Le Web 2 Zero. Ce n'est pas la nouvelle orthographe de Web 2.0, mais le nom du dernier projet de Karl Zéro. L'ex animateur-agitateur de Canal + lance un site de partage de vidéos. Plus de 3.000 personnes pré-inscrites le découvriront en bêta samedi 9 septembre dans la soirée, avant une ouverture de la version finale deux jours après. Alors, Web 2.0 le site de Zéro ?
En apparence oui, comme le laisse penser le nom de domaine, leweb2zero.tv. Un nom de domaine à la vie mouvementée : il y a quelques jours, Karl Zéro était interrogé par le blogueur Loïc Le Meur qui annonce alors le nom du site, mais "se trompe d'extension en parlant de .com alors que c'est le .tv, pour "karlzero" pointant vers "leweb2zero", qui avait été choisi et déposé depuis plusieurs mois", affirme Olivier Vignot, de Podemus, partenaire technologique du site de l'animateur. Des internautes vérifient et, voyant que l'extension est libre, déposent leweb2zero suivi de .com mais aussi d'autres extensions. Une vraie fausse mésaventure de cybersquatting dont le site aurait profité grâce au "buzz" généré.
En fait, au-delà du nom, le site est loin du Web 2.0. "Je trouve fascinant le modèle de YouTube ou de Daily Motion", confie pourtant Karl Zéro. Avant d'ajouter : "Mais il faut y passer des heures pour trouver des vidéos vraiment intéressantes." Contrairement aux modèles énoncés, le nouveau site "éditorialisera" le contenu, c'est-à-dire qu'il choisira de publier ou non les vidéos envoyées par les internautes. Un prolongement du blog de Karl Zéro, "qui marchait surtout grâce au podcast vidéo", explique-t-il. Les internautes peuvent commenter les informations diffusées, sans pouvoir se prononcer sur leur fiabilité, privilège de l'éditeur.
Plus qu'un site de partage vidéo, leweb2zero ressemble à une Web TV. En plus des films envoyés, une partie des vidéos sera produite en interne. De quoi fabriquer des émissions, qui pourront être sponsorisées. L'animateur dit vouloir retrouver sur le Web un espace de liberté comparable aux radios libres des années 1980. Son site s'apparente plutôt à une chaîne de télévision mêlant films amateurs envoyés par caméscope ou téléphone portable et production professionnelle.
Le modèle économique ne serait pas encore défini, selon Karl Zéro. "Est-ce que les internautes accepteraient de la publicité ? Et pour quel type de contenu", s'interroge-t-il, tout en précisant que de la place était prévue pour une bannière. L'animateur aurait néanmoins confié à la régie publicitaire de Podemus le soin de monétiser son site. "Nous allons vendre de la publicité ciblée dans les podcasts", annonce Olivier Vignot.
Pas de publicité en revanche pour faire connaître le site, le buzz suffira. D'ailleurs, conclue Karl Zéro, "je fais cela pour m'amuser et je n'ai pas un rond". |