Quoi de mieux, pour obtenir des informations sur une société,
que de se renseigner à la source ? La source, c'est notamment
le tribunal de commerce, témoin incontournable de tous les évenements
de la vie d'une entreprise. Réunis au sein d'un GIE baptisé
Infogreffe, les 185 greffes des tribunaux de commerce français
mettent leur base de données à disposition du public depuis
1986. Des informations brutes d'analyses, mais exhaustives sur
le plan légal et financier, et surtout accessibles en temps
réel. Car la principale force d'Infogreffe est son rythme quotidien
de mise à jour des informations sur les entreprises.
Si le minitel a fait la gloire du service pendant plus de dix
ans, tous les nouveaux développements sont aujourd'hui centrés
sur le site Internet, en ligne depuis 1997. Infogreffe.fr enregistre
en moyenne 20.000 visites par jour.
Infogreffe.fr
en chiffres |
Date
de création
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Première
version en 1997
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Base
de données
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2,5 millions
d'entreprises immatriculées auprès des
185 greffes de tribunaux de commerce français
Mises à jour quotidiennes (entre 40 et 50.000
par jour)
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Services
gratuits
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Données
légales de base, inscription au service d'e-veille
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Services
payants
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Kbis,
état d'endettement, privilèges et nantissements, bilans,
statuts et actes, procédures collectives, consultation
des alertes e-mail
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Clients
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18.000
abonnés ; 25.000 membres
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Revenus
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100 %
de revenus e-commerce
100.000 documents vendus en moyenne par mois
CA 2005 : 10 millions d'euros
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Audience
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145.000
visiteurs uniques en juin 2005
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Source
: Infogreffe, septembre 2005. *Nielsen NetRatings. |
Certes, dans le dispositif multicanal, complété
en 2003 par un serveur vocal interactif, le minitel résiste
bien à la pression du Web. 55 % des revenus du GIE proviennent
aujourd'hui encore des deux servicex télématiques 3614 et 3617
Infogreffe. Cette part est toufois en érosion constante depuis
quatre ans. "La migration vers le tout Internet est une évolution
lourde, surtout dans les grandes structures d'entreprise, explique
Dominique Marolleau, directeur d'Infogreffe. Nous constatons
cependant de plus en plus de vases communicants ces deux dernières
années, à l'avantage du Web." En forte croissance, la part d'Internet
dans les revenus d'Infogreffe devrait dépasser les 50 %
en 2006.
Car contrairement au minitel, la connection à Infogreffe.fr
est gratuite, de même que la consultation de la fiche
d'identité légale de l'entreprise (siège social, forme juridique,
activité, date et numéro d'immatriculation, liste des actes
déposés au greffe). En outre, Infogreffe propose aux internautes
un service d' e-veille via l'envoi d'un e-mail ou d'un SMS sur
l'actualité financière, juridique et comptable d'un certain
nombre de sociétés pré-sélectionnées. Gratuit à l'inscription,
le service est ensuite facturé 0,50 euro par consultation d'événement
signalé.
10
millions d'euros de revenus Internet en 2005 |
Le modèle économique d'Infogreffe.fr repose en effet sur un
dosage entre services gratuits et prestations payantes. Acteur
public sous tutelle du Garde des Sceaux, le GIE ne diffuse pas
de publicité sur son site. La totalité des revenus d'Infogreffe.fr
provient donc de la vente en ligne de produits selon une grille
tarifaire imposée par le ministère de la Justice : de 2,60
euros pour un Kbis (extrait du registre du commerce) à 80 euros
pour un dossier complet (état d'endettement, privilèges et nantissements,
bilans, statuts et actes, procédures collectives).
Cette année, Infogreffe prévoit un revenu sur Internet d'environ
10 millions d'euros, en hausse de 70 % sur un an. Les deux
tiers de ce chiffre d'affaires sont générés par les 18.000 abonnés
d'Infogreffe. Une clientèle composés à plus de 95 % de
moyennes et grandes entreprises. "Infogreffe souffre d'un déficit
de notoriété auprès des PME et TPE", reconnaît Dominique Marolleau.
Ce à quoi le GIE tente de remédier via une vaste campagne de
promotion, en partenariat avec l'APCE (Agence pour la création
d'entreprises), auprès des créateurs d'entreprises, leur offrant
notamment trois mois gratuits d'utilisation des services d'Infogreffe.fr.
Et ce n'est pas tout.
40 %
des visites se transforment en ventes |
Conscient que les PME ont un usage beaucoup plus ponctuel de
la base de données d'informations légales des greffes des tribunaux
que les grands comptes, le GIE multiplie depuis deux ans les
solutions de paiement à l'acte sur le site. Six moyens de paiement
sont aujourd'hui disponibles pour les non abonnés : carte
bancaire, système de portefeuille électronique pour les membres
inscrits sur le site, carte prépayée en vente auprès des greffes
de tribunaux ou sur le site, compte avec approvisionnement,
et depuis cet été, paiement sur la facture du fournisseur d'accès
Internet pour les abonnés Wanadoo, Alice et Club Internet (solution
w-HA), et paiement sur la facture téléphonique de France Télécom.
Infogreffe a par ailleurs refondu la charte graphique de son
site Web en septembre dernier afin d'offrir un accès simplifié
et plus rapide aux informations légales. Une V3 à laquelle devrait
très prochainement succéder une V4 otpimisée en termes de navigation
et de rapidité d'exécution. Ces efforts portent déjà leurs fruits
: de 20 % en 2004, la part des non abonnés dans le chiffre
d'affaires du GIE va passer les 30 % cette année. Autre
indicateur positif : l'augmentation de près de dix points en
un an du taux de transformation des visites en achat, qui atteint
40 % aujourd'hui.
Infogreffe nourrit de grandes ambitions sur Internet dans les
prochaines années. "L'avenir du site, c'est la dématérialisation
des procédures, confie Dominique Marolleau. Si le GIE a développé
une solution de signature électronique, Certigreffe, c'est en
prévision de ces évolutions." L'objectif est de dématérialiser
les principales démarches auprès des greffes, à savoir de permettre
de déposer un compte social, un numéro d'immatriculation ou
une demande de recouvrement en ligne. Actuellement en période
de test, la plate-forme de dématérialisation développée par
Experian, prestataire historique d'Infogreffe, sera opérationnelle
dès 2006. |