Les résultats annuels de France Télécom étaient
très attendus après un troisième trimestre décevant au
terme duquel l'opérateur historique avait révisé ses prévisions
à la baisse (lire l'article
du 28/10/05). Si l'avertissement du 11 janvier dernier avait
laissé espérer des résultats à la hausse, ils s'avèrent au-delà
des attentes des analystes, avec un chiffre d'affaires global
de 49 milliards d'euros, soit une hausse de 6,2 % (2,5 %
à base comparable). Une progression tirée par le mobile
et le haut débit sur la fin de l'année.
Résultats
annuels de France Télécom en 2005
(en
milliards d'euros) |
Revenus
|
2005 |
2004 * |
Variation
2005/2004 (à base comparable) |
Services
mobiles
|
23,535 |
20,564 |
+ 14,4 %
(+ 7,4) |
dont France
|
9,773 |
8,365 |
+ 16,8 % (+ 6,0)
|
Services
fixes
|
22,534
|
22,440 |
+ 0,4 %
(- 1,2) |
dont abonnements
|
4,173 |
4,007 |
+ 4,2 %
(+ 4,2) |
dont communications
|
3,106 |
3,580 |
- 13,2 %
(- 13,2) |
dont services
Internet
|
1,534 |
1,293 |
+ 18,6 %
(+ 18,6) |
Services
aux entreprises
|
7,785 |
8,235 |
- 5,5 %
(- 5,4) |
Annuaires
|
1,061 |
0,978 |
+ 8,5 %
(+ 6,0) |
Chiffre
d'affaires total
|
49,038 |
46,158 |
+ 6,2 %
(+ 2,5) |
*Données historiques
Source :
France Télécom, février 2006
|
Tandis
que les analystes l'attendaient autour de 5 milliards d'euros,
le résultat net atteint 5,7 milliards d'euros sur 2005, contre
3 milliards l'année précédente. La marge brute opérationnelle
dépasse les 18,41 milliards d'euros et le résultat d'exploitation
est de 11,284 milliards. Pour l'exercice 2005, France Télécom
a annoncé verser à ses actionnaires un dividende de 1
euros par titre, contre 0,48 euro en 2004. Des résultats que
la Bourse a accueillis favorablement, le titre enregistrant
dès l'ouverture un bond de 3 %, repassant au-dessus de
19 euros.
Comme le préfigurait le troisième trimestre, le dynamisme de
la filiale mobile tire la croissance de France Télécom.
Le chiffre d'affaires d'Orange progresse de 14,4 % (7,4 %
pro forma) à 23,535 milliards d'euros. La croissance annuelle
du nombre d'abonnés est de l'ordre de près de 16 %,
à 84,1 millions de clients mobiles au total. L'opérateur a en
outre annoncé mardi avoir dépassé la barre de 1,5 million de
clients haut débit mobile Orange.
Segment Internet haut débit
(données
en millions au 31 décembre 2005) |
|
Au 31.12.2005 |
Au 31.12.2004 * |
Variation |
France
|
Nombre
total de lignes ADSL
|
9,391 |
6,293 |
+ 49,2 % |
dont lignes
dégroupées totalement
|
0,598 |
0,095 |
+ 528 % |
dont lignes
dégroupées partiellement
|
2,229 |
1,496 |
+ 49 % |
Nombre
d'abonnés Wanadoo haut débit
|
4,457 |
2,927 |
+ 52,3 % |
Nombre
de clients au service de Voix sur IP
|
0,830 |
0,150 |
+ 454 % |
Nombre
de Livebox louées
|
1,559 |
0,234 |
+
566 % |
Nombre
d'abonnés aux offres de TV sur ADSL
|
0,200 |
0,069 |
+ 190 % |
Nombre
d'abonnés haut débit à l'international
(en
millions)
|
Royaume-Uni
|
0,906 |
0,569 |
+ 59,3 % |
Pologne
|
1,144 |
0,631 |
+ 81,2 % |
Espagne
|
0,563 |
0,379 |
+ 48,6 % |
Pays-Bas
|
0,331 |
0,267 |
+ 24,0 % |
Nombre
total d'abonnés haut débit de France Télécom
|
1,800 |
1,215
|
+ 48,2% |
*Données historiques
Source :
France Télécom, février 2006
|
Le nombre d'abonnés Wanadoo haut débit flirte, pour sa part,
avec les 4,5 millions d'inscrits en France (+ 52,3 %), et au
total les abonnements haut débit de France Télécom
progressent de 48,2 %. Les services Internet affichent une croissance
de 18,6 % au cours de l'année. Le nombre de LiveBox louées
a explosé sur l'année à près de 1,6 million, contre 234.000
en 2004 et les abonnés au service de téléphonie sur IP s'avèrent
également en très forte progression, passant de 150.000 à 830.000
inscrits au 31 décembre 2005. Plus en retrait, l'offre de télévision
sur ADSL progresse de 190 %, et enregistre 200.000 abonnés.
