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Philippe Simonet
Co-président
Publicis
Net |
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Cyber
Lions 2006
Carnet de bord d'un membre du jury
Voyage dans les coulisses des Cyber Lions 2006 avec Philippe Simonet, co-président de la web agency Publicis Net et unique représentant de la France au sein du jury.
(23/06/2006) |
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  Day
one : j'écris "day one" parce que, à Cannes,
tout se passe et s'écrit en anglais. On ne dit pas c'est
un beau site but, it's a wonderfull piece
Je
ne vais pas m'étendre là dessus mais il est certain que
la culture anglo-saxone est ici dominante.
Matias [Palm Jensen, ndlr], le président du jury
et accessoirement de Farfar (une des meilleures agences
suédoise) nous présente le programme des prochains jours :
quatre jours de surf and voting pour plus de 2.500 sites,
campagnes, vidéos, jeux and interactive stuff, etc. Deux
jours de débat pour choisir les meilleurs et distribuer
les prix, petits et grands. Fin des explications, début
de la judging session, environ 250 projets à noter d'ici
ce soir
Tough job !
Day two : De l'avis de tous, ce
n'est pas facile de juger aussi vite, en même temps nous
abordons chaque projet de la même façon. Une courte explication
de l'agence permet d'aller à l'essentiel et finalement
de répondre à la seule question qui nous intéresse à ce
point de l'histoire : c'est quoi l'idée, ce projet
doit il être short listé ?
Déjeuner vite envoyé, retour à nos ordinateurs, judging
session part 2. L'après midi ressemble à la matinée qui
ressemble au jour précédant, nous votons chacun face à
notre écrans sans partager avec les autres jurés. Parfois,
un hurlement de rire trouble le silence de la pièce, vérification
indispensable : Did I miss this one ?
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 Nous
passons 9 à 10 heures par jour devant
nos écrans." |
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Day three : Judging session as yesterday,
as the day before yesterday
Certaines catégories
sont très difficiles à juger car elles nécessitent beaucoup
de temps
que nous n'avons pas ! Allez trouver
le truc qui tue dans un site de jeux en japonais ou comprendre
l'humour du nord de la Bavière
Heureusement tout
est traduit
en anglais.
Day four : Ici je voudrais dire à ceux (clients
et collègues de boulot) qui pensent que partir une semaine
à Cannes est une "bronzing session" que nous sommes aujourd'hui
dimanche, que nous avons jusqu'ici passé 9 à 10 heures
per day devant nos écrans, que nous n'avons pas
mis les pieds sur la plage et que, par ailleurs, il fait
mauvais depuis le début de la semaine
02 PM, fin du stakanosurf . La somme des votes du jury
produit un classement automatique. Pour chacune des catégories,
nous "repêchons" des projets que la machine a éliminés,
ça s'appelle making the short list
Je "pick
up" un projet qui m'a fait hurler de rire le premier jour
- tradebanker.com -, je lui doit bien ça !
Les jurés me suivent, I feel the power of Cannes
Je
sors exhausted vers 08 PM, le festival commence
officiellement demain, la ville commence à compter ses
publicitaires attablés.
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On
ne peut avoir un Lion d'Or qu'avec beaucoup
de talent." |
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Day five : Si un jour on vous propose le Martinez
ou le Noga Hilton, choisissez plutôt le Martinez. Au Noga
Hilton tout est moche, cher et en plus le Wi-Fi coûte
20 euros l'heure, l'ADSL ne marche pas dans la chambre
et la personne qui s'occupe du support est en formation
à Rome. Si on ne vous laisse pas le choix, ne dîte
rien car vous êtes poli et vous ne voudriez pas passer
pour un brats capricieux.
Retour au palais (des festivals) où nous commençons à
attribuer les premiers Lions. Je dois dire pour être honnête,
et bien qu'ayant reçu l'année dernière un Lion de Bronze,
qu'il n'y a que l'Or qui compte vraiment. On peut avoir
un Bronze par hasard ou parce qu'on a bien travaillé,
mais on ne peut avoir un Or qu'avec beaucoup de talent.
C'est ce qui fait toute la différence et c'est ce que
nous allons rechercher pendant ces deux jours, du talent,
des idées neuves, la différence.
La ville est désormais envahie de publicitaires badgés.
La plupart arborent fièrement (comme le ferai une jeune
fille à la poitrine généreuse dans un concours de tee
shirt mouillé) leur pass, preuve de leur appartenance
à cette communauté advertising people. Le regular
look de la communauté c'est : badge / short / tongs
avec quelques variantes badge / short / sandales
ou badge/ short / basket
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La
qualité du cru 2006 est remarquable." |
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Trêve de disgressions, revenons à nos Lions. La qualité
du cru 2006 est remarquable, impressionnante de finesse
de créativité mais surtout d'ouverture. Deux types de
projets et deux types de profil d'agences se dégagent :
les projets "publicitaires", type Whopperettes, Milk,
Mini Dominatrix, Coq Roq ; et les projets "interactifs"
type Comcast, Pjotro, Ikea, Nokia 20 lives. Les premières
(mostly les américains) trouvent des idées publicitaires,
conçoivent des dispositifs globaux puis travaillent avec
des spécialistes. Les secondes (le Nord de l'Europe),
plus isolées, développent et intègrent la production de
leurs contenus. Dans les deux cas, les résultats sont
là.
Je pense qu'un constructeur automobile ne peut rester
insensible à la qualité du site VW GTI (à qui nous donnons
au passage un Grand Prix à l'unanimité), mais surtout
au potentiel qu'a celui-ci de donner envie d'acheter cette
voiture sans oublier au passage le recrutement, le drive
to shop et la fidélisation
Ce site est l'illustration
même de la nécessité d'intégrer dans la réflexion publicitaire
la culture et l'expérience digitale. Mais intégrer ne
veut pas dire absorber car le digital ne push the limits
que lorsque he needs to
and he needs to, when it stands
alone.
Crispin Porter + Bogusky, qui vient d'être élue agence
interactive de l'année, n'est pas une agence interactive
mais simplement une agence qui a intégré dans son métier
la culture des médias digitaux sans en intégrer
la production et les spécificités. Barbarian Group, une
agence interactive américaine, est à l'origine du premier
grand projet interactif de Crispin, Subservient Chicken.
Elle se cache également derrière Arnold Worldwide pour
VW GTI, mais aussi derrière Goodby Silverstein & Partners
pour Comcastic et bien d'autres... Alors, l'agence
interactive de l'année, ça ne serait pas aussi Barbarian ?
Qui, du modèle américain ou du modèle nordique, deviendra
le modèle dominant ? Mon dernier vote sera blanc,
car les deux continueront à exister. Le pouvoir et l'argent
sont dans les mains des Networks mais la célérité et la
valeur intrinsèque des agences nordiques (des agences
interactives pure player en général) est immense et la
révolution ne fait que (re)commencer.
To be followed
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Propos recueillis par Emilie LEVEQUE, JDN |
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Palmarès 
Reportage photo : 