Premier acteur à venir concurrencer France Télécom sur le marché des renseignements téléphoniques, le 3912 nourrit de solides ambitions. L'objectif est de parvenir "le plus vite possible à 33 % de parts de marché", selon son PDG et fondateur Guy Birenbaum. Celui-ci a fondé son projet sur une base de données qualifiée de "quasi exhaustive", accumulée durant les 15 ans qu'il a passés dans ce secteur, et sur un moteur de recherche innovant permettant d'effectuer une requête à partir d'un ou plusieurs mots, comme sur Google ou Yahoo, et non plus en passant par des champs précis à remplir.
Ce moteur, qui a nécessité trois années de développement, est en ligne depuis quelques jours sur le site du 3912.
Ce site web avait été précédé à la mi-mars par le lancement du numéro d'appel, accessible depuis les fixes et les mobiles pour les abonnés de France Télécom, Orange, SFR et Bouygues Telecom. Free et Neuf Telecom devraient suivre avant l'été.
Si les recettes de ces appels devraient constituer l'essentiel des ressources de la société, la direction espère également développer la puissance publicitaire de son site, et assure déjà avoir reçu plusieurs propositions de la part de gros annonceurs nationaux. Quoi qu'il arrive, elle affirme que le moteur de recherche restera gratuit. "Chaque jour, les numéros de renseignements comme le 12, le 612, le 712 ou le 222 font l'objet de 1,2 million d'appels, et le site des Pages Jaunes fait 1,5 million de visiteurs uniques, explique Guy Birenbaum. Même en prenant une petite part de marché, nous parviendrions à réaliser une activité intéressante."
La société, dépositaire également des marques "L'annuaire universel" et "L'annuaire inversé", revendique des tarifs inférieurs à ceux de la concurrence de 40 % en moyenne. "Il est possible d'assurer un service de qualité à ce prix, tout simplement avec des méthodes de gestion normales, en prenant des marges équitables et en utilisant des outils de recherche performants qui permettent de réduire le prix de revient", affirme Guy Birenbaum.
| Une structure externalisée au maximum |
Pour accroître son efficacité, la société a choisi d'externaliser au maximum, si bien que la structure proprement dite compte une dizaine de salariés à peine. Pour le reste, le 3912 s'est entouré de Colt Télécommunications pour la collecte des appels, de Transcom pour les centres d'appel, et de Mobile 365 pour l'envoi des SMS. Toutefois, les effectifs pourraient être multipliés par dix pour atteindre un fonctionnement optimal, et la société devrait compter 350 agents en centre d'appel d'ici septembre ou octobre, de manière à répondre à la demande 24 heures sur 24.
Une importante campagne de communication doit aussi être lancée dès cette semaine, d'abord par de l'affichage dans les transports en commun. D'autres campagnes médias devraient être organisées dans le courant de l'année. Pour le seul mois de juin 2005, le budget publicitaire devrait se situer entre 600.000 et 800.000 euros.
| Incertitude sur la marque 3912 |
Une incertitude plane toutefois sur la marque 3912 puisque, selon la réglementation, tous les opérateurs de renseignements devront adopter un numéro à six chiffres commençant par 118. Toutefois, la procédure d'attribution des numéros a pris du retard et la société espère encore préserver, sous une autre forme, sa marque. Cela ne constitue pas un désavantage, explique-t-on au 3912, puisque tout le monde sera sur un pied d'égalité et que, réglementairement, les numéros actuels ne disparaîtront pas avant la mi-2007.
Au contraire, la société entend capitaliser sur l'avance prise sur la concurrence, qui s'annonce de plus en plus forte sur le marché. En effet, 41 sociétés ont déposé un dossier auprès de l'Arcep (ex ART) pour obtenir un numéro de services de renseignements, numéros qui doivent en théorie être attribués le 2 novembre prochain. Parmi elles, Free, 123Multimedia ou encore NRJ Mobile. Confiant,
le 3912 ne craint pas l'arrivée de ces nouveaux entrants. Il ne redoute pas non plus, dans l'immédiat, que son service en ligne gratuit cannibalise ses services téléphoniques payants, rappelant que la moitié des renseignements de France Télécom sont encore fournis par téléphone.
L'ouverture à la concurrence pourrait même, au final, profiter au 3912. La société se dit en effet prête à commercialiser ses services
en marque blanche auprès de ces nouveaux opérateurs, mais aussi auprès de tout site web qui se montrerait intéressé. D'autres projets sont à l'étude, comme celui de décliner les renseignements sur l'Internet mobile, voire de lancer des offres d'abonnement téléphonique, comme son statut d'opérateur télécom le lui permet. En revanche, rien de prévu sur les annuaires papier.
|
