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Les fusions et acquisitions IT se sont emballées en 2005
Les fusions acquisitions du secteur IT ont progressé de 140 % en volume d'affaires en 2005, selon le baromètre de la société de conseil AP Management. Un cycle haussier initié en 2004 et appelé à se poursuivre.   (06/02/2006)

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 Pierre-Yves Dargaud
Dossier Capital-risque IT
  Le site
APmanagement.fr
Le marché français des fusions acquisitions dans le secteur des technologies de l'information a plus que doublé en 2005, selon le dernier baromètre établi par la société de conseil en développement AP Management, qui gère également le fonds de capital-risque Access2Net. Avec 1,68 milliard d'euros de chiffre d'affaires cumulé, correspondant aux revenus des sociétés cibles en 2005, la croissance s'élève à 140 % d'une année sur l'autre. Une situation qui doit beaucoup à la reprise économique, aux marchés boursiers et à un changement d'état d'esprit chez les dirigeants du secteur.

AP Management recense 82 opérations en 2005, contre une soixantaine en 2004, soit une progression de 37 % sur un an. La croissance en termes de chiffre d'affaires est encore plus significative, puisque le volume cumulé en 2004 atteignait 700 millions d'euros. "Nous mesurons le marché en comptabilisant le chiffre d'affaires des cibles, indique Pierre-Yves Dargaud, président d'AP Management, au sujet de la méthodologie employée. Cela revient à suivre les parts de marché qui changent de mains, et évite de prendre en compte les effets de valorisation. Sans compter que le montant des transactions n'est pas toujours public."

Les SSII constituent le moteur des fusions acquisitions (63 % des opérations), de même que les entreprises de taille modeste (chiffre d'affaires inférieur à 7,5 millions d'euros). Les éditeurs de logiciels ont été la cible de 28 % des transactions, suivis par les sociétés de conseil (9 % des acquisitions). Seules 11 % des opérations ont été réalisées par des acteurs étrangers, la majorité du temps anglo-saxons. Ce qui viendrait une fois de plus confirmer, selon Pierre-Yves Dargaud, que la France n'est pas considérée comme un pays attractif, à cause de ses lois sociales contraignantes et de ses niveaux de rentabilité inférieurs à ceux observés en Allemagne ou au Royaume-Uni.

L'acquisition d'Unilog par Logica CMG (lire l'article du 23/09/05) a beaucoup contribué à la hausse du volume des opérations, puisque avec 657 millions d'euros, elle représente près de 40 % du volume total. Cela dit, en la mettant de côté, le marché progresse quand même de 46 % par rapport à 2004. AP Management décrypte là un signe que la tendance amorcée en 2004 est bien un phénomène de fond. Mais, bien que le précédent cycle haussier ait duré environ trois ans, de 1997 à 2000, et que le cycle baissier ait lui aussi duré trois ans, de 2001 à 2003, la société de conseil en cessions acquisitions ne se risque pas à prévoir la destinée de ce nouveau cycle. Toujours est-il que 2006, au minimum, devrait prolonger la tendance, et même l'amplifier.

La tendance à la hausse va s'amplifier en 2006
"L'accélération de la croissance a fait grimper les marges d'exploitation, dont la moyenne dépasse maintenant 6 %, déclare Pierre-Yves Dargaud, et elle pourrait monter jusqu'à 7-8 % en 2006. Les acquéreurs potentiels sont en excellente santé et n'ont jamais dégagé autant de cash flow depuis 5 ans. Par ailleurs, les valeurs technologiques ont profité d'une forte progression en bourse sur les 18 derniers mois. Enfin, les dirigeants du secteur informatique ont à nouveau le moral et la croissance externe n'est plus taboue pour les actionnaires."

Le baromètre d'AP Management ne prend pas en compte les secteurs du commerce électronique, ni les régies Internet. Cependant, le marché des fusions acquisitions est aussi porteur dans le secteur du Web, bien que ce ne soit pas pour les mêmes raisons. "Sur le secteur IT, la consolidation résulte de l'atomisation du marché. Sur le Web, la concentration est marquée par la volonté de tuer le marché comme le fait un Google, par exemple, et pour l'e-commerce en particulier, par la recherche de l'effet de marque, qui est un effet de taille. Elle tient également au fait que nombre d'entreprises étaient soutenues par des fonds de capital-risque, et qu'elles ont fini par manquer de cash. Enfin, les opérations sont la conséquence de la révolution des modèles économiques des sociétés brick and mortar, qui sont amenées à intégrer rapidement le canal Internet dans leurs activités."

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 Pierre-Yves Dargaud
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Les fusions acquisitions, dans le domaine de l'Internet, constituent toujours la principale option de sortie pour les capital-risqueurs, devant les introductions en bourse. La bonne tenue de ces deux marchés, les IPO étant notamment soutenues par le succès des opérations engagées sur Alternext, est donc de bonne augure pour la santé des investissements en capital-risque en 2006.
 
 
Raphaële KARAYAN, JDN JDN Finance
 
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