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Fashion-paradise.fr, de la coiffure au prêt-à-porter
Vendeur professionnel sur eBay, Bruno Testud a finalement lancé avec sa femme sa propre boutique en ligne de vêtements dégriffés. Le marketing viral a fait le reste.   (21/09/2005)

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Fashion-paradise.fr
Et un nouvel e-marchand de plus sur le secteur du prêt-à-porter dégriffé. Un marché sur lequel les gros acteurs, qu'ils soient français (Rushcollection, filiale de La Redoute) ou étrangers (Dress-for-less, Yoox, BCBGdiscount) sont de moins en moins seuls. Une kyrielle de sites, positionnés sur des niches ou disposant d'un inventaire réduit, ont aujourd'hui investi le créneau du prêt-à-porter, comme ce fut auparavant le cas sur le secteur high-tech, qui fait aujourd'hui vivre plusieurs dizaines de sites à faible notoriété. Fashion Paradise, le "paradis de la mode à prix fracassé", est l'un de ces derniers entrants.

Fruit de la démarche d'un jeune entrepreneur, le site rachète des invendus pour les revendre avec 30 à 70 % de réduction. Les lots d'invendus proviennent le plus souvent de dépôts de bilan. Rachetés aux enchères à travers l'Europe sous le contrôle de commissaires priseurs, leur provenance et leur qualité sont ainsi garanties. Le site propose une dizaine de marques telles que Diesel, Replay ou Miss Sixty.

Claire et Bruno Testud ont lancé Fashion-paradise.fr en mai dernier. A mille lieux des start-upper en recherche perpétuelle de la "breakthrough idea", ils ont presque créé cette activité par hasard, simplement mené par leur esprit d'entreprise. Les ambitions sont modérées. La croissance pour la croissance, ce n'est pas leur truc. Sur les moyens, en revanche, la barre est haut placée. Le client est roi, et aujourd'hui, dit Bruno Testud, sur Internet ou ailleurs, "il a toujours une raison de ne pas être satisfait".

Priorité est donc donnée au service client. Fashion Paradise annonce la livraison en Colissimo sous 48 heures après la commande, une réponse sous 12 heures aux questions posées par e-mail, l'échange systématique au-delà du délai de rétractation (à condition que le produit soit toujours emballé) et, fait rarissime, affiche même un numéro de téléphone portable au cas où le client souhaiterait contacter directement la société. C'est sur ces points que Bruno Testud compte faire la différence avec ses concurrents.

On imagine aisément qu'un tel système de service client devienne rapidement ingérable. Mais, précise Bruno Testud, "99 % des questions sont posées par e-mail." Par ailleurs, le nombre - non divulgué - de commandes générées par le site ne justifie pas pour l'instant la mise en place d'une autre solution. En tout état de cause, avec un catalogue de 250 à 300 produits et 16.000 inscrits, l'organisation peut tenir en l'état encore quelques temps.

16.000 inscrits depuis mai, dont 95 % par parrainage
Ces 16.000 inscrits ont été recrutés presque uniquement grâce au bouche-à-oreille, Fashion Paradise souhaitant s'affranchir de toute dépense marketing. Par le biais d'offres de parrainage (à raison de 10 euros par membre parrainé), les premiers clients conquis se font les porte-parole de l'entreprise. 95 % des nouveaux inscrits ont un parrain. Le site, qui souhaite s'assurer en même temps un maximum d'audience, ne rend toutefois pas ce parrainage obligatoire, contrairement à Vente-privée.com. Mais cette stratégie virale répond à une autre contrainte : certaines marques n'autorisent pas les ventes dégriffées sur leurs produits. Pour rester dans la légalité tout en commercialisant ces lots, une seule solution : ne pas faire de publicité. Ce qui signifie pour le site ne pas être référencé, mais pratiquer l'e-mailing ciblé.

C'est donc le règne du système D, mais peu importe, Bruno Testud en a vu d'autres. Issu d'une famille d'entrepreneurs, il co-gère Fashion Paradise en marge de son activité principale, au sein de l'entreprise paternelle spécialisée dans la récupération de déchets industriels. Possédant à 50 % une autre entreprise de fabrication de terreau, il a créé Fashion Paradise sous une troisième société, CSAD, dont l'activité originelle est la coiffure à domicile. Pour développer le chiffre d'affaires de CSAD, il a tenté dans un premier temps la vente de divers articles à distance. En recherchant des fournisseurs, Bruno Testud a alors détecté des opportunités dans le secteur de l'habillement, qui l'ont conduit à entamer une activité de vendeur professionnel sur eBay. Mais "les problèmes de contrefaçon et les commissions gigantesques" prélevées par la place de marché l'obligeaient à vendre à perte. Il a donc décidé de lancer un site en propre, qu'il a fait réaliser par un ami.

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Aujourd'hui, CSAD, basée près de Grenoble, emploie dix salariés. Pour s'agrandir, la société s'apprête à déménager, ce qui va notamment permettre à Bruno Testud de monter en interne un studio photo, afin de maîtriser la totalité de son processus de vente. Grâce aux bénéfices des autres activités de CSAD, le jeune PDG a financé ses investissements de départ. Et aujourd'hui, malgré de faibles marges, le jeu est à somme positive. Un exemple parmi d'autres de cette nouvelle race d'e-commerçants pragmatiques et pour qui le Web n'est pas un eldorado mais un canal de distribution désormais banal.
 
 
Raphaële KARAYAN, JDN Sommaire E-Pme
 
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