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Jean-Fabrice Mathieu (Seloger-Immostreet) : "Rééditer le succès de Kelkoo" |
Deux ans après le rachat de Kelkoo par Yahoo, le PDG du comparateur de prix quitte l'entreprise. Il mettra désormais son expérience au service des sites Seloger.com et Immostreet, édités par le groupe Poliris.
(02/03/2006) |
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JDN.
Votre départ de Kelkoo correspond à l'arrivée
d'Antoine Duarte au poste de directeur général.
Cela a-t-il joué dans votre décision ?
Jean-Fabrice
Mathieu. Non car il ne me remplace pas. Je m'occupais de
Kelkoo et des activités e-commerce de Yahoo en Europe.
Sadek Chekroun me remplace. Antoine Duarte couvre lui les activités
de Yahoo en France, dont Kelkoo. Je suis parti car, après
l'aventure Kelkoo et son rachat par Yahoo il y a près
de deux ans, j'avais l'impression d'être retombé
dans un "job," une sorte de routine. Il aurait sans
doute été possible de rebondir au sein d'une des
nombreuses activités de Yahoo, mais je cherchais un nouveau
projet. L'autre facteur déclenchant a été
ma rencontre avec les dirigeants de Poliris, Denis Chalumeau
et Amal Amar, qui éditent notamment les sites immobiliers
Seloger et Immostreet. Comme tous ceux qui ont traversé
la crise Internet, ils sont sortis plus fort de cette expérience.
En rejoignant Seloger-Immostreet
vous changez d'environnement. Comment comptez vous développer
ces sites d'annonces immobilières ?
J'arrive dans une structure dont les deux sites
connaissent un réel succès commercial. Le mouvement
inéluctable des petites annonces papier vers Internet
en représente le facteur-clé. Je pense que ce
transfert n'en est qu'à son début. Nous sommes
leader du marché, avec 490.000 annonces pour Seloger
et 600.000 pour Immostreet, dont une partie à l'étranger,
mais j'ai appris que rien n'était acquis sur Internet.
Il faut toujours convaincre, aussi bien les utilisateurs qui
consultent les annonces que les clients, principalement les
agences immobilières, qui fournissent les annonces. Il
faut faire augmenter en parallèle l'audience et le nombre
d'annonces. Pour renforcer l'audience, nous avons des progrès
à faire sur l'ergonomie et sur le développement
des services liés, en proposant par exemple des crédits
ou des diagnostics type "amiante" et "loi Carrez."
Concernant la satisfaction des annonceurs, il reste beaucoup
de choses à inventer.
Quels enseignements de votre expérience
chez Kelkoo vont vous être utiles dans vos nouvelles fonctions ?
Je veux rééditer le succès de Kelkoo même
si les équipes ont déjà un bon savoir-faire.
D'abord, il faut s'attacher à maintenir l'équilibre
entre la satisfaction des clients et celle des utilisateurs.
Les difficultés arrivent si l'on abandonne l'une des
deux. A l'époque de l'aventure Kelkoo, j'ai aussi appris
la puissance des prophéties auto-réalisatrices.
Il faut savoir fédérer les énergies et
transmettre une vision. Si tout le monde dans l'entreprise y
adhère, le projet doit réussir. Enfin, l'implantation
à l'international constitue une hypothèse de développement.
Mais contrairement à Kelkoo, présent dans une
dizaine de pays, Seloger-Immostreet n'a pas vraiment besoin
d'aller à l'étranger. Pour l'instant, il existe
dans notre domaine un gisement de croissance important en France,
puisque nous travaillons avec seulement 25 % des agents
immobiliers. Cela montre que nous devons encore expliquer les
bénéfices des annonces en ligne, en arguant que
le coût d'acquisition d'un client sur Internet y est plus
de dix fois moins cher que sur un support papier. |
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