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JDN.
Quels ont été les faits marquant du premier semestre 2006 ?
 François Bourdoncle. Google prend de plus en plus d'importance? mais ce n'est plus aujourd'hui une entreprise uniquement technologique. Leur objectif désormais est de maximiser le nombre d'endroits où ils peuvent caser de la publicité en multipliant les services additionnels : vidéo, wi-Fi, blog. Aujourd'hui Google n'est plus qu'une régie publicitaire qui ne produit plus rien en terme d'innovation pour son moteur de recherche. Son effort de recherche et développement se focalise sur des sujets connexes. C'est la course à la part de marché, car le premium est donné à la régie la plus couvrante : plus une régie est étendue plus les annonceurs seront nombreux et plus les liens sponsorisés seront de qualité et donc plus cher. C'est un cercle vertueux. Si Google venait à avoir un gros souci de relations publiques et une désaffection temporaire des internautes, le cercle vertueux pourrait se transformer en cercle vicieux. Pour concurrencer Google, Yahoo à notamment l'intention de proposer des liens sponsorisés 20 % plus rémunérateurs.
Quant aux folksonomies (système de classification collaborative, NDLR) dont on a beaucoup parlé ce semestre, ne sont ni plus ni moins qu'une mode du Web 2.0. Un service comme Del.icio.us marche fort grâce à des intervenants de bonne volonté mais il se retrouve vite paralysé par le spam. Le service est déjà victime de son succès. Ce n'est pas une voie pertinente pour améliorer le fonctionnement, voire concurrencer les moteurs de recherche.
Quels sont vos projets pour les mois à venir ?
Nous nous apprêtons à entrer sur le marché américain qui a historiquement l'habitude d'avoir plusieurs fournisseurs pour un service donné au contraire de la France très jacobine. Exalead a donc plus de chances de convaincre là-bas. Nous allons employer une stratégie proche de celle d'Apple dans sa lutte contre Microsoft, c'est-à-dire que nous entendons vivre avec quelques parts d'un marché qui est énorme. Les anti-Google existent et nous allons leur proposer une alternative. 10 % du trafic d'Exalead provient déjà des Etats-Unis sans qu'aucune forme de communication n'ait été entreprise, ce qui prouve l'appétence des américains pour notre service. Nous allons nous engager dans des actions de communication avec des cibles précises dans le cadre d'une stratégie de niche. Nous viserons les femmes actives, les étudiants
Parallèlement, nous devrions sous peu lancer une nouvelle version de notre moteur de recherche qui indexera 4 milliards de pages, rafraîchies en fonction de l'importance des médias et de la fréquence de leurs mises à jour. Le moteur disposera également d'un nouvelle interface plus dans l'air du temps. Un effort particulier sera effectué sur le ranking des sites, 10 personnes s'en occupent dans notre équipe de 60 collaborateurs. La pertinence des classements sera nettement améliorée dès septembre. Nous devons également améliorer notre correcteur orthographique qui pour le moment est trop déséquilibré vers une analyse phonétique. Nous avons commencé à financer notre service avec des liens sponsorisés en partenariat avec Yahoo Search Marketing. Dans 10 ans les deux tiers de notre chiffre d'affaires sera réalisé sur le grand public. Nous avons signé un partenariat en Hollande avec un portail majeur qui intégrera notre moteur de recherche.
Quel est l'apport du projet Quaero pour Exalead ?
Au sein du programme Quaero, Exalead va évoluer vers du multimédia en intégrant la technologie nécessaire au traitement des podcasts et de la vidéo. Il s'agit d'un projet à 5 ans. A plus court terme l'accent sera mis sur le texte et les images dont nous devrions doubler notre base avant la fin de l'année pour atteindre 1 million d'images indexées. Dans cette perspective, nous travaillons à un programme de reconnaissance d'image en partenariat avec LTU Tech et de reconnaissance des podcasts avec Vexis. La recherche multimédia est un axe de développement important pour nous. |
