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E-Commerce |
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La Nouvelle Epicerie à Domicile, du Minitel au Web |
Petit poucet des cybermarchés, Ned est une épicerie de proximité virtuelle qui a également semé ses cailloux en dehors des frontières.
(08/04/2005) |
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Faire ses courses sur Internet, voilà qui séduit de plus en
plus de consommateurs et ouvre l'appétit de la grande distribution
alimentaire. Sur ce marché de plus en plus concurrentiel, où
sont désormais présents Carrefour, Auchan, Cora, Galeries Lafayette
et depuis peu Intermarché, seules des enseignes virtuelles positionnées
sur des niches réussissent à se faire une place. C'est le cas
par exemple de Natoora. Pourtant, à côté des géants de la distribution
et de ces spécialistes, subsistent des acteurs comme la Nouvelle
Epicerie à Domicile. Issue du Minitel, cette TPE fait l'essentiel
de son chiffre d'affaires sur la clientèle d'entreprises parisiennes
et à l'export.
La Nouvelle Epicerie à Domicile (NED), site marchand proposant
essentiellement des produits alimentaires, existe depuis 1987.
Son fondateur, Michel Briot, ingénieur de formation, a eu l'idée
de se lancer dans la vente à distance à l'époque du Minitel.
Il monte alors son service, puis le complète d'un catalogue
papier et de la commande par fax et par téléphone. D'abord circonscrites
à Marne la Vallée, il étend les livraisons à Paris et à la région
parisienne. En 1998, il monte en interne un site vitrine sur
Internet, et en 1999, il décide d'ouvrir sa première boutique
en ligne.
L'entreprise,
qui emploie aujourd'hui sept personnes, est un pur produit des
nouvelles technologies de communication. A aucun moment, la
vente en ligne n'a été un complément d'activité à un magasin
physique. NED s'approvisionne de façon journalière auprès de
deux grossistes, et stocke seulement une partie des produits
vendus dans son entrepôt de Bussy Saint Georges. Le site propose
aujourd'hui plus de 4.000 références, soit autant que Intermarche.fr.
Evidemment, les ambitions ne sont pas les mêmes. Le site revendique
300 clients actifs, et a réalisé en 2004 un chiffre d'affaires
de 600.000 euros. Mais la rentabilité est là. "Nos marges sont
très faibles, mais le résultat est positif depuis longtemps",
déclare le gérant. Les clients de l'épicerie recherchent avant
tout un service qu'ils estiment meilleur que chez les grands
cybermarchés. "Nous sommes plus chers que la concurrence, mais
chez nous les internautes trouvent des interlocuteurs qu'ils connaissent,
et une proximité qu'ils n'ont pas ailleurs", indique Michel
Briot.
Les
entreprises représentent 30 % du chiffre d'affaires,
tout comme l'export |
Résultat, la clientèle de NED est fidèle puisqu'elle commande régulièrement pour un montant de 150 euros en moyenne. Un panier dont l'épicerie en ligne n'a pas à rougir puisqu'il se situe dans la moyenne des grands cybermarchés
(voir les chiffres-clés
des principaux acteurs français). Ce montant relativement confortable lui permet d'ailleurs d'offrir les frais de livraison à tous les internautes habitant Paris et 80 villes
de la banlieue parisienne effectuant une commande d'au moins 90 euros. Cette zone est livrée
directement par NED. Pour les autres villes situées dans un
rayon de 150 kilomètres autour de Paris, les commandes doivent
par contre être supérieures à 300 euros et les frais de livraisons varient
de 15 à 35 euros. L'épicerie en ligne dessert également la province et l'étranger. Mais, dans ces deux cas de figure, l'offre est restreinte à 2.200 références et NED délègue la livraison à la Poste
et à UPS.
En région parisienne, la clientèle des particuliers est plutôt familiale.
Mais ce segment n'est pas le plus dynamique. Pour NED, la croissance
provient surtout des entreprises, qui représentent
déjà 30 % de son chiffre d'affaires. Il s'agit notamment de
cabinets d'avocats, de banques ou de professions libérales qui
font appel à l'épicerie pour se fournir en denrées de base,
comme l'eau, le café et les biscuits.
NED est également actif à l'export depuis 2001, alors que les
produits de la boutique n'ont aucune spécificité régionale.
Plus étonnant encore, alors qu'à l'international le site vend
beaucoup de thé, le vin ne fait pas recette. Que recherche la
clientèle étrangère ? "En général, ce sont des gens qui sont
venus en France et qui en ont gardé un bon souvenir, explique
Michel Briot. Les produits qu'ils recherchent sont assez classiques,
ils souhaitent retrouver ce qu'ils avaient consommé sur place."
L'export représente entre 25 et 30 % du chiffre d'affaires de
NED. L'Allemagne compte pour 50 % des commandes. Le Royaume-Uni
et les Etats-Unis sont les deux autres pays générateurs de revenus.
Un trafic que le site doit essentiellement à des liens sponsorisés présents sur les moteurs de recherche, mais aussi à des annonces dans les journaux et à une newsletter
mensuelle. Autant d'outils qui amènent au site 31.000 visites par mois selon son fondateur.
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