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Les éditeurs mobiles tirent la sonnerie d'alarme
Selon un Livre Blanc réalisé par le Geste, le marché de la musique sur mobile n'atteindrait pas les espoirs placés en lui. L'existence même des éditeurs serait remise en cause. Explications.   (17/07/2006)

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Le Livre Blanc (en pdf)
Et si les sonneries ne constituaient plus l'eldorado de l'industrie musicale ? Selon un livre blanc édité par le Geste (Groupement des Editeurs de Services en Ligne), le marché de la musique sur mobile dans son ensemble serait surévalué. Il serait même en danger si rien n'est fait pour changer sa structure. Le Geste préconise ainsi plusieurs recommandations, parmi lesquelles une meilleure entente entre les différents acteurs du marché...

Premier constat, donc : "le marché stagne". Le Livre Blanc, réalisé par Jean-Christophe Defline, directeur associé de Copilot Partners, Nicolas d'Hueppe, président de la commission musique du Geste et directeur général adjoint de Cellfish-Lagardère Active, et Laure de Lataillade, directrice du Geste, remet clairement en cause les chiffres avancés ces derniers mois et parle d'un total de 165 millions d'euros pour la personnalisation sur mobile en 2005 dans l'Hexagone (hors transport), dont 65 millions d'euros liés aux produits musicaux (et 26 millions de sonneries téléchargées). Ce qui laisserait le marché de la musique sur mobile assez loin derrière celui des singles, estimé, lui, à 101 millions d'euros l'an dernier.

La croissance ne serait donc que de 10 % l'an dernier sur l'ensemble du marché de la personnalisation, ce qui pourrait expliquer les résultats mitigés de plusieurs éditeurs de services mobiles. Index Multimedia, par exemple, a publié un chiffre d'affaires en baisse de 1,3 % à fin mai 2006 et 2,9 millions d'euros de perte d'exploitation au cours des mois d'avril et de mai 2006. La situation serait aussi préoccupante pour d'autres éditeurs. Selon le Geste, "les conditions ne sont pas réunies pour développer le marché."

Première remise en cause : le partage des ressources. Sur une sonnerie Hi-Fi vendue environ trois euros, la TVA représente 49 centimes ; 30 centimes vont à l'auteur et/ou au compositeur, 88 centimes à l'opérateur (Orange, SFR, Bouygues Telecom, etc.). L'exploitation de ces sonneries, qui sont des reproductions de titres originaux, ont fait entrer dans la chaîne de valeur de nouveaux acteurs : les producteurs, qui captent 35,8 % de la valeur, soit 90 centimes d'euro. Restent donc 36 centimes pour les exploitants, éditeurs et distributeurs.

Selon le Geste, cette part a largement diminué depuis l'apparition des sonneries Hi-Fi, puisqu'il a fallu partager avec les producteurs. Sur une sonnerie polyphonique (adaptation d'un titre), les éditeurs recevaient environ 1,26 euro, selon le Livre Blanc. Enlevés les coûts de marketing et de promotion (75 centimes) et les coûts d'exploitation (36 centimes), leur marge était de 15 centimes d'euros. Sur une sonnerie Hi-Fi, la marge serait nulle.

Problème : le Livre Blanc évoque également des prix grand public trop élevés. A l'heure de la convergence fixe-mobile, les consommateurs ne seraient pas prêts à dépenser trois euros pour une sonnerie et deux euros pour le téléchargement d'un titre musical complet, quand ils peuvent les acheter deux à trois fois moins chers sur Internet, puis les passer sur leur téléphone mobile. Enfin, le mobile ne serait pas épargné par le piratage, du fait justement de la communication croissante entre PC et téléphone portable, notamment via la technologie Bluetooth, dont la mise en oeuvre sur les téléphones mobiles apparaît pourtant souvent délicate pour le grand public.

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Le Livre Blanc (en pdf)
La conclusion du Livre Blanc est très claire : pour les éditeurs, il s'agit de s'adapter ou de disparaître. Soit les acteurs présents sur la chaîne de valeur s'entendent, soit les éditeurs sont amenés à disparaître. Cinq recommandations s'en suivent : publier des indicateurs clés incontestés, aménager dans la concertation l'innovation et la construction des produits et adapter les conditions commerciales d'accès aux catalogues de droits musicaux, développer le marché en étendant les usages au plus grand nombre, mettre en oeuvre un code de déontologie et adapter le modèle économique du kiosque pour relancer la dynamique de marché. Cela ressemble à un appel...
 
 
Nicolas RAULINE, JDN Sommaire Mobile
 
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