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Alain Suguenot (député) : "La solution au peer-to-peer ne peut être que réglementaire"
Le député-maire de Beaune (Côte d'Or) est au coeur de tous les débats sur la musique en ligne. Il reprend, dans une proposition de loi, l'idée d'une taxe incluse dans l'abonnement à Internet et qui rendrait légaux tous les échanges de fichiers protégés sur Internet.   (13/09/2005)
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La proposition de loi
JDN. Vous avez présenté une proposition de loi qui a fait grand bruit sur la légalisation du peer-to-peer. Pouvez-vous nous résumer son concept ?
Alain Suguenot. L'idée n'est pas neuve, on en avait beaucoup parlé au début de l'année. Il s'agit de légaliser l'échange des fichiers sur Internet au titre de la copie privée, tout en permettant aux auteurs d'obtenir une rémunération. Il fallait faire quelque chose puisque, lors des procès très médiatisés de cette année, tout le monde s'était ému des condamnations, mais depuis, le soufflet était retombé. Je pense que la solution ne peut être que réglementaire. La principale avancée de cette proposition, c'est qu'elle apporte un cadre juridique précis. J'espère ainsi pouvoir apporter des amendements au projet de loi sur la propriété privée, qui doit être débattu à l'Assemblée à l'automne.

Cette proposition de loi ne fait pas que des heureux, que ce soit du côté des défenseurs du peer-to-peer, chez les FAI ou dans l'industrie du disque. Quelles seraient les modalités de cette loi ?
Au moins, ma proposition relance le débat. Depuis sa publication, plusieurs personnes, de tous bords, m'ont appelé pour que nous en discutions. Elle dérange beaucoup, mais elle fait avancer les choses. Elle consisterait à faire payer un prix fixe inclus dans l'abonnement à un fournisseur d'accès à Internet, qui permettrait d'accéder à tous les échanges de fichiers sur le Web et de rémunérer les artistes sur ces échanges. Ce qui existe dans le domaine de l'écrit, avec la loi sur la reprographie, doit pouvoir exister sur l'audio et la vidéo. Bien sûr, il faudra discuter des modalités, mais selon les études menées, la fourchette pourrait se situer entre trois et six euros par mois. À ce prix, les utilisateurs sont prêts à payer et les revenus générés couvrent la baisse des ventes de disques.

Etant donnée la complexité de la mise en oeuvre et l'hostilité déclenchée, ne pensez-vous pas que cette proposition est d'ores et déjà condamnée ?
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La proposition de loi
Non, car il s'agit d'une question de bon sens ! Il faut arrêter de se voiler la face : les sanctions n'ont eu aucun résultat, le peer-to-peer continue de remporter un franc succès. De plus, ce ne sont jamais les professionnels qui se font repérer sur les réseaux d'échange, mais les amateurs, les particuliers. Sanctionner relève d'une attitude immature. Avec cette proposition, il ne s'agit pas de concurrencer les plates-formes commerciales, mais de légaliser des échanges privés. Les deux systèmes pourront coexister. Et il y aurait toujours des sanctions en cas d'abus. Enfin, cette solution est la seule qui soit compatible avec les engagements de la France dans les traités internationaux. Je pense que le projet a de réelles chances d'aboutir, j'ai déjà réuni derrière moi un petit groupe de parlementaires et nous sommes optimistes sur les amendements que nous pouvons apporter au projet de loi sur la propriété intellectuelle. D'autant que ce sujet dépasse les clivages politiques.
Nicolas RAULINE, JDN Sommaire Le Net
 
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