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Les opérateurs mobiles accusés d'entente illicite
La publication des extraits du rapport de la DGCCRF resserre l'étau sur Orange, SFR et Bouygues Telecom, qui nient en bloc l'accusation d'entente illicite. Au Conseil de la concurrence de trancher.   (25/08/2005)

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Dossier MVNO, au nom de la concurrence
Les révélations du Canard Enchaîné ont fait l'effet d'une bombe. Selon l'hebdomadaire, qui s'est procuré un rapport de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), les opérateurs mobiles se seraient entendus, ces dernières années, pour limiter la concurrence. Un "Yalta des parts de marché", selon Le Canard, qui affirme reprendre pour l'occasion une citation d'un dirigeant d'Orange, prononcée en octobre 2002. Si tel était le cas, Orange, SFR et Bouygues Telecom s'exposeraient à de lourdes sanctions financières et en termes d'image.

Les soupçons d'entente illicite pesaient déjà fortement sur les trois opérateurs mobiles. Dès février 2002, l'UFC - Que Choisir avait déjà porté le dossier devant la justice. Depuis, l'association de défense des consommateurs ne cesse de dénoncer les tarifs pratiqués sur le marché de la téléphonie mobile grand public. Suite à cette plainte, les autorités de la concurrence se sont emparées du dossier, qui a donc abouti au rapport de la DGCCRF, rendu en mai 2004 et dont les extraits sont désormais publiés. Un rapport qui serait accablant pour les opérateurs. Les enquêteurs y parleraient de réunions mensuelles entre les trois acteurs, au cours desquelles ils se mettaient d'accord sur les parts de marché de chacun.

L'accusation est d'autant plus grave qu'elle porte sur la période 1997 - 2002, qui a vu le parc mobile exploser et passer de 5,8 millions d'abonnés en décembre 1997 à 38,5 millions en décembre 2002. Selon le rapport, la raison de cette entente serait simple : assurer une croissance suffisante pour chaque opérateur, sans entrer dans une guerre des prix. Pour Orange, s'y ajouterait la peur de passer au-dessus des 50 % de parts de marché, seuil au-delà duquel il n'aurait pas pu fixer lui-même ses tarifs. C'est aussi pour cette raison que la filiale de France Télécom et SFR auraient encouragé le décollage de Bouygues Telecom, incité avec succès à remonter la pente en 2002.

Le réquisitoire est nié en bloc par les trois opérateurs. SFR indique dans un communiqué que "les éléments dont il est fait état dans la presse sont sortis de leur contexte" et "conteste l'interprétation qui en est faite." Tout en annonçant préparer sa défense devant le Conseil de la concurrence. Orange, quant à lui, préfère ne pas commenter ces informations.

Bouygues Telecom, de son côté, se pose même en victime. Le troisième opérateur français déclare qu'"il est absurde d'affirmer que Bouygues Telecom a pu être partie à une entente qui aurait eu pour effet de cantonner sa part de marché (17%) à un niveau très inférieur à celui des opérateurs comparables en Europe." Avant de rappeler qu'il lutte contre ce qu'il appelle le duopole Orange - SFR et qu'il a lui-même déposé une plainte devant le Conseil de la concurrence pour dénoncer les pratiques de ses rivaux.

Du travail en perspective donc, pour le gendarme de la concurrence, qui doit prochainement entendre les conclusions des différentes parties, avant de rendre sa décision, sans doute à l'automne. Les opérateurs risquent des sanctions financières pouvant aller jusqu'à 10 % de leur chiffre d'affaires. Sans compter d'éventuels procès. "Nous n'en sommes pas là, répond Jean-François Poitut, chargé de mission NTIC à l'UFC - Que Choisir. Ce que nous demandons avant tout, c'est que le marché soit régulé."

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Par ailleurs, les révélations pourraient s'avérer embarrassantes pour le ministre des Finances Thierry Breton, administrateur de Bouygues Telecom puis PDG de France Télécom à l'époque des faits. Ce qui fait craindre à certains une politisation de l'affaire...
 
 
Nicolas RAULINE, JDN Sommaire Mobile
 
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