Pour coller le plus près possible à sa grille de programmes et accroître
les synergies entre télévision et Internet, France
Télévisions a choisi de déployer une double
stratégie de communication en ligne. Si chacune de ses
chaînes France 2, France 3, France 5 et RFO dispose de
son propre portail, le groupe audiovisuel public encourage parallèlement
la création de sites dédiés à ses
émissions phares. L'ensemble est toutefois géré
par une seule et même entité, France Télévisions
Interactive (FTVI), composée de 80 personnes.
Une structure qui n'est pas pour déplaire aux producteurs de fictions qui voient, dans la création d'un mini-site, la possibilité de promouvoir une émission, avant, pendant et après sa diffusion. L'exemple du site dédié au feuilleton de France 3, Plus belle la vie, semble d'ailleurs leur donner raison. Lancé l'été dernier, deux mois avant la diffusion du premier épisode à l'antenne pour créer du buzz, Plus-belle-la-vie.france3.fr a, en effet, favorisé la constitution d'une communauté de téléspectateurs internautes, grâce notamment à son forum.
Au-delà du résumé écrit ou vidéo du dernier épisode, le site propose des jeux, des e-cards, et surtout présente la vie des personnages du feuilleton (photos, interviews, coulisses du tournage) ainsi que des dossiers thématiques qui traitent d'une problématique abordée dans la série. Les personnages du feuilleton participent également régulièrement aux forums, assurant ainsi les meilleures audiences du site dédié : 350.000 pages lues en une journée et 1.500 connexions en une heure sur le forum.
Autre exemple réussi de synergie entre la télé et Internet : l'émission Le plus grand Français de tous les temps, diffusée sur France 2. Comme le feuilleton Plus belle la vie, celle-ci s'est appuyée sur Internet pour développer l'interactivité avec les spectateurs en organisant, entre mars et avril, un vote en ligne.
Par ailleurs, pour renforcer ce lien, la série de documentaires consacrés aux personnalités sélectionnées était diffusée sur le site en streaming vidéo.
La mise en avant des contenus haut débit, vidéo et sons, a d'ailleurs été à l'origine de la refonte des portails de France 2 et France 3 fin 2004. "L'ergonomie et le design des pages d'accueil ont ainsi été retravaillés pour se rapprocher davantage de l'identité audiovisuelle des chaînes", souligne Laurent Souloumiac, directeur de FTVI. Dans le même esprit, l'ergonomie du site France 5 devrait être à son tour optimisée avant la fin de l'année.
Outre la refonte de l'ergonomie de ses portails, FTVI nourrit d'autres projets sur le Web. L'un d'entre eux consiste à découper les journaux télévisés consultables en ligne en plusieurs séquences, tandis qu'un autre a pour objet la création et le lancement de blogs.
Enfin, toujours dans une logique de proximité, la filiale interactive de France Télévisions a créé en début d'année diverses newsletters, les unes correspondant à l'actualité des programmes (France 2, 3 et 5), les autres dédiées à une émission particulière, à l'instar de celle réalisée pour le feuilleton Plus belle la vie. Une stratégie qui s'avère plutôt positive : la newsletter de France 2 recense 30.000 abonnés, celle de France 3, 25.000, celle de France 5,
80.000 et celle du feuilleton, 20.000. Au total, l'ensemble des sites et portails du groupe compte 700.000 inscrits.
Le modèle économique des portails de FTVI repose à 99 % sur la publicité. Outre la vente d'espaces aux annonceurs, le groupe exploite un nouveau format
qui permet d'intégrer des écrans publicitaires à l'intérieur des vidéos des journaux télévisés diffusés sur France2.fr et France3.fr. FTVI s'appuie sur la technologie de la société Akamai pour la diffusion de ses contenus vidéo.
Hébergés par Jet Multimédia, les trois sites France 2, France 3 et France 5 ont comptabilisé quelques sept millions de visites au mois d'avril selon Mediametrie//Netratings. Au premier trimestre, plus de deux millions de visiteurs uniques se sont connectés sur le portail France Télévisions, soit une progression de 35 % sur un an, avec un taux de pénétration de 11 % sur la même période.
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