TROIS QUESTIONS A... 
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Jean-Pascal Siméon (Switch) : "Nous allons ouvrir deux ou trois nouvelles boutiques et renouer avec les bénéfices"
Chaque jour, pendant l'été, un acteur de l'Internet dévoile sa stratégie pour la rentrée. Aujourd'hui, le PDG de Partirpascher.com dresse un bilan pessimiste de la première partie de l'année.   (27/07/2006)

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 Jean-Pascal Siméon
JDN. Quel bilan tirez-vous de ce premier semestre ?
Jean-Pascal Siméon. Le premier semestre nous a offert un rattrapage assez satisfaisant au niveau des ventes, avec une croissance d'un peu moins de 10 % au global. Malgré un mois de janvier très mauvais, dans la continuité du quatrième trimestre 2005, nous avons enregistré une progression de 16 à 17 % sur le premier trimestre 2006. En revanche, le second trimestre a été très médiocre, ce qui est dû entre autres à l'effet Coupe du Monde. Mais le Mondial n'est pas la seule cause pour expliquer des résultats du secteur du tourisme entre 10 et 30 % en dessous des prévisions. Il ne faut pas non plus y voir les effets de la surtaxe et de la hausse du prix du pétrole, qui ont été supportés par les tour-opérateurs et n'ont donc pas d'incidence sur le nombre de dossiers vendus. Les vraies causes de cette inflexion pourraient à mon avis être liées à une rémanence des causes de l'automne dernier, avec la question des accidents, des épidémies, du malaise des banlieues… Or sur ces questions, Internet ne peut pas changer la donne. En effet, si le Web peut décider les gens à s'offrir des vacances grâce à l'attractivité des offres, sur ce point, Internet n'a pas les moyens de compenser totalement. Sur le début du mois de juillet, nous avons constaté une tendance au rattrapage, mais il est encore un peu tôt pour savoir si les gens vont se décider en masse.

Quelle évolution attendez-vous au second semestre pour votre société ?
Au risque de plagier la boutade de Pierre Dac, rien n'est plus difficile à prévoir que l'avenir ! Il n'existe plus beaucoup de voyagistes qui font encore des prévisions. Si nous ne rencontrons pas de problème grave, nous tablons sur une année neutre, ce qui sera déjà plutôt satisfaisant par rapport à l'année passée qui a été catastrophique. Nous espérons ainsi renouer cette année avec les bénéfices. Le développement de notre réseau d'agences de voyage physiques reste un axe de développement, même si cela prendra plus de temps que prévu. Nous avons aujourd'hui tiré des conclusions des différentes expériences d'ouverture d'agences, et l'enseignement principal, c'est que le facteur clé de succès réside dans l'emplacement. Or, comme il est difficile de trouver des locaux, cela freine notre développement. Au cours du deuxième semestre, nous allons fermer une première agence en septembre ou en octobre, puis deux autres les mois suivants, pour lesquelles nous ne renouvellerons pas les baux commerciaux. Mais parallèlement, nous en ouvrirons deux ou trois autres.

Comment envisagez-vous l'évolution des ventes sur Internet dans le secteur du tourisme pour ce deuxième semestre ?
Tout le monde rêve d'augmenter la part de marché des ventes en ligne, mais avec l'arrivée de nouveaux entrants, il faut s'attendre à ce que le maintien de la part de marché soit déjà pleinement satisfaisant. En effet, ces nouveaux intervenants ne seront pas des étoiles filantes du Web comme il y a quelques années. Ce sont aujourd'hui de véritables voyagistes, des tour-opérateurs qui vont vendre en direct. De fait, l'augmentation des parts de marché en ligne ne sera plus possible que par croissance externe.

Concernant les vols secs, on peut s'attendre à une explosion des ventes de billets sur Internet, dopées par des outils tels que l'émission de sa carte d'embarquement, le choix de sa place, le e-ticket. Indépendamment de la question des tarifs, le voyageur ne peut qu'être sensible à ces facilités, et comme l'usage de ces outils n'est pas encore très répandu, cela en fait une énorme réserve de croissance. En ce qui concerne le marché des billets de train, la croissance devrait rester constante, mais plus faible que celle du vol sec en raison de la maturité du marché. Il en va de même pour la vente de nuitées d'hôtels, qui a connu une forte croissance, mais dont une grande partie de la clientèle est aujourd'hui déjà utilisatrice des services Web. Le package dynamique est d'après moi encore assez mal maîtrisé, mais il cannibalise déjà la quasi-totalité des ventes de week-ends en dehors des voyages de relation dans lesquels les voyageurs sont hébergés chez des amis ou de la famille. Sa croissance devrait continuer à être bonne, sans pour autant exploser.

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 Jean-Pascal Siméon
En revanche, pour ce qui concerne la vente de packages, le domaine dans lequel nous sommes présents, l'arrivée sur Internet des tour-opérateurs traditionnels pour vendre en direct va entraîner un transfert important des ventes au détriment des agences de voyage. Cela dit, Internet n'implique pas la mort des agents de voyage, car dans le fond la question ne se pose pas en termes de choix entre la boutique physique et Internet. La question porte sur la prestation de services à valeur ajoutée, ce qui implique pour l'agent de voyage de bien connaître ses produits et de ne pas se cantonner à la distribution de brochures. Il ne s'agit pas d'une révolution, mais seulement d'une évolution, identique à celle qui touche l'ensemble des secteurs de la consommation. Le Web reste une chance pour les petites agences de voyage ou les petits producteurs qui ne disposent pas de gros moyens : ils peuvent ainsi faire connaître leur offre au plus grand nombre en France, mais également à l'étranger.
 
 
Solveig Emerard-Jammes Sommaire Tourisme
 
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