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La banque Close Brothers prédit l'explosion de la bulle 2.0
La banque d'affaires a donné son point de vue sur l'avenir des sites 2.0. Plutôt pessimiste, Close Borthers prédit l'explosion rapide de la bulle et la concentration du secteur.   (29/11/2006)

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Dossier Web 2.0
Peut-on parler d'une bulle 2.0 ? Si oui, risque-t-elle d'exploser d'ici peu ? Depuis ces derniers mois, nombreux sont les acteurs du Net, impliqués dans le financement ou le conseil à se poser régulièrement la question. Close Brothers, l'une des principales banque d'affaires européenne, conseille entre autres des sociétés du Net désireuses de vendre ou de s'introduire en bourse. Elle donnait aujourd'hui, lors d'une conférence de presse, son point de vue plutôt pessimiste sur la bulle 2.0 et le devenir des sites "user generated content".

Selon Virginie Lazès, directrice associée de la banque Close Brothers, la majorité des sites à forte composante participative, dits du Web 2.0, ne survivront pas sur le long terme. En cause, leur modèle économique faible voire inexistant pour certains. "Ces sociétés sont valorisées sur la base de multiples élevés de leur chiffre d'affaires", explique Cédric Bäumer, directeur associé de la banque d'affaire. En effet, bien que l'audience de certains sites soit très importante, aucun d'eux n'est pour l'instant rentable. Les intervenants ont pris l'exemple particulier de YouTube que Google a récemment acquis pour 1,65 milliard de dollars, soit plus de six fois son chiffre d'affaires, alors que le site est encore déficitaire et n'a pas à proprement parler, de modèle économique.

Bien que la valeur du secteur publicitaire augmente régulièrement sur le support Web, les intervenants de Close Brothers affirment que la monétisation par la publicité reste en contradiction totale avec le principe même des sites dont le contenu est généré par les utilisateurs. "Les internautes en recherche de liberté qui fréquentent ces sites, sont a priori peu réceptifs à toute forme de publicité," souligne Cédric Bäumer.

En revanche, Virginie Lazès estime de son côté que les sites à très forte audience, comme YouTube, MySpace, ou encore Netvibes pourraient probablement tirer leur épingle du jeu. "En vendant très cher le peu de publicité affichée, elles peuvent espérer générer des marges". Pour les nouveaux entrants, point de salut, puisqu'il sera difficile de reprendre les parts d'audience acquises par les précédents acteurs. Ainsi, les banquiers estiment que le Web 2.0 survivra à travers quelques grands leaders nationaux et internationaux, positionnés sur une cible grand public.

Les sites 2.0 valorisés sur des multiples élevés de leur chiffre d'affaires
Contredisant cette logique, les fonds d'investissement s'activent pourtant fortement autour du Web 2.0 : d'après Close Brothers, pas moins de 30 levées de fonds auraient eu lieu aux Etats-Unis au premier trimestre 2006 pour des sociétés 2.0. En France, quelques sociétés se sont également fait remarquer grâce à des levées de fonds importantes. Close Brother cite notamment parmi celles-ci, DailyMotion (7 millions d'euros), Netvibes (12 millions d'euros), Viaduc (5 millions d'euros) ou encore Vpodtv (4,7 millions d'euros).

Un phénomène que la banque d'affaires juge disproportionné et qu'elle explique par la bonne santé des fonds d'investissement."Ils n'ont jamais eu autant d'argent à investir et sont prêts à prendre des risques, à parier sur le 2.0, pour rester dans le coup, face au phénomène de société Web 2.0", explique la directrice associée.

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Close Brothers, qui possède une certaine expérience des sociétés pure-players du Net, parie sur la concentration : des sites 2.0 entre eux d'abord, car de nombreuses sociétés se sont lancées sur les mêmes créneaux, puis des sites 1.0 et des sites 2.0. "Les sites survivants du Net 1.0, désormais rentables, vont devoir ajouter une dimension participative à leurs services", estime Virgine Lazès. Une tendance qui favoriserait selon elle, les entreprises 2.0 actives dans le domaine technologique, qui pourront revendre en marque blanche ou grise leurs services à d'autres sociétés, spécialisées, par exemple, dans le contenu.

 
 
Lucile REYNARD, JDN JDN Finance
 
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