A peu de choses près, les résultats trimestriels annoncés par Yahoo ressemblent étrangement à ceux publiés par son rival Google au trimestre dernier. Le chiffre d'affaires de Yahoo sur les trois premiers mois de l'année s'établit à 1,174 milliard de dollars, contre 1,032 milliard pour Google au quatrième trimestre 2004. La ressemblance est encore plus frappante concernant le bénéfice net : 205 millions de dollars pour Yahoo contre 204 chez Google. Des résultats supérieurs aux prévisions des analystes, qui tablaient plutôt sur un bénéfice par action de 11 cents pour Yahoo, alors qu'il ressort en réalité à 14 cents.
Résultats du premier trimestre 2005 de Yahoo
(en millions de dollars) |
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1er trimestre 2005 |
1er trimestre 2004 |
Variation |
Chiffre d'affaires par service
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Publicité
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1.025 |
665 |
+ 54 % |
Services payants
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149 |
93 |
+ 61 % |
Total
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1.174 |
758 |
+ 55 % |
Chiffre d'affaires par zone géographique
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Etats-Unis
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819 |
599 |
+ 37 % |
International
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355 |
159 |
+ 124 % |
Total
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1.174 |
758 |
+ 55 % |
Bénéfice net
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205 |
101 |
+ 103 % |
Source : Yahoo, avril 2005 |
Yahoo profite pleinement de la croissance de ses revenus publicitaires, en hausse de 54 % par rapport à la même période l'an dernier. Mais ses services premium réalisent également une belle percée. Ils représentent désormais 12 % du chiffre d'affaires global à 149 millions de dollars. "Ces résultats constituent une excellente surprise, confie Dominique Vidal, directeur général de Yahoo Europe. Traditionnellement, le premier trimestre est toujours difficile pour la publicité. Cela annonce donc une croissance élevée pour le reste de l'année." Yahoo a également repoussé les inquiétudes concernant ses liquidités, en hausse de 63 % par rapport au premier trimestre 2004, à 386 millions de dollars.
La société s'est pourtant engagée, l'an passé, dans un lourd programme d'investissement, dont le point culminant a été le rachat de Kelkoo. Elle a également racheté des actions pour un montant total de 261 millions de dollars au cours du premier trimestre.
Ces investissements devraient se poursuivre cette année, notamment au niveau européen, où la direction indique qu'elle devrait réaliser 300 à 400 embauches en 2005. "Les efforts portent aussi sur le développement de l'innovation au niveau européen de manière à développer des contenus spécifiques à ce marché, affirme Dominique Vidal. Car la vocation de Yahoo n'est pas seulement d'agréger des contenus mais aussi d'en créer."
La stratégie de Yahoo passe donc par une place plus grande accordée aux contenus produits en propre, ce qui pourrait se traduire, dans les prochaines semaines, par d'importantes annonces dans le domaine de la musique et de la vidéo. Si Terry Semel, PDG de Yahoo, a affirmé récemment que sa société n'ambitionnait pas de créer sa propre chaîne de télévision, au contraire de Google, les partenariats se sont multipliés avec les acteurs de l'industrie audiovisuelle et culturelle.
Les services apportés aux clients sont aussi au coeur de la réflexion du portail, qui multiplie, par exemple, les initiatives en matière de mobilité. "A terme, nous souhaiterions parvenir à décliner tous les services on-line sur le mobile", assure Dominique Vidal. Ces services pourraient constituer un levier de croissance important pour Yahoo dans les années à venir, si l'on en croit la direction.
Ils seraient également liés aux projets de recherche locale qui agitent les trois principaux acteurs du marché, Google, MSN et Yahoo.
Enfin, l'international occupe une place grandissante dans les résultats de la société, passant de 21 % du chiffre d'affaires l'an passé au premier trimestre, à 30 % aujourd'hui.
Bénéfices records pour Yahoo Japan
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Le portail japonais, détenu à 41,9 % par le groupe nippon Softbank et à 33,5 % par Yahoo, a, lui, publié ses résultats pour l'exercice 2004-2005 clos le 31 mars dernier. Il a dégagé sur cet exercice un bénéfice net record de 36,52 milliards de yens, soit environ 261 millions d'euros et une progression de 47,1 % par rapport à l'année précédente. Yahoo Japan possède des sources de revenus plus diversifiées, provenant de la publicité et du référencement, des enchères organisées sur son portail, de la fourniture d'accès à Internet, de la vente de produits ou encore des services aux particuliers et aux entreprises.
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