Si la téléphonie fixe résidentielle progresse légèrement de
0,4 % au global (- 1,2 % pro forma), sur la France,
elle chute à 17,7 milliards d'euros contre 18 milliards l'année
précédente. L'opérateur est notamment touché par la vive concurrence
et par la croissance de la téléphonie par Internet, entraînant
une érosion des marges. Autre conséquence, le parc de lignes
téléphoniques grand public en France accuse une baisse annuelle
de 2 %. L'opérateur historique français enregistre
toutefois une progression de 4,2 % des revenus de l'abonnement
téléphonique sur l'année, à 4,173 milliards d'euros.
Par ailleurs, le chiffre d'affaires généré par les annuaires
progresse également à 1,061 milliards d'euros (+ 8,5 %). Mais
le segment des services aux entreprises continue à pénaliser
la croissance de l'opérateur, avec un chiffre d'affaires en
très net recul de 5,5 % (5,4 % pro forma) passant
de 8,235 milliards d'euros en 2004 à 7,785 milliards sur l'année
2005.
Parc
d'abonnés mobiles et fixe de France Télécom au 31 décembre
2005
(en
millions) |
|
Au 31.12.2005 |
Au 31.12.2004 * |
Variation
|
Nombre
d'abonnés mobiles
|
France
|
22,430 |
21,241 |
+ 5,59 % |
Royaume-Uni
|
14,858 |
14,221 |
+ 4,47 % |
Pologne
|
9,919 |
7,440 |
+ 33,31 % |
Espagne
|
10,301 |
9,275 ** |
-- |
Reste
du monde
|
26,807 |
19,768 |
+ 35,60 % |
Total
|
84,315 |
62,671 |
+ 34,53 % |
Nombre
de lignes téléphoniques grand public
|
France
|
26,9 |
27,5 |
- 2,0 % |
Pologne
|
11,155 |
11,362 |
- 1,8 % |
Total
|
38,05 |
38,86 |
- 0,92 % |
*Données historiques
**Base comparable
Source :
France Télécom, février 2006
|
Au final, avec un ratio de dette nette sur marge brute opérationnelle
de 2,48 après acquisition d'Amena, France Télécom
souligne avoir rempli son engagement d'un ratio inférieur à
2,5 fin 2005. L'endettement financier s'est réduit de 4 %
entre 2004 et 2005, à 47,846 milliards d'euros au 31 décembre
(contre 49,822 milliards d'euros l'année précédente). L'opérateur
confirme ainsi son objectif de passer d'un ratio en dessous
de 2 à fin 2008.
Sur l'année 2006, France Télécom affirme vouloir
mettre l'accent sur le lancement de nouveaux services via une
accélération du plan NeXT. En termes de chiffre d'affaires,
l'opérateur prévoit une croissance supérieure à 7 %
(2 % à base comparable) et vise le versement d'un dividende
de 1,20 euros pour l'exercice 2006, ce qui représentera entre
40 et 45 % du cashflow organique. Cette croissance s'accompagnera
dans les trois ans à venir par la suppression de 17.000 postes,
dont 16.000 en France, qui interviendront sans licenciements.
En matière de croissance externe, France Télécom
ne l'envisage que "très sélective et prudente" dans les pays
à fort potentiel de croissance.
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