JDN. Comment êtes-vous arrivé chez Wengo et quel est le contexte de votre nomination ?
 Patrick Amiel. J'avais rencontré le directeur général de Wengo, David Bitton, il y a deux ans. A l'époque j'avais déjà vu un potentiel énorme dans le projet. Il m'a contacté pour me proposer de le rejoindre, et m'a présenté le nouveau projet de la société, auquel j'ai tout de suite cru. J'ai donc décidé de prendre ce pari impliquant, dans une logique entrepreneuriale. Je suis passé du conseil à l'action, et suis devenu associé. Le projet d'entreprise, que je rejoins, est de devenir la première communauté de personnes qui proposent des services. On sent bien aujourd'hui que les gens ont envie de s'investir à travers le Web, et ils le font aujourd'hui via les blogs, en partageant leur expérience de façon gratuite. Je crois que les meilleurs vont être de plus en plus sollicités, et qu'ils vont pouvoir monétiser leur expertise. Je suis chargé de développer ce projet, dans un contexte où la société évolue. Elle compte actuellement une cinquantaine de collaborateurs, principalement des ingénieurs. Maintenant que la technologie est en place, il s'agit de développer les activités marketing.
En quoi consiste exactement ce nouveau service ? Pourquoi s'être éloigné de l'activité historique de Wengo ?
Wdeal - c'est le nom du produit - a été lancé en bêta il y a environ un mois. Il s'appuie sur la capacité de Wengo à proposer les meilleurs outils de communication entre les personnes. Je rappelle que le WengoPhone est le seul téléphone du marché interopérable avec toutes les messageries instantanées existantes, et que sur la partie voix nos tarifs sont très compétitifs. En outre, Wengo va lancer d'autres outils de mise en relation, et toutes les solutions de paiement qui vont avec. Le principe de Wdeal consiste à vendre son savoir-faire ou son expertise par téléphone : cours particuliers, conseil, dépannage informatique
La plate-forme met en relation les vendeurs avec les internautes à la recherche d'une expertise, et le WengoPhone permet la prise de contact. Les trois premiers appels à un vendeur sont gratuits pour les appelants, qui peuvent noter le vendeur. A partir du quatrième appel, les experts sont rémunérés pour leurs prestations, par virement. Les vendeurs sont libres de fixer leur prix, qui se compose d'un coût de mise en relation puis d'un coût à la minute. Wengo prélève 30 % du montant de l'appel. A l'heure actuelle, plus de 900 utilisateurs offrent déjà un service, alors que nous n'avons quasiment pas communiqué dessus, en dehors de notre base d'utilisateurs du logiciel de VoIP.
Avec cette nouvelle activité, Wengo élargit clairement sa sphère de concurrence. Nos concurrents directs aujourd'hui, ce sont les petites annonces placées sur les poteaux dans la rue. Skype, c'est un autre métier. Mais nous croyons que le business model de la VoIP payante, à terme, est difficile à tenir. De plus en plus, sur les différents réseaux, les communications sur IP deviennent gratuites.
Quels sont vos projets et vos objectifs pour 2007 ?
La version finale de Wdeal sortira mi-décembre. Elle s'accompagnera d'une petite révolution, dont je ne peux pas encore parler. Nous allons également ajouter la vidéo à la mise en relation téléphonique, via une webcam. Le premier challenge va être de développer l'usage, en faisant comprendre la valeur ajoutée du service par rapport à la petite annonce classique. Cela ne se fera pas par le biais d'une campagne de communication traditionnelle. Nous comptons plutôt investir dans nos vendeurs, qui sont nos meilleurs alliés. Pour cela, nous allons leur fournir des outils, et nous n'excluons pas d'accompagner les meilleurs d'entre eux dans le monde réel, dans la valorisation de leurs compétences. Le second défi, c'est l'international, qui capte déjà une part assez élevée du chiffre d'affaires sur le produit téléphonique. Pour soutenir ces développements, Wengo est en cours de finalisation de son deuxième tour de table, pour lequel la société rencontre des fonds français et américains.
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