JDN. Quel est le profil de Dassault Multimédia ?
Thierry Dassault. Nous sommes un fonds de capital-développement. Cela signifie que nous investissons dans des sociétés qui ont au minimum un ou deux ans d'existence, et qui ont déjà fait leurs preuves. Notre stade d'intervention se situe au niveau des deuxièmes ou troisièmes tours. Etant issu d'un groupe familial, nous sommes moins pressés que la plupart des sociétés de capital-risque. Notre objectif est d'accompagner les sociétés à moyen ou long terme. En général, c'est nous qui allons vers les sociétés dans lesquelles nous investissons, et nous prenons entre 5 et 10 % du capital. Notre portefeuille actuel se compose de six sociétés : Emme (Ndlr : contenus interactifs), Gemplus (cartes à puce), Welcome Real Time (logiciels marketing pour cartes à puce dans les domaines de la fidélisation et du e-couponing), Infogrames (jeux vidéo), Keynectis (services de certification électronique) depuis juillet 2004, et enfin Halys (équipementier télécoms) depuis la fin 2004. Il est vrai qu'aujourd'hui, nous sommes plus tournés vers la sécurité que le multimédia.

Quelles sont les synergies avec le groupe Dassault ?
Nous sommes une filiale du groupe à 95 %, et chaque fois que cela est possible, nous avons vocation à développer les synergies entre le groupe et les sociétés dans lesquelles nous investissons. Par exemple, Gemplus, qui touche notamment aux problématiques e-business, disposait à l'époque de synergies potentielles avec Dassault Automatismes. Mais les synergies avec le groupe ne représentent pas le but premier. Créer des synergies entre les sociétés du portefeuille est plus important. Dans nos anciens investissements par exemple, Cibox, une société qui était spécialisée dans le matériel informatique, aurait pu devenir partenaire d'Infonie, l'activité FAI d'Infogrames, au lieu de se lancer directement dans l'accès Internet.