"Un mélange de Yahoo, Del.icio.us et MySpace."
Johannes Grabisch, le directeur produits et services de Lycos
Europe, place d'emblée Lycos iQ dans le Web 2.0. Le nouveau
service, en version bêta, est un moteur de recherche qui
s'appuie largement sur les technologies et l'esprit des "réseaux
sociaux." Objectif : devenir une solution de recherche
alternative aux principaux moteurs, alors même que certains
d'entre eux proposent également des formes de "recherche
collaborative."
La spécificité de Lycos iQ vient plutôt
de la combinaison de plusieurs éléments déjà
utilisés par d'autres sites. En premier lieu, les réponses
aux questions des utilisateurs sont fournies par les internautes
eux-mêmes. Un système utilisé notamment
par Google dans Google Answers, un service en anglais payant
dont le réseau d'internautes-chercheurs se charge de
trouver les informations demandées. Dans Lycos iQ, chaque
utilisateur n'offre que de l'argent virtuel, des "primes"
pour encourager les réponses. Une monnaie d'échange
qui ne se transforme pas en valeur réelle pour, explique
Lycos, "garder un esprit sain" sur le site. Par ailleurs,
le système établit un classement des utilisateurs
actifs, dit "experts", en récompensant la pertinence
des réponses.
Pour compléter les réponses apportées,
les internautes peuvent aussi recommander des sites. iQ intègre
un outil de gestion des favoris, d'où la comparaison
avec Del.icio.us, site racheté par Yahoo en fin d'année
dernière. Le portail Internet américain lance
d'ailleurs "Mon Web", son propre service de partage de favoris,
ouvert au réseau de contacts définis par chaque
utilisateur. Lycos
et Yahoo affichent ainsi la même volonté de se
tourner vers les utilisateurs pour compenser les limites des
moteurs de recherche classiques que sont le spam, le manque
de pertinence et le mauvais référencement de certains
sites.
A côté des gros moteurs, Lycos compte bien augmenter
sa part du marché de la recherche, en misant sur la pertinence
des réponses apportées. "Les connaissance
communes des internautes dépassent amplement les possibilités
d'un algorithme de recherche," déclare Johannes
Grabisch. Le système dynamique du tagging, une des bases
du Web 2.0, permet par ailleurs de relier les différents
éléments de réponses par thèmes,
en appliquant des mots clés à ces éléments.
Lycos compte sur les retours des utilisateurs, au coeur de iQ,
pour apporter des améliorations. Déjà,
il prévoit début avril de simplifier le système
de tagging, que tous les utilisateurs ne savent pas utiliser.
Le modèle économique de Lycos iQ repose exclusivement
sur les liens sponsorisés, même si la version bêta
n'en contient pas, pour augmenter l'audience. L'entreprise croit
en la gratuité d'accès et annonce une absence
totale de bannières publicitaires, y compris dans la
version définitive qui devrait être lancée
d'ici quelques mois. Le moteur de recherche traditionnel de
Lycos est maintenu. iQ existe déjà en Allemagne
depuis la mi-janvier et devrait être lancé au Royaume-Uni,
en Suède et au Danemark dans le courant du premier semestre
2006. |