Après un deuxième semestre 2005 exceptionnel pour le capital risque, le premier semestre 2006 s'inscrit sur la même lancée. Les investissements des fonds de capital-risque français dans des sociétés françaises et européennes du domaine des nouvelles technologies ont atteint 370 millions d'euros au premier semestre, selon la seizième édition du baromètre Chausson Finance. Cela correspond à un niveau d'investissement supérieur à ce qui s'est vu depuis 2000, pour le deuxième semestre consécutif. Sur un an, la progression s'élève à 24 %. Par rapport au trimestre précédent, la plus forte hausse profite au secteur des télécoms.
Investissements
français en capital-risque par secteur d'activité
(en
millions d'euros) |
Secteur |
S1 2006 |
S2 2005 |
S1 2005 |
Evolution
2005/2006 |
Logiciels
|
83 (21 %) |
71 (19 %) |
80 (27 %) |
+ 3,7 % |
Télécoms
|
68 (18 %) |
37 (10 %) |
31 (10 %) |
+ 119 % |
Biotechnologies
|
48
(13 %) |
84 (21 %) |
75
(25 %) |
- 36 % |
Internet et
e-commerce
|
43 (12 %) |
68 (18 %) |
23 (8 %) |
+ 86,9 % |
Medical devices
|
33 (9 %) |
37 (10 %) |
15 (5 %) |
+ 160 % |
Autres
secteurs
|
95 (27 %) |
85 (22 %) |
74 (25 %) |
+ 28,4 % |
Tous
secteurs
|
370 |
382 |
298 |
+ 24,2 % |
Source
: Chausson Finance, octobre 2006 |
Le recul par rapport au second semestre 2005 se chiffre à 3 %, ce qui installe les montants investis par les fonds français sur une base annuelle autour de 750 millions d'euros. A titre de comparaison, sur l'année 2005, le total s'était établi à 680 millions d'euros. Dans le domaine IT, l'évolution sur un an donne l'avantage aux télécoms (+ 119 %), Internet bénéficiant également d'un fort regain d'intérêt de la part des investisseurs (+ 86,9 %). Ces deux secteurs représentent 30 % des montants investis au premier semestre 2006, contre 20 % un an plus tôt. Les télécoms se rapprochent ainsi du logiciel, en termes de sommes investies, et l'Internet des biotechnologies. Les deux secteurs de la santé sont en recul par rapport au trimestre précédent et ne représentent plus que 22 % des capitaux investis, contre 30 % il y a un an.
En tout, 259 entreprises françaises et européennes ont été financées par des sociétés de capital-risque françaises au premier semestre, contre 302 au semestre précédent. Le montant moyen investi par société est stable selon Chausson Finance, à 1,4 million d'euros. Le plus gros tour de table enregistré sur la période est celui de Tagsys (27 millions d'euros), concepteur et fabricant de systèmes RFID.
Investissements
en capital-risque selon le type d'opération
(en
millions d'euros) |
Type
d'opération |
S1 2006 |
S2 2005 |
S1 2005 |
Evolution
2005/2006 |
Capital
d'amorçage / Seed
|
38 (10 %) |
39 (10 %) |
30 (10 %) |
+ 26,7 % |
Premier
tour / Start-up
|
111 (30 %) |
92 (24 %) |
51 (17 %) |
+ 117,6 % |
Second
tour / Expansion
|
221 (60 %) |
221 (66 %) |
217 (73 %) |
+ 1,8 % |
Source
: Chausson Finance, octobre 2006 |
En termes de stade d'investissement, l'indicateur Chausson Finance constate une progression constante des premiers tours, tout comme l'indicateur JDN qui porte, lui, sur les investissements des fonds de toutes nationalités dans les sociétés françaises du Web et des télécoms. Les premiers tours, dont le volume en millions d'euros a plus que doublé en un an, représentent désormais 30 % des capitaux investis, une proportion également doublée en un an. L'amorçage, en revanche, reste stable en valeur et en pourcentage. Quant aux seconds tours et aux tours ultérieurs, ils ont concerné 155 entreprises au premier semestre.
Le premier investisseur, en valeur, sur les six premiers mois de l'année, est (encore) Sofinnova. Le fonds concentre à lui seul 40,4 millions d'euros d'investissements sur 23 opérations (37,2 millions au deuxième semestre 2005, et 29,4 millions au semestre précédent). La société est également première sur l'early stage (amorçage et premiers tours), avec 21 millions d'euros investis sur 15 opérations. Dans le domaine IT, Sofinnova a notamment financé Streamezzo. Spef Venture rentre dans le top 10 des fonds les plus actifs, ayant en moyenne investi chacun 20,4 millions d'euros sur la période. |