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In Memoriam fait sauter les frontières du jeu vidéo
Ce jeu, créé par Lexis Numérique, entraîne le joueur dans une enquête policière mêlant fiction et réalité. Internet, e-mail, SMS et contacts réels seront nécessaires à la résolution des énigmes.   (21/09/2006)

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Dans la peau d'un enquêteur, le joueur du dernier jeu sur PC du studio Lexis Numérique va découvrir une nouvelle dimension du jeu vidéo. Ou plutôt, plusieurs. In Memoriam-Le dernier rituel, qui sort aujourd'hui en France, mêle en effet réalité et fiction en faisant appel à d'autres médias que le support DVD du jeu. E-mail, Web, SMS, téléphone et éléments réels entrent dans la conception de l'aventure, repoussant les limites de l'immersion et ajoutant un intérêt supplémentaire à la quête. Pour un budget de développement d'un million d'euros environ, le studio innove et démontre une fois de plus le foisonnement créatif du paysage vidéoludique français.

Ce jeu, qui est la suite de In Memoriam sorti en 2003, est ce que l'on pourrait appeler multicanal. Il est aussi emblématique d'une période marquée par la convergence. Pour les observateurs des nouveaux médias, acteurs de la communication ou du marketing, l'exemple est inspirant. Pour les joueurs, il y a fort à parier qu'il sera captivant. Jeuxvideo.com vient de lui accorder la note de 18/20, et le premier opus avait déjà séduit 500.000 joueurs dans le monde.

Mais revenons à l'enquête. Le DVD qui sert de support au jeu n'est donc que la partie immergée de l'iceberg. Il contient les énigmes et certains indices, crée l'ambiance de l'histoire - il contient 1h30 de séquences filmées -, et guide le joueur dans sa progression. Mais pour avancer dans l'aventure, qui le mène sur les traces d'un serial killer, le joueur devra sortir de ce cadre. En cherchant des informations sur Internet, notamment, sur des sites créés par le studio ou préexistants : de vrais blogs, par exemple, qui ont accepté de prêter leur image au jeu. Mais aussi des sites d'information sur l'ésotérisme, les templiers, les lieux géographiques où se déroule l'intrigue, et même sur Libération.fr, via certains mots-clés. Le quotidien, en échange, a simplement apposé son logo sur le packaging du jeu. En tout, près de 200 sites sont utiles à l'enquête. Mais attention, certains ne sont en fait que des pièges, destinés à compliquer la tâche des enquêteurs !

Toujours sur Internet, Lexis a décidé d'exploiter l'aspect communautaire des jeux de rôle massivement multijoueur comme World of Warcraft, en permettant aux joueurs de se rencontrer sur un site gratuit, dédié à In Memoriam. "Plutôt que de laisser ces rencontres se passer sur des forums, nous avons préféré les organiser en créant un site d'entraide, explique le directeur de création et co-fondateur de Lexis, Eric Viennot. Nous l'avons conçu de manière à ce que les joueurs ne puissent pas entrer en contact avec des personnes plus avancées qu'eux dans l'aventure. Le site permet également de publier les réflexions des joueurs, leurs impressions. Il fait partie intégrante de l'aventure."

Derrière l'email et le portable, collaborateurs et comédiens
Deuxième moyen d'obtenir des indices, l'e-mail. Par ce biais, des personnages contactent les joueurs pour leur apporter des informations complémentaires. 300 mails peuvent ainsi être envoyés de manière automatique au cours du jeu, en fonction de l'endroit où l'on se trouve ou du temps passé à résoudre les énigmes. Pour d'autres phases de jeu, mais cette fois de manière non systématique, le joueur peut également échanger des mails avec de vrais interlocuteurs. Qui répond ? Une poignée de collaborateurs de Lexis, sur leur temps personnel, parfois même Eric Viennot en personne.

Troisième canal, optionnel cette fois, le SMS. Pour 1,5 à 2 euros en tout et pour tout, le joueur peut recevoir des messages lui permettant de trouver de nouveaux indices. Ce ne sera pas la seule occasion pour lui d'utiliser son téléphone. En effet, et c'est certainement le plus troublant, il sera amené durant sa quête à trouver le numéro de téléphone - non surtaxé - d'un détective. L'appeler lui permet de résoudre l'énigme plus rapidement. Mais les tests effectués cet été ont montré que peu de joueurs utilisaient en réalité cette possibilité, comme l'expose Eric Viennot. "Les testeurs ont bien vu le numéro, mais soit ils n'ont pas cru qu'il y aurait quelqu'un au bout du fil, soit ils n'ont pas osé. Je crois que cela les effraie un peu !" C'est une équipe de comédiens, spécialement recrutés et équipés d'un téléphone portable, qui est chargée de répondre à ces appels.

Un dispositif interactif à durée limitée
Le recours à ces différents média n'a pas révolutionné le modèle économique d'In Memoriam, étant donné que l'accès à la plupart d'entre eux n'occasionne pas de coût supplémentaire pour le joueur, et que sur le service SMS la société rentre simplement dans ses frais. En revanche, en matière d'organisation, c'est une autre affaire. Ainsi, afin que le dispositif interactif par e-mail et téléphone ne se transforme pas en usine à gaz, il ne sera opérationnel que jusqu'en janvier, date approximative à partir de laquelle le prix de vente du jeu commencera à baisser.

Pour le lancement, orchestré par Ubisoft qui édite le jeu en France, la mise en place est de 30.000 pièces. Elle est soutenue par une campagne de communication en ligne (Libé, Yahoo, sites de jeu vidéo…) et en presse. Le jeu sortira également dans quelques semaines en Allemagne, aux Etats-Unis, en Espagne - où Lexis a signé un partenariat avec Metro, qui diffusera des indices dans son journal papier -, au Portugal et en Italie.

Par ailleurs, Lexis prépare pour l'année prochaine une version mobile de In Memoriam, qui proposera aux joueurs de recevoir des missions à accomplir pendant six semaines. Les énigmes et les indices lui parviendront par SMS, e-mails mobiles, et via des sites iMode ou Internet. Fidèle à son objectif de créer des expériences les plus immersives possible, le studio a prévu des épisodes à vivre dans certains endroits de Paris, à l'instar d'une chasse au trésor high tech. Dernier point à régler pour Lexis, mais non des moindres, le modèle économique.

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In Memoriam Mobile est développé par Lexis Mobile, filiale créée il y a un an et disposant de 5 collaborateurs dédiés, le reste des équipes (40 personnes à plein temps) étant mutualisé. Lexis Numérique compte réaliser en 2006 un chiffre d'affaires de 2,8 à 3 millions d'euros, pour un résultat net positif, contre une perte de quelques dizaines de milliers d'euros les deux années précédentes.
 
 
Raphaële KARAYAN, JDN Sommaire Le Net
 
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