre mettant l'accent sur la data. Elles devraient couvrir à la fois le GSM et la 3G. "Il existait trois avantages à lancer une telle offre, précise Carlo d'Asaro Biondo. D'abord amener une offre de téléphonie mobile. Ensuite, mettre nos compétences au service de la mobilité, notamment dans le téléchargement, la vidéo, le chat, la messagerie instantanée. Enfin, intégrer cette démarche dans notre stratégie globale."
Les offres seront commercialisées par SFR, qui s'occupera de la facturation et du service clients. AOL développera la communication et le marketing et percevra une commission sur les abonnements. "La stratégie est réellement celle d'une collaboration de deux marques, SFR nous apportant sa compétence dans le secteur et nous de nouveaux services et une base clientèle supplémentaire", explique Carlo d'Asaro Biondo. En France, AOL disposerait de 1,2 million d'abonnés, dont moins de 500.000 en ADSL.
L'investissement consacré à la construction du nouveau portail, où seront relayées les offres mobiles, serait de plusieurs centaines de milliers d'euros, mais l'investissement commercial serait bien supérieur. Pas assez toutefois, selon la direction, pour prendre un risque financier. AOL dit s'être protégé en évitant un accord de MVNO où il aurait fallu atteindre, selon ses calculs, une base de 350.000 clients en deux ans pour atteindre la rentabilité. Une manière aussi de ne pas concurrencer frontalement des acteurs de plus en plus nombreux sur la téléphonie mobile.
Une offre du même type a été lancée aux Etats-Unis le mois dernier, axée sur les services existant déjà sur le portail Internet du FAI : écoute de musique, gestion des photos numériques ou accès à la messagerie instantanée. AOL a signé pour cela plusieurs accords avec les principaux opérateurs américains, Cingular Wireless, Sprint-Nextel, SBC et BellSouth.
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